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A quoi bon être bon ?

Publié le 27/02/2008

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Le bon est la qualité du Bien. Or le bien est l'excellence même, c'est-à-dire ce qui maximise le nombre et la qualité des vertus. Le bon serait donc celui qui participerait du bien. Mais dès lors n'est-ce pas déjà expliquer la raison et le sens à la nécessité ou la volonté d'être bon ? En effet, le devoir-être bon serait nécessaire en tant que l'on viserait le mieux, le bien. Cependant, n'est-ce pas se rendre coupable ici d'une pétition de principe et cela parce que nous justifions le devoir-être bon parce que c'est le bien ? Or le bon est la qualité du bien. En ce sens, le bon est le bien. Dans ce cas, si nous devons être bon simplement parce que c'est bien ce serait dire qu'il faut être bon parce que c'est bon. Il y a donc une circularité. De même, être bon c'est être un agent moral mais quelle est cette nécessité ? Mon intérêt ne serait-il pas mieux servi si je suis mauvais, ou plus exactement si je développe toujours mes propres intérêts c'est-à-dire suivant un égoïsme ? Dès lors n'est-ce pas à cause la pression social que je dois être bon ? Effectivement, il faut bien reconnaître que je suis pas bon en tout temps, pourquoi ? On le voit, la question que nous pose le sujet : « A quoi bon être bon ? » nous interroge sur le sens de cette bonté ; donc en creux sur sa valeur et son fondement.             Si le bon manifeste une excellence absolu (1ère partie), il faut bien se rendre compte qu'il s'agit d'un idéal construit socialement et qui n'est au fond qu'une croyance qui n'a pas de sens intrinsèquement (2nd partie) mais qui conserve toute sa valeur positive en tant qu'exigence en raison de l'humanité en chaque homme (3ème partie).  

« aura une vie supérieure et Aristote dans l'Ethique à Nicomaque nous en fournit huit raisons c'est-à-dire que « si le bonheur est une activité conforme à la vertu, il est rationnel qu'il soitl'activité conforme à la plus haute vertu, et celle-ci sera la vertu de la partiela plus noble de nous-même » : car l'intellect est la meilleure partie de nous-même, car la vie théorétique est la seule qui puisse se continuer longtempssans fatigue, parce que c'est l'activité la plus agréable, parce qu'il se suffit àlui-même, parce qu'être sage c'est avoir une activité théorétique qui est doncfin en soi et désintéressée comme but suprême ; parce que la vie de loisir estla seule qui soit compatible avec la vie contemplative, parce que cetteactivité est ce qu'il y a de plus divin en l'âme ; enfin parce que c'est lavéritable vie de l'homme.

Et cette vie se comprend aussi à l'aune de la cité.Or comme Aristote le note dans la Politique , les agents dans une cité doivent être solidaires afin de survivre et c'est pour cela aussi qu'il faut être bon envue de l'intérêt de tous qui se conjugue, non ne s'oppose, à mes propresintérêts.

Au pire, les lois et les sanctions seront une manière négative dedonner un sens à cette bonté.

Transition : Ainsi faut-il être bon en vue de sauver son âme en tant qu'individu maissurtout parce que le bon en tant qu'il l'est en référence au Bien subsume alorstoutes les qualités de cette idée, c'est-à-dire l'excellence de la vertu, de latempérance etc.

Pourtant, si nous disons qu'il faut être bon c'est parce que nous nous figurons une certaine idée du Bien que nous avons construite et non pas qui existe.

Dès lors n'est-ce pasdire que s'il faut être bon c'est parce que le bien doit être recherché ? Mais c'est alors faire une pétition de principede dire qu'il faut être bon dans la mesure le bon et le bien sont identiques.

II – Contre la pétition de principe de type : être bon c'est bien ; nihilisme & absence de sens a) En effet, la question du « à quoi bon » a une réelle légitimité dans la mesure où l'on peut se rendre compte que le« bon » est une notion construite par la société.

Mais surtout que si nous disons que le bon doit être recherchéc'est parce qu'il est bon.

