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Merry vit de nombreux hommes debout, observant et murmurant, tous

Publié le 29/03/2014

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Merry vit de nombreux hommes debout, observant et murmurant, tous les visages étaient gris et tristes, et certains reflétaient la peur. Le coeur serré, il se dirigea vers le pavillon du roi. Hirgon, le cavalier de Gondor, y était déjà, et auprès de lui se tenait un autre homme, semblable à lui et portant le même vêtement, mais de stature plus courte et plus large. Quand Merry entra, il parlait au roi.

« Cela vient du Mordor, Seigneur, dit-il. Cela a commencé hier soir au crépuscule. Des collines de l’Estfolde de votre royaume, je l’ai vu se lever et se glisser dans le ciel, et toute la nuit, tandis que je chevauchais, il suivait, dévorant les étoiles. À présent, le grand nuage s’étend sur tout le pays d’ici aux Monts de l’Ombre, et il s’épaissit. La guerre a déjà commencé. «

Le roi resta un moment silencieux. Puis il parla : « On y arrive donc en fin de compte, dit-il : la grande bataille de notre temps, dans laquelle bien des choses disparaîtront. Mais au moins n’y a-t-il plus besoin de se cacher. Nous irons tout droit, par la route découverte, et le plus vite que nous pourrons. Le rassemblement commencera immédiatement, sans attendre les retardataires. Avez-vous de bons approvisionnements, à Minas Tirith ? Car si nous devons partir maintenant en toute hâte, nous ne pourrons nous encombrer, et nous ne devrons nous charger que des vivres et de l’eau nécessaires pour aller jusqu’à la bataille. «

« Nous avons de très grands approvisionnements préparés de longue date, répondit Hirgon. Chevauchez maintenant avec toute la légèreté et la rapidité que vous pourrez ! «

« Eh bien, appelle les hérauts, Eomer, dit Théoden. Que l’on range les Cavaliers ! «

Eomer sortit, et bientôt les trompettes sonnèrent dans le Refuge, et de nombreuses autres répondirent d’en bas, mais leur voix ne résonnait plus avec la même clarté et la même magnificence qu’il avait paru à Merry la veille au soir. Elles paraissaient sourdes et discordantes dans l’air lourd, et leur retentissement était sinistre.

Le roi se tourna vers Merry. « Je pars en guerre, maître Meriadoc, dit-il. Je vais prendre la route dans un petit moment. Je vous libère de mon service, mais non de mon amitié. Vous demeurerez ici et, si vous le désirez, vous servirez la dame Eowyn, qui gouvernera à ma place. «

« Mais… mais, Seigneur, balbutia Merry, je vous ai offert mon épée. Je ne veux pas être séparé de vous ainsi, Théoden roi… Et, tous mes amis étant partis au combat, j’aurais honte de rester derrière. «

« Mais nous montons des chevaux grands et rapides, dit Théoden, et si grand que soit votre coeur, vous ne pouvez monter de pareilles bêtes. «

« Eh bien, attachez-moi sur le dos de l’une d’elles, ou laissez-moi pendre à un étrier, ou n’importe quoi, dit Merry. C’est un long trajet pour courir, mais je le ferai si je ne puis chevaucher, dussé-je y user mes pieds et arriver des semaines trop tard. «

Théoden sourit. « Plutôt que de vous voir faire cela, je vous prendrais avec moi sur Nivacrin, dit-il. Mais vous monterez avec moi au moins jusqu’à Edoras et vous verrez Meduseld, car c’est de ce côté que j’irai. Jusque-là, Stybba peut vous porter : la grande course ne commencera que lorsque nous atteindrons les plaines. «

Puis Eowyn se leva. « Venez, Meriadoc ! dit-elle. Je vais vous montrer l’équipement que j’ai préparé pour vous. « Ils sortirent ensemble. « Aragorn ne m’a présenté qu’une requête, dit Eowyn, tandis qu’ils passaient parmi les tentes, c’est que vous soyez armé pour la bataille. Je la lui ai accordée, comme je le pouvais. Car mon coeur me dit que vous aurez besoin de pareil équipement avant la fin. «

Elle mena alors Merry à une baraque au milieu des logements des gardes du roi, là, un armurier lui apporta un petit casque, un bouclier rond, et d’autres pièces d’équipement.

