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Dans quelle mesure le parcours scolaire de L’Élève Peut-Il être influencé par L’Établissement fréquenté ?

Publié le 17/01/2022

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Dès les années 70 en France, les sociologues s’intéressent au rôle du système scolaire dans son ensemble. Cependant, l’établissement scolaire n’est pas une variable importante pour ceux-ci car l’école est pensée relativement homogène. L’établissement en tant que tel prend toute sa dimension lorsque la sociologie de l’éducation s’intéresse aux inégalités des chances. C’est d’abord aux Etats-Unis que se concentrent les recherches liées à l’effet de l’établissement sur la réussite scolaire. D’autres pays suivront, parmi eux la France. Les sociologues mettront en exergue les différences inter-établissements et leurs effets sur les élèves, ce qui signifie que le travail d’homogénéisation, dans lequel les jeunes disposent des mêmes conditions d’enseignement, n’est pas complet.  On peut alors se demander dans quelle mesure le parcours scolaire de l’élève peut-il être influencé par l’établissement fréquenté.

« d’amener les élèves au mieux de leurs possibilités, ce qu’est un « établissement efficace ». L’établissement efficace, sûr d’influencer positivement le parcours de l’élève revêt de multiples facettes.

Tout d’abord, noustrouvons l’influence de l’école publique par rapport à l’école privée.

En réalité, il n’y a pas de grandes différences mis à part pourles enfants issus de milieu populaire.

En effet, poursuivre leur scolarité dans une école privée se révèle être très positif pour euxcar ils ne fréquenteront alors pas l’établissement auquel ils étaient destinés (un établissement populaire).

Ce sont les familles quichoisissent le type d’établissement qui influencera le parcours de leur enfant.

Les parents deviennent alors des « consommateursd’école », selon la formule de Robert Baillon (1982), ceci dans le souci d’influencer la scolarité de la manière la plus positivepossible.

Comme le décrit M.

Duru-Bellat (2001) ce sont les parents qui définissent l’école et l’on voit un véritable marchés’installer avec des établissements très demandés et d’autres très peu demandés, contournant ainsi la carte scolaire.

Souvent,d’après elle, le choix du « bon établissement » se fait sur les résultats de l’école mais aussi pour la Grande-Bretagne, sur le climatde l’établissement, sa convivialité et la qualité de ses enseignants.

En général en France, les établissements les plus demandés seréservent le droit de retenir les élèves qu’ils jugent « intéressants » alors qu’aux Etats-Unis, lorsque l’école a atteint sa capacitémaximale, pour éviter la ségrégation, on effectue un tirage au sort donnant ainsi une chance à tous les élèves.

Alors, le parcoursd’un élève selon l’établissement qu’il demande peut différer totalement.

En France, les établissements sont également choisis enfonction de la composition sociale, des origines ethniques des élèves et de la catégorie socioprofessionnelle des parents.

Ainsi, unenfant de cadre se retrouvera plus facilement avec une population issue des mêmes origines car il « perdrait » à se retrouver avecune population moins favorisée alors que l’enfant issu d’un milieu défavorisé « gagne » à être scolarisé avec un public favorisé.

Il y« gagne » concernant ses résultats scolaires (acculturation accélérée) mais pas concernant sa confiance en lui.

Les établissementscensés influencer positivement le parcours des élèves jouent le jeu en constituant par exemple des classes pour « protéger » lesbons élèves ou pour les préserver de certains comportements alors que la loi prévoit à la base une répartition aléatoire.Dans ces conditions, nous pouvons parler d’efficacité des établissements sur le parcours des élèves.

C’est aux Etats-Unis que lerapport Coleman voit le jour en 1966.

Il analyse les différences de réussite en retenant trois groupes de variables : l’originesociale (ethnie, catégorie socioprofessionnelle), les variables scolaires (établissement, quartier) et les variables individuelles(intelligence, niveau scolaire).

Les résultats mettent en évidence une domination des variables sociales sur les variables scolaires.

Ilconclut qu’il n’existe pas d’effet-établissement, que celui-ci ne fait pas varier la réussite scolaire.

Son travail sera très controversé,les faiblesses seront pointées du doigt.

C’est la sociologue D.

Paty qui parle la première d’effet-établissement et des différencesentre écoles en France.

D’autres recherches suivront (Lévy 1983) avec une mise en évidence d’indicateurs d’influence positivede l’établissement sur le parcours scolaire : La composition sociale de l’établissement, la proportion d’élèves « à l’heure » àl’entrée en 6ème, la sélection drastique de l’école, la forte stabilité des postes enseignants en sont des exemples.Au cœur du parcours scolaire de l’élève, au sein de l’établissement, on trouve l’effet-maître.

Bressoux (1994) nous livre lessecrets du maître efficace censé assurer une influence positive sur l’élève.

Cependant, pour lui, l’influence est surtout efficace surles élèves les plus faibles.

Ainsi, l’enseignant efficace sait gérer efficacement son temps, il maximise le temps où les élèves sontactifs, les stimule au maximum, sait s’adapter à tous et à toutes les situations, il assure une continuité de rythme et desapprentissages et attend beaucoup de ses élèves (effet Pygmalion).

Or, tous les enseignants ne portent pas le même regard sur lesélèves.

Et, apparaît très vite le risque de voir les différences s’amplifier et se creuser.

Les élèves peuvent ainsi se conformer à defaibles attentes sur leurs résultats et leurs capacités (encore l’effet Pygmalion).

Vient alors à nous la question de l’efficacité liée àl’équité.

L’efficacité passe donc par la réduction des disparités entre les élèves les plus forts et les élèves les plus faibles.

Onpourra parler d’efficience du système de formation. Nous avons vu que bon nombre de facteurs sont susceptibles d’influencer le parcours d’un élève.

L’établissement joue un rôleprimordial dans ce paradigme.

Il peut intégrer comme ne pas intégrer et faire ainsi basculer la scolarité de l’élève dans un sens oudans un autre grâce à son organisation, son climat et le contexte social en son seing.

Dans ses classes, l’enseignant guide par sesattitudes, ses choix et ses comportements.

Même si, comme le nuance P.

Bressoux, les élèves peuvent réciproquement influencerle maître.

Le rôle du maître n’a pas toujours les effets escomptés sur l’ensemble des élèves mais on peut retrouver des résultatsconstants chez certains enseignants sur plusieurs années.Ainsi, dans un souci d’influence positive et de réussite de chacun, les familles, dont le rôle n’est pas toujours souligné dans lesdifférentes études, ont le difficile choix du parcours scolaire et du « bon établissement » qui correspondra à leurs attentes et à leurnature sociale.

S’en suit alors un véritable marché, où l’établissement exerce une communication et une politique internes etexternes très solides.. »

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