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LES EXPLOITS

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

(Deux alpinistes français, Maurice Herzog et Lachenal, tentent l'ascen sion de l'Annapurna, un sommet de plus de 8 000 mètres d'altitude.) Le vent faiblit peu à peu... Chaque mouvement demande un véritable héroïsme. Ma pensée est engourdie. La réflexion me coûte. Nous n'échangeons pas une parole... Nous avons bien du mal à sortir des sacs de couchage et à en retirer nos chaussures complètement durcies par le gel... Les mouvements nous essoufflent terriblement Nous suffoquons... A six heures, nous nous mettons en route. Il fait très beau, mais aussi très froid... Parfois la neige dure porte, mais parfois aussi nous enfonçons dans une neige poudreuse, molle, qui rend la progression très fatigante... ... La température est très basse. Le froid pénètre. Les vêtements spéciaux de duvet semblent nous laisser nus. Pendant les arrêts, nous tapons des pieds avec vigueur. Lachenal va jusqu'à enlever une chaussure qui le serre un peu : il est angoissé par la perspective du gel... La marche est épuisante. Chaque pas est une victoire de la volonté... Lachenal se plaint de plus en plus de ses pieds. « Je ne sens plus rien..., gémit-il. Ça commence à geler. » Il défait de nouveau sa chaussure. Je finis par être inquiet : je me rends très bien compte du danger que nous courons et je sais par expérience combien le gel arrive sournoisement et vite si l'on ne se surveille de très près. Mon camarade ne s'y trompe pas non plus. « On risque de se geler les pieds !... Crois-tu que cela vaille la peine ? » Je suis anxieux. Responsable, je dois penser et prévoir pour les autres. Sans doute le danger est réel. L'Annapurna justifie-t-elle de tels risques ? Telle est la question queje mepose et quimetrouble. Lachenal a relacé ses souliers... J'ai froid aux pieds comme Lachenal. Sans arrêt, je fais fonctionner mes orteils, même en marchant... Brusquement, Lachenal me saisit : « Sije retourne, qu'est-ce quetu fais ? » En un éclair, un monde d'images défile dans ma tête : les journées de marche sous la chaleur torride, les rudes escalades, les efforts exceptionnels déployés par tous pour assiéger la montagne, l'héroïsme quotidien de mes camarades pour installer, aménager les camps... A présent, nous touchons au but ! Dans une heure, deux peut-être... tout sera gagné ! Et il faudrait renoncer ? C'est impossible. Mon être tout entier refuse. Je suis décidé, absolument décidé ! La voix sonne clair : « Je continuerai seul !» S'il veut redescendre, je ne peux pas le retenir. Il doit choisir en pleine liberté. Mon camarade avait besoin que cette volonté s'affirmât II n'est pas le moins du monde découragé ; la prudence seule, la présence du risque lui ont dicté ces paroles. Sans hésiter, il choisit : « Alors, je te suis ! » L'angoisse est dissipée. Mes responsabilités sont prises. Rien ne nous empêchera plus d'aller jusqu'en haut. Cette fois, nous sommes frères. D'après Maurice Herzog - Annapurna, premier 8 000 - Arthaud.

« 2. Réflexions sur la lecture. 1.

Où se trouvel'Annapurna? Quelle est son altitude? 8 075 m.

Est-ce la montagne la plushautedu monde ? Everest, 8 840 m. 2.Qu'est-ce qui rend leurs mouvements difficiles ? Peuvent-ilspenser facilement? Parlent-ils?Respirent-ils même avec aisance? 3.Résumons les difficultés que doivent vaincre HerzogetLachenal à 7500 m :l'engourdissement, l'essoufflement,le froid, leschutes. 4.

Soudain, quelest le problème moralque se posent lesdeux alpinistes ? Ilsrisquent de se geler les pieds...

« Crois-tu que cela vaille la peine ? L'Anna purna justifie-t-ellede telsrisques? » Que répondriez-vous à cesquestions ? 5. Est-ce que Herzog neressent pas les mêmes souffrances ? Que lui dit brusquement Lachenal?Pourquoi ? 6. Quel problème sepose àHerzog ? Que voit-il d'un côté ?Les efforts accomplis... Et de l'autre ?La victoire proche,maisencore desefforts et des souffrances. Sa décision est-elle hésitante ?Comment sonne-t-elle ? 7.

Quelles sont les qualités de ces deux alpinistes et particulièrement du chef? Courage,triomphede la volonté, décisionréfléchie.

A quoi les conduitl'acceptation des risques en commun ? A la fraternité. 3. Réflexions sur la vie. 1. Que veutdire«être courageux » ?Est-ce sejeter sansréfléchir au- devant des difficultés ou du danger ? C'est, aucontraire, voir clairement les risques, décider de vaincre la peur, les craintes, accepter les peines. 2.

S'il n'y a pas cette vision claire des risques, cette réflexion, qui peut d'ailleurs être très rapide,est-cetoujours du courage ? 3. Que pensez-vous desexploits desalpinistes, desspéléologues (expli quer),de ceux qui vontexplorer les volcans, la lune, etc.

? Ont-ilsraisonde s'engager danscesentreprises ? 4.Qu'est-ce qu'êtreresponsable ?Connaissez-vous dansl'histoire, ou dans la vie, des exemplesderesponsabilité ?Christophe Colomb; lecapitaine qui couleavec son navire... Qu'en pensez-vous ? 4.Actions et problèmes. 1.

Avez-vous déjàfait des ascensions en montagne, des excursions dans des grottes ? Ne vous êtes-vous pas découragé ? Aimeriez-vous en faire ? 2.Trois camarades vontchercher des edelweiss dans la montagne.L'un, au boutd'uneheure de marche, a un peu mal au pied et décide de s'arrêter; un autre s'expose dangereusement et fait une chute de 20 mètres.

Que pensez- vous de chacund'eux? Que feriez-vous à la place du troisième ? 3. Vous êtes le plus grand d'un groupedetrois camarades. Vous allez explorer une grotte.

L'unapeur dans le noir, se perdet hurle.

L'autreglisse dans la boue et tombe dans une faille. Que dites-vous ? Que faites-vous ? 5. Résolution. Etre courageux, c'est voir les difficultés d'unetâche, en accepter les risques, vouloir lesvaincre et accomplir lesefforts nécessaires pour atteindre ce but. »

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