Peut-on parler pour ne rien dire
Publié le 25/10/2014
Extrait du document
«
globalement l’introduire dans le contexte présenté.
Si une réponse inappropriée à une question
dépasse la règle du signifiant et du signifié de Saussure, alors l’auditeur doit remettre le
locuteur dans le bon chemin.
De même que la cohérence doit permettre l’évolution du
discours, une certaine progression, sans quoi, la discussion se referme sur du non sens, et donc
par ailleurs sur du « cela ne veut rien dire ».
On peut comparer également cela à du
« blablabla » qui n’informe pas, ne fait pas évoluer la communication et plus généralement
l’information et le savoir des deux interlocuteurs.
On pourrait par exemple rapprocher cela du
bavardage en classe qui n’a aucun lien avec la leçon de l’enseignant.
Se pose alors la question de séparer le bavardage involontaire qui met le locuteur hors
contexte de son environnement, de celui volontaire du locuteur voulant s’échapper d’une
situation difficile, que nous connaissons par exemple lorsqu’il faut plaindre quelqu’un qui
souffre et qu’on ne sait pas quoi dire, mais qu’il faut absolument meubler la conversation.
Cela peut aller jusqu’à utiliser ce « parler pour ne rien dire » pour masquer une hypocrisie
pour ne pas être amené à dire ce que l’on pense.
Ou bien encore pour se protéger, selon le
même principe de cacher ce qu’il y aurait d’important à dire.
Enfin, cela peut être aussi une
manipulation du discours pour faire passer un message lourd de sens, de façon à « noyer le
poisson » dans du blabla pour atténuer le propos.
Si le facteur de Volonté intervient, de là
découle la question de la capacité.
Désormais se pose cette question essentielle, à savoir « Peut-on ? » qui prend une
place de plus en plus importante .Est-ce que le verbe « pouvoir » a le sens « d’avoir la
capacité de », « avoir le droit de », et dans ce droit, on peut aussi se demander comment cela
est perçu par autrui.
Freud a clairement insisté sur l’interprétation des mots, des pensées, des
idées inconscientes remises en mot, des non-dits pour expliquer de nombreuses maladies
mentales.
Freud, le médecin des mots….
a changé la façon de considérer le discours d’autrui
par tout un jeu d’interprétations et tenté de corriger cette absence de sens, par les mots eux-
mêmes.
Bien sûr, la poésie, comme le fait constater Bergson, et comme le souligne Jakobson,
met bien en évidence l’importance du mot, son utilisation détachée du sens propre, du sens
figuré, du sens tout court.
Le mouvement Surréaliste aura bien joué de ces associations de
phonèmes, de morphèmes pour créer de l’art, alors que S.
Freud, par les lapsus, les rêves,
cherchera à établir le sens de tous les mots, quels qu’ils soient, dans son moindre détail afin
d’en tirer des conclusions qui ont un sens très spécifiques pour le coup.
Mais il est clairement
prouvé, de nos jours, que certaines pathologies, ne relèvent pas de la volonté à comprendre ou
d’une perturbation, telle que la maladie d’Alzheimer qui accentue cette perte de cohésion et
de cohérence.
On peut remettre en cause les convictions de Hegel, avec l’extériorisation de la
pensée par le langage, la formation de celle-ci en fonction du langage, puisque les mots
disparaissent et que la communication se réduit.
D’autres pathologies, qui font l’objet de
recherches sérieuses à l’heure actuelle, comme la dysphasie réceptive, avec des enfants qui
parlent beaucoup, mais dont le discours est incohérent, l’autisme, dont on dit que l’enfant est
« dans sa bulle », comme pour la maladie d’Alzheimer, montrent que pouvoir ne rien dire, ne
relève pas de la volonté mais de la capacité cognitive du locuteur et également de la capacité
de réception de l’auditeur.
Que même si Chomsky soutient que le langage est inné, la
difficulté de certains enfants semble montrer que la facilité d’être locuteur ou auditeur n’est
pas automatique, comme pourrait le confirmer Karl Von Frich..
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