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Spinoza, Traité politique: l’état de nature

Publié le 03/01/2020

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spinoza

Dégagez l’intérêt philosophique du texte suivant à partir de son étude ordonnée :

« Il convient de ne jamais oublier le but poursuivi par l’état de société. Ce but n’est autre que la paix et la sécurité de la vie. Le meilleur État, par conséquent, est celui où les hommes vivent dans la concorde, et où la législation nationale est protégée contre toute atteinte. En effet, il est certain que les séditions, les guerres, l’indifférence systématique ou les infractions effectives aux lois sont bien plus imputables aux défauts d’un État donné qu’à la méchanceté des hommes. Car les hommes ne naissent point membres de la société, mais s’éduquent à ce rôle ; d’autre part les sentiments humains naturels sont toujours les mêmes. Au cas donc où la méchanceté régnerait davantage et où le nombre des fautes commises serait plus considérable dans une. certaine nation que dans une autre, une conclusion évidente ressortirait d’une telle suite d’événements : cette nation n’aurait pas pris de dispositions suffisantes en vue de la concorde, et sa législation n’aurait pas été instituée dans un esprit suffisant de sagesse ; par suite, la jouissance de son droit ,en tant que nation n’aurait pas été absolue. En effet, une forme d’état de société qui n’a pas éliminé les causes de séditions, et au sein de laquelle la guerre est toujours à craindre, tandis que les lois sont fréquemment enfreintes à l’intérieur, ne diffère pas beaucoup de l’état de nature. C’est-à-dire que chacun, y vivant à son gré, est en grand danger de perdre la vie ». .

Spinoza, Traité politique.

que vivre dans la concorde ? Les réponses à ces questions font apparaître que la fin (le but) de l’État est peut-être bien en définitive la liberté. Mais comment dans ce texte Spinoza peut-il concilier cette fin suprême de l’Etat qu’est la liberté avec ce qui ressort de l’opposition état de nature — état de société ? Mais ces questions une fois passées en revue, il est alors possible de tenter de dégager l’intérêt philosophique du texte en prenant un certain recul. Selon quels critères un Etat est-il meilleur qu’un autre ? Doit-pn même toujours supposer que l’existence de l’État est nécessaire à la société ? Telles sont les grandes lignes de la seconde partie.

spinoza

« 28 / COBBIGÉ DE DISSEBTA.TIONS PBILOSOPfilQUES de laquelle la guerre est· toujours à craindre, tandis que les lois sont fréquemment enfreintes à l'intérieur, ·ne diffère pas beaucoup dé l'état de nature.

C'est-à­ dire que chacun, y viyant à son gré, est en grand danger de p~rdre la vie ll.

SPINOZ,A, Traité politique.

CONSEILS PRÉLIMINAIRES La référence exacte de ce texte de Spinoza est : Traité poli­ tique, chapitre V; paragraphe 2.

Dans la· mesure où nous avons constaté que plusieurs commentaires de texte pour la session normale du baccalauréat 1972 avaient été tirés du Tr_aité poli­ tique (nous en donnons d'aillèurs la liste à la fin de ce corrigé), nous avons pensé qu'il ·serait bon de situer quelque peu le livre ; - Lorsque Spinoza meurt le 21 février 1677, il laisse l.nachevé au chapitre XI un livre intitulé ; Traité politique (tractatus poli- _ 1 tiens).

Quelques m:ois auparavant, dans une lettre à un de ses amis (ce devait être là sa dernière lettre), il avait tracé les grandes lignes de ce traité : « De ce Traité, écrivait-il alors, six chapitres sont dès à présent terminés.

Le preniier contient une manière d'introduction à· l'ouvrage, le deuxième traite du droit naturel,· le troisième du droit du souverain, le quatrième expose quelles affaires politiques dépendent du gouvernement du souverain.

Dans le cinquième est recherché quelle est la fin dernière qu!l la société peut avoir en vue, dans le sixième en quelle manière l'Etat monarchique doit être institué pour ne pas tomber dans la tyran- nie.

'Maintenant je rédige le septième chapitre dans lequel je démontrè méthodiquement tout ce qui se trouve ·contenu concer­ nant la monarchie dal!s le chapitre précédent.

Ensuite je passerai à l'aristocratie et à l'Etat populaii;e, enfin aux lois et aux autres questions p,articulières concernant la politique...

».

Le Traité politique n'est pas la première œuvre où Spinoza parle de la poli­ tique.

Déjà, dans la seconde partie du Traité théologico-politique (le livre, écrit ,en 1665, est publié anonymement en 1670), il avait abordé cette 'question.

Notons au passage que 'les titres de ces deux ouvrages symbolisent fort .bien une des différences essen­ tielles qui existent entre Spinoza et Descartes.

En effet, Spinoza, sur la lancée de Descartes, en vient à faire ce que Descartes n'avait jamais osé faire : entreprendre une réflexion philosophique sur la religion et sur l'État (pour une comparaison avec Descarte.s, se référer au début ~e la sixième partie du Discours de la Méthode et à l'Alirégé des Méditations).

Chez Spinoza, l'aspect politique n'est nullement secondaire.

Dans ses écrits politiques,· Spinoza. »

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