Il s'agit alors d'une pétition de principe parce que l'on postule ce que l'on veut démontrer àsavoir qu'il est bon d'être bon parce que c'est bien.

On le voit, il y a une certaine circularité qui cache mal laconstruction humaine de la notion de bien.

Dès lors le bien et le bon étant identiques sont des idéaux que l'hommese forme pour lui afin de trouver une certaine fixité dans ce monde et de ce point de il s'agit d'un besoinmétaphysique comme le développe Nietzsche dans la Volonté de puissance , l'homme cherche la « vérité » ou le bien et le bon : « un monde qui ne puisse se contredire, ni tromper, ni changer, un monde vrai – un monde où l'onne souffre pas ; or la contradiction, l'illusion, le changement sont cause de la souffrance ! ».

Dans ce cas, on peutdire que la volonté n'est qu'une aspiration à un monde du permanent c'est pourquoi nous avons une forte croyancepour les idéaux et que nous croyons à ces idéaux (paragraphe 192).

Ce qui s'exprime dans un tel jugement ce sontles conditions nécessaires à notre conservation et à notre croissance.

Le bon est donc utile, socialementnotamment : « Tout nos organes de connaissance et nos sens ne se développent qu'au service de notreconservation et de notre croissance.

» Et dès lors s'il y a bien une nécessité du bon que l'on pose c'est notammentà travers la société que l'on peut la concevoir notamment en vue de la paix social dans l'état civil.

En d'autrestermes, il s'agit de réduire les volontés de puissance, c'est-à-dire les forts, peu nombreux, au profit de la foule quine développe qu'une faiblesse du corps, une volonté de néant.

Il s'agit donc de domestiquer l'individualisme et lesindividus ( Nietzsche , Généalogie de la morale ). b) Autrement dit, il s'agit d'un besoin métaphysique qui se manifeste à travers cette question du sens tel qu'on peutle voir à travers la lecture du Gai savoir de Nietzsche .

On parle de métaphysique dans la mesure où ce sens ne se trouve pas dans les choses elles-mêmes.

Il faut donc trouver ce sens au-delà du monde physique.

Et c'est pourcela que l'homme est le créateur du sens, c'est bien parce que les choses en elles-mêmes n'en ont pas.

De cetteabsence de sens nous en avons constamment l'expérience à travers le crime ou plus encore, l'histoire nous fournitmaintes exemples avec le cas des guerres, des violences et des crimes contre l'humanité.

Ce que nous prenons pourdu sens est justement le masque du non-sens.

Il s'agit de croire qu'il y a du sens.

Et c'est bien ce que l'on peut voiravec le « bon ».c) L'absence de sens provoque dès lors une crise.

Et ce défaut semble particulièrement visible durant une époqueque Nietzsche a prophétisée et décrite : celle du nihilisme européen notamment au XXe siècle.

Cet avènement est marqué comme on le trouvait dans le Gai savoir par la mort de Dieu et la fin des idéaux supra-sensibles, par la dévaluations des valeurs et par l'hégémonie de l'absurde faisant place à un nouvel ordre qui est justement l'absencede celui-ci tendant vers l'irrationnel.

En ce sens, il n'y a plus de réponse à la question « à quoi bon ? ».

SelonNietzsche , le nihilisme ne pourra être dépassé qu'avec l'avènement d'un homme nouveau : le surhomme, créateur de nouvelles valeurs et développant une volonté de puissance.

Transition : Ainsi par l'analyse même généalogique du « bon » il apparaît impossible de répondre simplement à la question « àquoi bon être bon » sans faire référence à une croyance que nous pensons nécessaire en vue du maintien de nossociétés non seulement au sein du contrat social mais aussi selon notre besoin de repères, d'idéaux, demétaphysique.

Il s'agit donc d'un besoin et il ne s'agit alors que d'une croyance que nous utilisons notammentcomme un argument dans l'éducation et la politique afin de dompter les esprits forts et leur volonté de puissance.. »

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