« Nous n’avons pas de mailles de votre taille, dit Eowyn, ni le temps de forger un tel haubert, mais voici aussi un justaucorps de solide cuir, une ceinture, et un poignard. Pour l’épée, vous l’avez. «

Merry s’inclina, et la dame lui montra le bouclier, qui était semblable à celui qu’avait reçu Gimli, et il portait l’emblème du cheval blanc. « Prenez toutes ces choses, dit-elle, et menez les à une heureuse fortune ! Adieu maintenant, maître Meriadoc ! Mais nous nous retrouverons peut-être un jour, vous et moi. «

Ce fut ainsi que, dans une obscurité croissante, le Roi de la Marche s’apprêta à mener tous ses Cavaliers sur la route de l’Est. Les coeurs étaient lourds, et nombreux étaient ceux qui défaillaient dans l’ombre. Mais c’était un peuple dur, fidèle à son seigneur, et peu de pleurs ou de murmures se firent entendre, même dans le camp du Refuge où étaient logés les exilés d’Edoras, femmes, enfants et vieillards. La ruine planait sur eux, mais ils l’affrontaient en silence.

Deux heures passèrent rapidement, et le roi était à présent monté sur son cheval blanc, luisant dans le demi-jour. Il avait une apparence fière et majestueuse, bien que la chevelure qui s’échappait de sous son haut casque fût de neige, et nombre des hommes s’en émerveillaient et prenaient courage à le voir ainsi détendu et impavide.

Là, sur les larges terrains plats au bord de la bruyante rivière, étaient rangés en nombreuses compagnies plus de cinq mille Cavaliers en armement complet, et des centaines d’autres hommes avec des chevaux de rechange légèrement chargés. Une unique trompette sonna. Le roi leva la main et, en silence, l’armée de la Marche se mit en mouvement. En tête venaient douze hommes de la Maison du roi, Cavaliers de renom. Puis le roi suivait avec Eomer à sa droite. Il avait fait ses adieux à Eowyn dans le Refuge, et le souvenir en était pénible, mais il tourna alors sa pensée vers la route qui s’étendait devant lui. Derrière, Merry montait Stybba en

compagnie des messagers de Gondor, et derrière encore douze autres hommes de la Maison du roi. Ils passèrent

le long des rangs des hommes qui attendaient, le visage dur et impassible. Mais quand ils furent arrivés presque

à la fin de la rangée, un homme jeta un regard rapide et perçant sur le hobbit. Un jeune homme de taille et de

corpulence moindres que celles de la plupart, se dit Merry, répondant à son regard. Il saisit la lueur de clairs

yeux gris, et il frissonna, car il lui apparut soudain que c’était là le visage de quelqu’un qui, sans espoir, allait

au-devant de la mort.

Ils descendirent la route le long du Snowbourn qui se précipitait sur ses pierres, par les hameaux de

Sousharrow et d’Upbourn, où maints tristes visages de femmes regardaient hors de sombres portes, et ainsi,

sans cors ni harpes ni musique de voix d’hommes, commença la grande chevauchée vers l’Est, dont les chansons

de Rohan devaient se nourrir durant bien des générations ultérieures :

Du sombre Dunharrow dans le matin terne

avec thane et capitaine partit le fils de Thengel :

à Edoras il vint, aux anciennes salles

des gardiens de la Marche, de brume recouvertes,

les bois dorés étaient enveloppés de ténèbres.

Il dit adieu à son peuple libre,

à son foyer, à son haut siège, et aux lieux consacrés

où longtemps il avait festoyé avant que la lumière ne s’évanouit.

Le roi partit en chevauchée, la peur derrière lui,

le destin devant Sa beauté il observa,

les serments prononcés, tous il les accomplit.

Théoden partit en chevauchée. Cinq nuits et cinq jours

vers l’est et toujours plus loin chevauchèrent les Eorlingas,

par le Folde, la Fenmarche et la forêt de Firien,

six mille lances à Sunlending,

À Mundburg la puissante sous le Mindolluin,

cité des rois de la mer dans le royaume du Sud

assiégée des ennemis, par le feu encerclée.

Le destin les menait. Les ténèbres les prirent,

cheval et cavalier, le battement des sabots au loin

dans le silence se perdit : voilà ce que disent les chansons.

Ce fut, en effet, dans une obscurité croissante que le roi arriva à Edoras, bien qu’il ne fût encore que midi. Il

ne fit là qu’une brève halte et fortifia son armée de trois vingtaines de Cavaliers arrivés tardivement à la prise

d’armes. Après avoir mangé, il s’apprêta à repartir et il adressa à son écuyer un bienveillant adieu. Mais Merry le

supplia une dernière fois de ne pas se séparer de lui.

