Devoir de Philosophie

CONTRE LA VANITÉ ET L'ORGUEIL

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

1. Lecture - Gil Blas. Dès que je fus dans l'hôtellerie, je demandai à souper. On m'accommoda des oeufs. Lorsque l'omelette qu'on me faisait fut en état d'être servie, je m'assis tout seul à une table. Je n'avais pas encore mangé le premier morceau qu'un homme entra. Il s'approcha de moi d'un air empressé. « Seigneur écolier, me dit-il, je viens d'apprendre que vous êtes le seigneur Gil Blas de Santillane, l'ornement d'Oviedo et le flambeau de la philosophie. Est-il bien possible que vous soyez ce savantissime, ce bel esprit dont la réputation est si grande en ce pays ? Vous ne savez pas, continua-t-il, en s'adressant à l'hôte et à l'hôtesse, vous ne savez pas ce que vous possédez ; vous avez un trésor dans votre maison. Vous voyez dans ce jeune gentilhomme la huitième merveille du monde. » Puis, se tournant de mon côté et me jetant les bras au cou : « Excusez mes transports, ajouta-t-il, je ne suis point maître de la joie que votre présence me cause. » Après que j'eus la tête dégagée de l'embrassade, je lui dis : Seigneur cavalier, je ne croyais pas mon nom connu. — Comment, connu ! reprit-il sur le même ton ; nous tenons registre de tous les grands personnages qui sont à vingt lieues à la ronde. Vous passez pour un prodige. » Ces paroles furent suivies d'une nouvelle accolade. Si j'avais eu un peu d'expérience, je n'aurais pas été dupe de ses démonstrations : mais ma jeunesse et ma vanité m'en firent juger autrement. Mon admirateur me parut un fort honnête homme, et je l'invitai à souper avec moi... Ah ! très volontiers, s'écria-t-il ; je sais trop bien gré à mon étoile de m'avoir fait rencontrer l'illustre Gil Blas de Santillane pour ne pas jouir de ma bonne fortune le plus longtemps que je pourrai. Je n'ai pas grand appétit, poursuivit-il ; je vais me mettre à table pour vous tenir compagnie seulement, et je mangerai quelques morceaux par complaisance. » On lui apporta un couvert. Il se jeta d'abord sur l'omelette, avec tant d'avidité, qu'il semblait n'avoir mangé de trois jours. J'en ordonnai une seconde, qui fut faite si promptement, qu'on nous la servit comme nous achevions, ou plutôt comme il achevait de manger la première. Il y procédait pourtant d'une manière toujours égale et trouvait moyen, sans perdre un coup de dent, de me donner louange sur louange, ce qui me rendait fort content de moi. Voyant notre seconde omelette à moitié mangée, je demandai à l'hôte s'il n'avait pas de poisson à nous donner. Il me répondit : « J'ai une truite excellente ; mais elle coûtera cher à ceux qui la mangeront ; c'est un morceau trop friand pour vous. — Qu'appelez-vous trop friand ? dit alors mon flatteur d'un ton de voix élevé ; vous n'y pensez pas, mon ami : apprenez que vous n'avez rien de trop bon pour le seigneur Gil Blas de Santillane. » Je fus bien aise qu'il eût relevé les dernières paroles de l'hôte. Je me sentais offensé, et je dis fièrement : « Apportez-nous votre truite, et ne vous embarrassez pas du reste. » L'hôte, qui ne demandait pas mieux, se mit à l'apprêter. A la vue de ce nouveau plat, je vis briller une grande joie dans les yeux du parasite. Enfin, après avoir bu et mangé tout son soûl, il voulut finir la comédie. « Seigneur Gil Blas, me dit-il en se levant de table, je suis trop content de la bonne chère que vous m'avez faite pour vous quitter sans vous donner un avis important, dont vous paraissez avoir besoin. Soyez désormais en garde contre les louanges. Défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point. Vous en pourrez rencontrer d'autres qui voudront, comme moi, se divertir de votre crédulité, et peut-être pousser les choses encore plus loin ; n'en soyez point dupe, et ne vous croyez point, sur leur parole, la huitième merveille du monde. » Et, achevant ces mots, il me rit au nez, et s'en alla. D'après LESAGE - Aventures de Gil Blas de Santillane.

« 5. Qu'est-ce qui montre encore la vanité de Gil Blas ? Il est offensé par les paroles de l'hôte.

Celui-ci n'est-il pasd'accord avec le flatteur ? 6. Quelle leçon celui-ci donne-t-il à Gil Blas ? A quelle fable ceci vous fait-il penser ? Quelle était sa leçon ? «Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.

» 7. Quel est le défaut de Gil filas ? Comment vous apparaît-il ? Sot, ridicule et généreux malgré lui. 8. Comment jugez-vous son admirateur ? Que cherche-t-il ? 9. 3.

Réflexions sur la vie. 1.

De qui faut-il se méfier ? Des flatteurs et de notre propre vanité. 2.

Où trouve-t-on des flatteurs ? A l'école, il arrive que des petits flattent les grands.

Dans la vie, des pauvresflattent, parfois, les riches, les commerçants flattent leurs clients, les subordonnés leurs supérieurs. 3.

Comment échapper aux flatteurs ? Connaître ses qualités, ses défauts. 4.

Actions et problèmes. « Que tu as une jolie robe ! dit Hélène à Renée.

Je suis sûre aussi que ton chocolat est le meilleur...

» A laplace de Renée, que penseriez-vous ? 1. Vous essayez un costume, cher, et qui ne vous plaît pas beaucoup.

« Il vous va à ravir, vous êtes tout à faità la mode...

», vous dit le vendeur.

A quoi devez-vous penser ? 2. « Toi qui es la plus forte en analyse, ne peux-tu me passer ton devoir ? » vous demande Paulette.

Que ferez-vous ?3. 5.

Résolution. Tout flatteur vit aux dépens du vaniteux qui l'écoute.

Je m'efforcerai de connaître mes qualités et mesdéfauts, afin de ne pas être vaniteux et d'échapper aux flatteurs.. »

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