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RIvage DES SYRTES (le), de Julien Gracq

Publié le 03/05/2019

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gracq

RIvage DES SYRTES (le), roman de Julien Gracq (1951) qui refusa le prix Goncourt qu'il se vit décerner en cette occasion, fidèle à sa volonté de vivre loin des milieux littéraires officiels dont il avait dénoncé les méfaits dans un pamphlet, l'année précédente (la Littérature à l'estomac, 1950). Après Au château d'Argol (1938) et Un beau ténébreux (1945), le roman reprend et amplifie les thèmes chers à l'auteur, qu'il partage avec le surréalisme, dont il est proche : l'attente, le mystère, la fascination, le secret, la quête des signes... Dans la principauté imaginaire d'Orsenna, prestigieuse, raffinée, mais engourdie et parvenue à l'ultime phase de son déclin, le narrateur Aldo est envoyé en observateur sur le rivage des Syrtes. Depuis plus de trois siècles, en effet, la principauté est en guerre avec le Farghestan, pays de civilisation plus fruste, mais dynamique, situé de l'autre côté de la mer. Les combats ont cessé depuis bien longtemps sans que la paix ait été signée pour autant. Torturé par le désir de connaître le Farghestan qui le fascine, Aldo rompt le tacite armistice en s'approchant plus que de raison des côtes ennemies, et ranime ainsi le conflit dont l'issue — non décrite dans le roman — ne laisse pas de doute. Le récit crée, dans un décor d'eaux dormantes, de palais vénérables et de déserts qui fait penser à une Venise des sables, une atmosphère étouffante et morbide de décadence. Le Rivage des Syrtes est aussi la quête d'un « héros », le narrateur, dont l'action à la fois volontaire et marquée par le destin, semble mener à son terme inéluctable

 

— la catastrophe — un lent processus de décomposition.

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