« Ce n’est pas un voyage pour de telles montures que Stybba, je vous l’ai indiqué, dit Théoden. Et dans une

bataille comme celle que nous pensons livrer dans les champs de Gondor, que feriez-vous, maître Meriadoc, tout

thane de l’épée que vous soyez et plus grand de coeur que de stature ? «

« Pour cela, qui le saurait ? répondit Merry. Mais pourquoi m’avoir nommé thane de l’épée, Seigneur, sinon

pour rester à vos côtés ? Et je ne voudrais pas qu’il soit seulement dit de moi dans les chansons qu’on me laissait

toujours derrière ! «

« Je vous ai nommé pour votre sauvegarde, répondit Théoden, et aussi pour que vous fassiez ce que je

pourrais ordonner. Aucun de mes Cavaliers ne peut vous prendre comme fardeau. Si la bataille était à mes

portes, peut-être les ménestrels se souviendraient-ils de vos exploits, mais il y a cent deux lieues d’ici à

Mundburg, où Denethor est seigneur. Je n’en dirai pas davantage. «

Merry s’inclina, il s’en fut tristement et observa les rangs de Cavaliers. Les compagnies s’apprêtaient déjà au

départ : les hommes serraient leurs sangles, examinaient leurs selles, caressaient leurs chevaux : certains

observaient avec inquiétude le ciel qui s’abaissait. Un Cavalier s’approcha, inaperçu, et parla doucement à

l’oreille du hobbit.

«Où la volonté ne manque pas, une voie s’ouvre, disons-nous, murmura-t-il, et je l’ai constaté moi-même. «

Merry leva les yeux, et il vit que c’était le jeune Cavalier qu’il avait remarqué le matin. « Vous désirez aller là où

va le seigneur de la Marche, je le vois sur votre visage. «

« Oui «, dit Merry.

« Eh bien, vous viendrez avec moi, dit le Cavalier. Je vous porterais devant moi, sous mon manteau jusqu’à

ce que nous soyons loin en campagne et que cette obscurité soit plus épaisse encore. Une telle bonne volonté ne

devrait pas être refusée. Ne dites plus rien à quiconque, mais venez ! «

« Merci, vraiment ! dit Merry. Merci, Monsieur, bien que je ne connaisse pas votre nom. «

« Non ? dit doucement le Cavalier. Eh bien, appelez-moi Dernhelm. «

C’est ainsi que, lorsque le roi partit, Meriadoc le hobbit était assis devant Dernhelm, et le grand coursier gris Windfola ne se soucia guère de ce fardeau, car Dernhelm était moins lourd que bien des hommes, quoiqu’il fût souple et bien découplé.

Ils chevauchèrent dans l’ombre, et ce soir là ils campèrent dans les saulaies au confluent du Snowbourn et de l’Entalluve, à douze lieues d’Edoras. Puis ils repartirent à travers le Folde, et à travers la Fenmarche, où, à leur droite, de grandes forêts de chênes grimpaient sur les pentes de collines à l’ombre du sombre Halifirien, aux lisières du Gondor, mais au loin sur leur gauche, les brumes s’étendaient sur les marais nourris par les bouches de l’Entalluve. Et, comme ils allaient, la rumeur leur vint de la guerre dans le Nord. Des hommes isolés, galopant furieusement, annoncèrent que des ennemis assaillaient leurs frontières de l’Est et que des armées orques avançaient sur le plateau de Rohan.

« En avant ! En avant ! cria Eomer. Il est trop tard maintenant pour se détourner. Les marais de l’Entalluve doivent garder notre flanc. C’est de la rapidité qu’il faut. En avant ! «

Et ainsi le roi Théoden quitta son propre royaume, la longue route s’en allait en serpentant, mille après mille, et les collines de feu d’alarme défilaient : Calenhad, Min-Rimmon, Erelas, Nardol. Mais les feux étaient éteints. Toutes les terres étaient grises et silencieuses, l’ombre s’épaississait toujours devant eux, et l’espoir s’affaiblissait dans tous les coeurs.

« compagnie des messagers de Gondor, et derrière encore douze autres hommes de la Maison du roi.

Ils passèrent le long des rangs des hommes qui attendaient, le visage dur et impassible.

Mais quand ils furent arrivés presque à la fin de la rangée, un homme jeta un regard rapide et perçant sur le hobbit.

Un jeune homme de taille et de corpulence moindres que celles de la plupart, se dit Merry, répondant à son regard.

