Devoir de Philosophie

A quelles conditions une connaissance est-elle scientifique ?

Publié le 06/08/2005

Extrait du document

scientifique
La connaissance est scientifique si on peut la prouver par une expérimentation (expérience construite dans des conditions idéales) qui peut être répétée à volonté. La magie (on ne répète pas deux fois de suite le même numéro, tous les magiciens le disent), le surnaturel ne se soumettent pas à l'expérimentation. Ainsi, bien plus que la volonté à l'universalité (à laquelle les scientifiques contemporains semblent tourner le dos) et à l'objectivité, qui pose de nombreux problèmes épistémologiques, la connaissance est scientifique dès lors qu'elle peut se soumettre à l'expérimentation ou même au verdict de l'expérience. Dans Logique de la découverte scientifique, Popper nous montre qu'une théorie, qu'une explication est scientifique quand on peut à partir de celle-ci construire une expérience ; il faut qu'elle soit, le cas échéant, réfutable par des évènements. Une connaissance scientifique peut être testée : c'est ce que Popper appelle le concept de falsification. Pour la connaissance scientifique, l'irréfutable est un défaut et relève de la croyance ou de la superstition.   Transition : la connaissance scientifique propose donc une explication convaincante des phénomènes de la nature, proposition non pas universelle mais temporaire qui implique une relation entre théorie et expérience.   2) Nous devons alors, pour éclairer ce caractère essentiel de la connaissance scientifique, montrer le cheminement, le fonctionnement de l'esprit scientifique. La lumière de Claude Bernard est ici profitable ; en effet, dans Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, il est écrit cette citation : « Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la théorie et la pratique expérimentale: premièrement, il constate un fait; deuxièmement, à propos de ce fait, une idée naît dans son esprit; troisièmement, en vue de cette idée, il raisonne, institue une expérience, en imagine et en réalise les conditions matérielles; quatrièmement, de cette expérience résultent de nouveaux phénomènes qu'il faut observer et ainsi de suite. L'esprit du savant se trouve en quelque sorte toujours placé entre deux observations: l'une qui sert de point de départ au raisonnement, et l'autre qui lui sert de conclusion ».

Une première remarque s'impose, c'est le singulier du terme « condition «. On nous demande la condition suffisante et nécessaire pour qu'une connaissance revête le caractère de scientifique et non un étalage de propriétés qui feraient qu'une connaissance soit scientifique.

On peut s'étonner d'une telle question en ce sens qu'une connaissance semble toujours être du côté de la science. Comment, en effet, une connaissance, puisqu'elle est finalement savoir, pourrait ne pas être scientifique ? Il faut alors se rappeler Platon qui fait la distinction dans le Ménon entre une  opinion et une opinion droite. C'est-à-dire que l'on peut avoir une connaissance exacte d'une chose, on peut dire la réalité ou dire vrai sans pour autant que cela soit une connaissance relevant d'un esprit scientifique. Le sujet nous invite donc à découvrir le trait essentiel d'une telle connaissance qui la distinguerait d'une opinion ou d'un savoir du commun, d'un savoir ordinaire. Qu'elle est alors la particularité d'une connaissance scientifique ? Quelle sorte de connaissance attend-t-on de la science ?

 

Liens utiles