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A qui faut-il obéir?

Publié le 31/01/2005

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L'obéissance se fait alors au plus fort, sa légitimité ne reposant alors que sur le critère de la force physique. Il semble donc que se mette en place un « droit du plus fort », mais un droit qui n'en est pas un au sens où il n'est pas légitime par le droit mais uniquement par la force. Chacun se voit alors contraint, par la seule force physique, de se soumettre au plus fort.  Cependant, un droit du plus fort est-il possible ? Rousseau, dans le Contrat social, I, III émet l'idée selon laquelle la force doit prendre des allures de droit pour dominer mais la force même ne peut nous obliger car à elle seule, elle ne véhicule aucun droit. La notion de droit du plus fort est donc une contradiction dans les termes mais existe dans les faits. La force contraint à l'obéissance par la violence physique mais ne peut exiger qu'on lui obéisse en droit, dans la mesure où elle n'est pas légitime. Il n'y a donc aucune obligation à obéir au plus fort, même s'il nous est impossible de ne pas céder au plus fort. Ce à quoi je suis contraint physiquement n'est donc pas pour moi un devoir, une source d'obligation. Il ne faut donc pas obéir au plus fort, au sens où ce n'est pas un devoir mais la force contraint malgré tout par sa puissance physique.

« dans la mesure où l'homme, mû par la crainte et l'amour propre, est en état de guerre continuel avec lesautres.

Dès lors, le motif à la sortie de cet état de nature est selon Hobbes le désir raisonnable de mettre fin àla guerre universelle. II) L'obéissance comme soumission à un souverain, nécessaire à la conservation de la paix. Le Léviathan de Hobbes démontre donc la nécessité d'un pacte de soumission contracté entre les hommes afin de sortir de l'état de naturedonc de l'état de guerre.

C'est alors le désir de paix et de sécurité doncla crainte, qui anime les hommes dans la soumission à ce pacte.

Lepacte de soumission est une soumission au souverain auquel lesindividus, désormais sujets, doivent l'obéissance.

La souveraineté et uneconvention passée entre chacun et par chacun et aucune rupture deconvention ne peut advenir selon Hobbes.

Par le contrat, tous leshommes doivent donc se dessaisir de leur droit naturel, mais le souverainfait exception à cela dans la mesure où il est celui à qui tous ces droitssont remis.

Aucune opposition n'est possible contre le souverain qui esten outre au dessus de toute loi civile.

La souveraineté, source del'obéissance, est donc absolue pour Hobbes.

Le souverain a donc pourcharge de maintenir la paix et de veiller à la sécurité de ses sujets, etce au prix de leur liberté.

Les sujets sont nécessairement soumis ausouverain, et ce, sans droit de résistance possible.

Le souverain doitapprendre à ses sujets à ne pas désirer un changement degouvernement : la souveraineté est donc entièrement fondée surl'obéissance pour Hobbes.

Or, le souverain est légitime, dans la mesureoù il est institué par le peuple lui-même selon un choix et un consentement volontaire.

L'obéissance repose donc ici sur le droit d'une part, et sur le choix et la volonté dessujets d'autre part : ces deux critères sont donc ce qui rend l'obéissance au souverain légitime et légale.Cependant, la puissance du souverain semble pouvoir dériver facilement en puissance despotique chez Hobbes,et ce, dans la mesure où la souveraineté est absolue et ne supporte aucun droit de résistance.

Hobbesreconnaît cet aspect de la souveraineté et de l'obéissance mais répond à cette objection potentielle que lapuissance souveraine fait moins mal que son absence c'est-à-dire que l'état de nature dans lequel chacunn'obéit qu'à ses passions et où la guerre est perpétuelle.

Dès lors l'obéissance à la souveraineté apparaîtcomme un moindre mal face à l'état de guerre de l'état de nature.

L'obéissance au souverain semble doncnécessaire à la conservation de la paix entre les individus, et légale dans la mesure où elle est fondée sur ledroit mais elle semble se faire au prix de la liberté des individus. Toute obéissance est-elle alors soumission et aliénation de la liberté ? « On vit tranquille aussi dans les cachots »(Rousseau, Contrat social ) Ne peut-on pas concilier obéissance et liberté, sans retomber dans une certaine anarchie ? III) La liberté et l'obéissance à soi-même au travers de la loi. Dans le Second traité du gouvernement civil , Locke s'oppose à toute idée de souveraineté qui est nécessairement selon lui une aliénation du droit fondamental de l'homme à la liberté.

Il développe ainsi l'idéeselon laquelle le consentement volontaire est à l'origine de l'obligation envers les normes communes de lasociété.

L'obéissance repose donc sur la volonté pour Locke, et chacun ne sera tenu d'obéir, c'est-à-diren'aura le devoir d'obéir, qu'à ce en quoi la volonté aura consenti.

Le peuple est défini par Locke comme uneréalité naturelle et non instituée qui agit selon la loi de la nature.

Or cette loi ne reconnaît que des raisonsindividuelles.

Il y a donc un primat de la conscience individuelle et donc de la volonté chez Locke.

L'individu estimprescriptiblement une créature rationnelle qui ne peut renoncer à son pouvoir de juger par lui-même, doncqui ne peut aliéner son jugement et sa liberté dans une souveraineté extérieure.

Il n'est donc as légitime pourun individu d'abandonner entièrement à un tiers le pouvoir de juger du droit et du tort.

Il n'y a par nature niassujettissement, ni obligation politique.

Chacun obéit donc à sa conscience individuelle en tant que celle-ciest juge en chacun de nous.

Chaque individu est souverain pour lui-même et la conciliation entre liberté etnorme sociale se fait par le consentement.

La norme est donc essentiellement une norme de moralité.

La normecommune se trouve dans la conscience de chacun.

Cependant, cette obéissance à soi même, non fondée surle droit positif mais sur le droit naturel, semble manquer de fondement légal, pourtant nécessaire à la société.L'obéissance à soi-même peut se faire par une soumission à la loi, dans la mesure où la loi est redéfinie commeproduit de la volonté générale.

Dans le Contrat social , Rousseau définit l'autorité souveraine comme autorité du peuple.

La souveraineté, objet de soumission, permet donc de maintenir la liberté.

Ce sont les mêmespersonnes qui sont individu et peuple, elles aliènent donc leur liberté à elles-mêmes, ce qui n'est donc pas unealiénation au sens propre.

Cela se fait au travers de l'obéissance à la loi.

En effet, les sujets doivent obéir à la. »

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