Il saisit la lueur de clairs yeux gris, et il frissonna, car il lui apparut soudain que c’était là le visage de quelqu’un qui, sans espoir, allait au -devant de la mort.

Ils descendirent la route le long du Snowbourn qui se pr écipitait sur ses pierres, par les hameaux de Sousharrow et d’Upbourn, où maints tristes visages de femmes regardaient hors de sombres portes, et ainsi, sans cors ni harpes ni musique de voix d’hommes, commença la grande chevauchée vers l’Est, dont les cha nsons de Rohan devaient se nourrir durant bien des générations ultérieures : Du sombre Dunharrow dans le matin terne avec thane et capitaine partit le fils de Thengel : à Edoras il vint, aux anciennes salles des gardiens de la Marche, de brume recouvertes, les bois dorés étaient enveloppés de ténèbres. Il dit adieu à son peuple libre, à son foyer, à son haut siège, et aux lieux consacrés où longtemps il avait festoyé avant que la lumière ne s’évanouit. Le roi partit en chevauchée, la peur derrière lui, le destin devant Sa beauté il observa, les serments prononcés, tous il les accomplit. Théoden partit en chevauchée.

Cinq nuits et cinq jours vers l’est et toujours plus loin chevauchèrent les Eorlingas, par le Fo lde, la Fenmarche et la forêt de Firien, six mille lances à Sunlending, À Mundburg la puissante sous le Mindolluin, cité des rois de la mer dans le royaume du Sud assiégée des ennemis, par le feu encerclée. Le destin les menait.

Les ténèbres les prirent, cheval et cavalier, le battement des sabots au loin dans le silence se perdit : voilà ce que disent les chansons.

Ce fut, en effet, dans une obscurité croissante que le roi arriva à Edoras, bien qu’il ne fût encore que midi.

Il ne fit là qu’une brève halte et fortifia son armée de trois vingtaines de Cavaliers arrivés tardivement à la prise d’armes.

Après avoir mangé, il s’apprêta à repartir et il adressa à son écuyer un bienveillant adieu.

Mais Merry le supplia une dernière fois de ne pas se séparer de lui .

« Ce n’est pas un voyage pour de telles montures que Stybba, je vous l’ai indiqué, dit Théoden.

Et dans une bataille comme celle que nous pensons livrer dans les champs de Gondor, que feriez -vous, maître Meriadoc, tout thane de l’épée que vous soyez et p lus grand de cœur que de stature ? » « Pour cela, qui le saurait ? répondit Merry.

Mais pourquoi m’avoir nommé thane de l’épée, Seigneur, sinon pour rester à vos côtés ? Et je ne voudrais pas qu’il soit seulement dit de moi dans les chansons qu’ on me laissait toujours derrière ! » « Je vous ai nommé pour votre sauvegarde, répondit Théoden, et aussi pour que vous fassiez ce que je pourrais ordonner.

Aucun de mes Cavaliers ne peut vous prendre comme fardeau.

Si la bataille était à mes portes, peut -être les ménestrels se souviendraient - ils de vos exploits, mais il y a cent deux lieues d’ici à Mundburg, où Denethor est seigneur.

Je n’en dirai pas davantage. » Merry s’inclina, il s’en fut tristement et observa les rangs de Cavaliers.

Les compagnies s’a pprêtaient déjà au départ : les hommes serraient leurs sangles, examinaient leurs selles, caressaient leurs chevaux : certains observaient avec inquiétude le ciel qui s’abaissait.

Un Cavalier s’approcha, inaperçu, et parla doucement à l’oreille du hobbit. «Où la volonté ne manque pas, une voie s’ouvre, disons -nous , murmura -t- il, et je l’ai constaté moi- même.

» Merry leva les yeux, et il vit que c’était le jeune Cavalier qu’il avait remarqué le matin.

« Vous désirez aller là où va le seigneur de la Marche, j e le vois sur votre visage.

» « Oui », dit Merry.

« Eh bien, vous viendrez avec moi, dit le Cavalier.

Je vous porterais devant moi, sous mon manteau jusqu’à ce que nous soyons loin en campagne et que cette obscurité soit plus épaisse encore.

Une telle bonn e volonté ne devrait pas être refusée.

Ne dites plus rien à quiconque, mais venez ! » « Merci, vraiment ! dit Merry.

Merci, Monsieur, bien que je ne connaisse pas votre nom.

» « Non ? dit doucement le Cavalier.

Eh bien, appelez -moi Dernhelm.

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