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Du rôle des intellectuels chez GALBRAITH

Publié le 29/02/2020

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LE NOUVEL

ÉTAT

INDUSTRIEL

de GALBRAITH

elle tient compte de la logique interne du système industriel, et cela sur deux points capitaux : « Elle requiert des investissements énormes dans la technologie la plus poussée et la plus compliquée. La planification qu’elle cautionne est exactement aussi développée que celle de la compétition des armements. » Bien entendu, beaucoup d’autres exemples similaires pourraient être trouvés.

Le rôle des intellectuels se dessine ainsi sans ambiguïté. Le système industriel s’identifie aux objectifs de la société globale, mais en les adaptant aux siens propres. Il est donc dans sa logique de tendre à remplacer les premiers par les seconds, c’est-à-dire de faire croire que les buts de la grande industrie sont, par là-même, les buts que la société doit poursuivre. Le système industriel vise (sans que cela soit vécu comme tel, bien entendu) à ramener toute la société à lui ou à se considérer comme le seul représentant adéquat de la société globale. C’est le danger le plus grand qu’il recèle.

Il importe donc que « tous ceux qui constituent le corps social en (soient) conscients », c’est-à-dire se rendent « réellement compte de quelle façon on les guide ». Il s’agit de mettre en évidence « la nature des forces dont nous sommes devenus les prisonniers ». Cette élucidation incombe exemplairement aux intellectuels. Il leur appartient entre autres de noter à quel point le système industriel néglige les services publics qui ne coïncident pas avec ses exigences propres. Il s’intéresse seulement aux buts de la société globale qui le servent en même temps : défense nationale, éducation, recherche scientifique, etc.

CONTRÔLE DE LA PLANIFICATION

Les intellectuels doivent aussi mettre en évidence ce que Galbraith appelle « les lacunes de la planification ». Le système industriel se caractérisant essentiellement par la planification qui rend possible l’emploi organisé de la technologie et du capital, c’est sur la planification que repose sa supériorité par rapport à l’économie de

- pour la même raison, elle aurait obtenu la caution de l’État pour le développement technique, ce qui l’aurait mise à égalité avec les compagnies aériennes qui ont reçu d’énormes subventions;

- grâce à ses recettes, elle aurait obtenu des réserves de capital qui, lui étant propres, lui auraient évité toute immixtion des puissances financières ou des autorités locales. Elle aurait donc mené elle-même son expansion;

- enfin, et c’est, pour Galbraith, décisif, elle aurait possédé une technostructure solide qui lui aurait permis de prendre des décisions collectives, c’est-à-dire libérées des fantaisies individuelles.

Or, « rien de tout cela ne s’est produit ». Le développement des réseaux de transport s’est opéré à l’échelon local et donc, sous des pressions politiques multiples. Plusieurs compagnies ont mené leurs travaux chacune de son côté, sans coordination, et surtout sans qu’une autorité quelconque soit en mesure de gouverner les tarifs, de régler l’utilisation des services, etc. En somme, aucune des conditions d’une planification correcte ne s’est trouvée réalisée.

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