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Les types d'intérference

Publié le 24/12/2011

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Par définition, l’interférence linguistique est «la transposition d'un élément d'une langue vers une autre langue (Klinkenberg,2007: 67). Cette définition n'est nullement exhaustive car l’interférence comprend également la transmission qui peut s'appliquer à l’intérieur d'une seule langue. La notion d’interférence linguistique apparaît pour la première fois dans les travaux de Weinreich (1953). D'après lui, l'interférence peut être définie comme étant la « déviation par rapport aux normes de deux langues en contact « (Weinreich,1953 dans Debsyer,1970: 33). En fait, il constate que l’interférence mène à la déformation de presque tout le système phonétique, en grande partie de système morfo-syntaxique et d'une partie significative du lexique.Néanmoins, il faut dire que toute interférence ne modifie pas les structures d'une langue. A titre d'exemple,la prononciation du sujet apprenant polonais n’exercera aucun impact sur le développement de la langue française. Il s’avère donc nécessaire de distinguer soigneusement l’interférence collective ayant un impact sur l’évolution des langues de celle individuelle, erratique, étant au cœur de nos réflexions dans la présente étude (Klikenberg, 2007).

« 2.2.3 Les interférences proactive et rétroactive Étant donné l'ordre d’assimiler les structures et on opère une distinction entre l’interférence proactive etl’interférence rétroactive.

A la lumière des principes propres aux interférences en question, il faut dire à titrepréalable des conséquences découlant d'un impact réciproque de structures.

Ainsi, la structure apprise aupréalable risque de contaminer la structure apprise à posteriori.

Le cas contraire est naturellement envisageablecar il est conforme à la définition de l'interférence rétroactive.

Passons maintenant à leur caractéristiques pluscomplète. L’interférence proactive se tient à l’idée selon laquelle les compétences maîtrisées ainsi que les habitudes linguistiques peuvent gêner l'acquisition de nouvelles compétences linguistiques.

Ainsi, un élémentlinguistique antérieurement appris peuvent freiner l’apprentissage d'un nouvel élément.

En examinant l'exemplesuivant, nous sommes à même de remarquer comment l'application de la règle apprise en premier lieu est unobstacle à l'utilisation de nouvelles connaissances.

Prenons pour exemple l ’article.

En fait, il est très fréquent qu'à force d'utiliser abondamment la règle générale selon laquelle l'article défini et l'article partitif sont remplacés par«de» lorsque la négation porte sur l'ensemble de la phrase, le locuteur étend cette règle à toutes les phrasesnégatives en dépit des règles assimilées ultérieurement concernant les cas où la négation ne porte pas sur toutela phrase mais seulement sur un élément.

Exemplifions: *«Marie n'a pas acheté de robe noire mais rouge» L'effet malheureux de la règle précédemment apprise semble être évident.

Comme nous savons bien tous cette phrasedevrait se présenter ainsi: «Marie n'a pas acheté une robe noire mais rouge ».

L'interférence rétroactive se construit autour d'une idée selon laquelle les compétences postérieurement acquises peuvent être à l'origine desperturbations des compétences antérieurement acquises.

Les principes de l'interférence rétroactive sont àl’opposé de ceux de l' interférence proactive.

A titre d'exemple, les pronoms relatifs simples remplacés à tort pardes formes plus complexes : «*Le garçon lequel j'ai vu» au lieu de « Le garçon que j'ai vu». En comparaison à l’interférence proactive, l’interférence rétroactive se présente plus rarement.

Ainsi, il en découle qu'il y a moinsde personnes concernées par ce type d’interférence.

On rencontre le plus souvent ce type d'interférence auprèsdes locuteurs ambitieux étant à la recherche de l'exceptionnel.

Afin de montrer à tout prix l'ensemble de leurscompétences, ils ont souvent tendance à substituer les formes plus simples par les formes plus complexes maispas nécessairement adaptées au contexte. 2.2.4.

L’interférence apparente et l’interférence cachée La notion de l’interférence cachée concerne le sujet apprenant évitant en toute connaissance de cause ou à soninsu une structure plus complexe mais mieux adaptée au contexte.

A la place de cette structure, il recourt à lastructure moins complexe, bien gravée dans sa mémoire et venant à l'esprit au premier moment de sorte qu’ill’utilise spontanément, sans réflexion.

Au surplus, son niveau de motivation n'est pas trop élevé.

Fort conscientque son énoncé sera comprise, il ne cherche pas de structure plus adaptée.

A titre d'exemple, lorsque dans le butd'exprimer le futur, le choix du locuteur porte toujours sur le futur proche, quoique l'application du futur simplesoit plus appropriée, nous sommes selon toute probabilité confrontés à l’interférence cachée.

Ce typed'interférence se présente particulièrement au moment où le sujet apprenant évite l'usage du futur simple pour nepas dépenser trop d'effort.

En revanche, face à l’incapacité du sujet apprenant à appliquer le futur simple, noussommes certainement confrontés à l’interférence apparente.. »

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