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A quelles conditions l'affirmation je sais" est-elle légitime?"

Publié le 07/02/2005

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Il semble qu'on ne peut jamais être certain de savoir, mais que l'on doit seulement chercher à savoir, en restant humble sur la force de vérité de nos acquis. Ce que l'on sait ne consiste bien souvent qu'en opinions, idées reçues et préjugés, qui sont bien loin de la vérité. L'allégorie de la caverne racontée par Platon dans La République (livre VII) dénonce les méfaits de cette situation où l'homme se contente de croire à ce qu'il voit et pense détenir le savoir alors qu'il n'en est qu'un pâle reflet. Les hommes sont enfermés dans une caverne, qui représente le monde des préjugés et de la confiance naïve, et ignorent que ce qu'il voient autour d'eux ne sont que les ombres projetées des réalités extérieures. Ils prétendent alors savoir, alors que tout leur est caché. Il semble qu'il ne soit pas légitime d'affirmer « je sais », lorsque ce que l'on sait n'est pas la vérité.     2ème partie : On ne peut affirmer « je sais » que sur certaines choses.   -On peut penser que l'homme est en mesure de savoir certaines choses, tandis qu'il ne peut prétendre à la connaissance absolue de certaines autres. Il y aurait donc des conditions requises pour affirmer en toute légitimité « je sais ». Ainsi, on peut dire « je sais » à propos de vérités immuables, de faits nécessaires, ou d'évènements constants ou passés, qui ne peuvent plus être changés.

Kant l’a bien souligné, la raison humaine est toujours portée à se poser des questions et à chercher à connaître ce qu’elle ne pourra jamais atteindre. L’homme est avide de savoir, et ne se satisfait jamais pleinement des réponses qui lui sont offertes. Il aimerait pouvoir affirmer « je sais « sur toutes choses. Hélas, c’est souvent lorsqu’on commence à savoir des choses que l’on mesure encore plus l’étendue de notre ignorance, et l’apparente impossibilité à savoir. Comment peut-on dire « je sais « sur une chose si l’on ne connaît pas toutes choses ? Ne peut-on supposer que ce que l’on ne sait pas pourrait invalider ce que l’on croit savoir ? Comment être sûr de ce que l’on sait vraiment ? A quelles conditions l'affirmation "je sais" est-elle légitime, c’est-à-dire, à quelles conditions a-t-on le droit d’affirmer « je sais « ?

 

« leurs significations.Or, il est évident que celui qui croit savoir ne cherche pas.

Comme le dit le « Phèdre », les dieux ne sot pasphilosophes, car ils savent, et ne le sont pas non plus ceux qui, satisfaits d'eux-mêmes, ignorent leur propreignorance.

C'est pourquoi le préalable à toutes recherches, à toutes interrogations communes sur le sens de notreexistence et de nos actes, est la conscience de notre ignorance et la mise à mort de l'illusion de savoir.L'un des grands messages de Socrate est que l'illusion de savoir est le plus grand obstacle au savoir, un coup d'arrêtau mouvement de la pensée et de la réflexion, à la remise en cause de nos acquis.Voilà comment Socrate interprète lui-même sa fonction à l'intérieur de la cité : « Je suis le taon qui, de tout le jour,ne cesse jamais de vous réveiller, de vous conseiller et morigéner chacun de vous.

» Et avant d'avoir rappelé à sesjuges, à ceux qui le condamnent à mort « car si vous croyez qu'en tuant les gens, vous empêcherez qu'on vousreproche de vivre dans l'erreur vous vous trompez », il ajoutait : « Une vie sans examen ne vaut pas la peine d'êtrevécue.

».N'est pas digne d'être vécue une vie sans réflexion, sans retour sur soi, sans interrogation sur le sens et la valeur deses actes.

Or pour vivre une telle vie, il faut en finir avec les réponses toutes faites et jamais interrogées, aveccette ignorance qui s'ignore elle-même.

La sagesse toute humaine de Socrate consiste dans le respect de cetteconsigne, dans sa vocation de taon, dans la haine du bien connu.

Elle consiste aussi en ce qu'avec Socrate, ce quipasse au premier plan , ce n'est plus la recherche sur l'univers et la « physique » des premiers penseurs grecs, maisla réflexion qu'on dirait morale, et qui réside dans l'exigence de l'examen critique de soi-même, de ses actes .

Et si lapensée est un dialogue de l'âme avec elle-même , elle se poursuit dans le dialogue vivant, avec des hommes enchair et en os, comme le fit toujours Socrate.Il y a quelque chose de troublant, à ce que la phrase de Socrate fasse elle-même partie du « bien connu », et à ceque la philosophie oublie parfois cette leçon, répétée par Hegel vingt quatre siècles plus tard, qu'il n'y a rien de plusmal connu que le « bien connu », et qu'elle doit rester « le taon de la cité ».Si la philosophe commence avec Socrate, c'est qu'elle débute par la prise de conscience de son ignorance, par lalutte qui doit être sans cesse réentreprise contre la tyrannie des réponses toutes faites dont on n'interroge jamaisle sens.Cette leçon, toute philosophie véritable la fera sienne.

Le travail authentique de la philosophie commence toujourspar une remise en cause des idées admises et des réponses traditionnelles.

C'est en quoi elle est toujours «génantes », toujours « contestataire » ; il suffit de citer Montaigne, Descartes, Rousseau.

Le libre examen, unrapport honnête à soi-même, l'ouverture aux autres du dialogue, autant de signes de l'activité philosophique, autantde leçons de Socrate.

Ce que l'on sait ne consiste bien souvent qu'en opinions, idées reçues et préjugés, qui sont bien loin de la vérité.L'allégorie de la caverne racontée par Platon dans La République (livre VII) dénonce les méfaits de cette situation où l'homme se contente de croire à ce qu'il voit et pense détenir le savoir alors qu'il n'en est qu'un pâle reflet.

Leshommes sont enfermés dans une caverne, qui représente le monde des préjugés et de la confiance naïve, etignorent que ce qu'il voient autour d'eux ne sont que les ombres projetées des réalités extérieures.

Ils prétendentalors savoir, alors que tout leur est caché.

Il semble qu'il ne soit pas légitime d'affirmer « je sais », lorsque ce quel'on sait n'est pas la vérité.

2ème partie : On ne peut affirmer « je sais » que sur certaines choses. -On peut penser que l'homme est en mesure de savoir certaines choses, tandis qu'il ne peut prétendre à laconnaissance absolue de certaines autres.

Il y aurait donc des conditions requises pour affirmer en toute légitimité« je sais ».

Ainsi, on peut dire « je sais » à propos de vérités immuables, de faits nécessaires, ou d'évènementsconstants ou passés, qui ne peuvent plus être changés.

En revanche, il est bien moins évident d'affirmer « je sais »à propos de choses susceptibles de changer, ou concernant l'avenir.

Dans ce cas, on peut seulement dire « je saiscela à ce moment donné, dans l'état actuel de ma réflexion et de ma connaissance ».

C'est un savoir qui restefragile, et l'affirmation « je sais » peut vite passer de légitime à illégitime.

On ne doit donc se prononcer que sur cedont on est absolument certain.-Pour être certain de notre « savoir », peut-être la solution est-elle de comprendre ce que l'on affirme savoir.

Nonseulement il faut vérifier ses sources, se documenter, expérimenter, chercher des preuves, pour être en droitd'affirmer que l'on sait, mais encore faut-il comprendre et savoir expliquer « pourquoi » on sait cela.

Par exemple,peut-on dire « je sais que l'émission de gaz à effets de serre est néfaste pour l'environnement », si l'on ne peutl'expliquer, l'argumenter ? Savoir, c'est donc aussi « savoir pourquoi », car adopter des opinions qu'on ne peutvérifier n'est pas légitime, ce n'est pas un savoir dont on peut être certain et sur lequel on peut affirmer « je sais ».Il apparaît alors que bien souvent il est plus facile de dire « je sais » à propos de faits scientifiques, démontrables etexplicables, qu'à propos de tout ce qui est de l'ordre du sentiment ou des affects.

En effet, comment peut-on êtreen droit de dire « je sais que je suis amoureux », quand bien souvent, on ne peut l'expliquer, et les sentimentsrestent confus et changeant en nous ? Il semblerait alors que l'on puisse se prononcer davantage sur ce qui estextérieur à nous et indépendant, plutôt que sur ce qui nous touche et que l'on peut faire varier.. »

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