A quoi bon promettre ?
Publié le 13/10/2019
Extrait du document
nous ne devrions donc pas promettre, mais uniquement prouver par des actes véritables et concrets que l'on est capable de répondre aux attentes que les
autres ont de nous, ou que nous avons nous-même.
Cette promesse silencieuse peut être une promesse que l'on se fait à soi-même. En faisant ceci, on se donne un objectif, afin d'acquérir la fierté d'avoir tenu
notre promesse, et en même temps d'avoir atteint notre objectif.
Ce genre de promesse individualiste n'implique personne d'autre que soi. On se promet certaines choses afin de combler un manque de confiance en soi. On
se donne une motivation, on a un but à atteindre et on met nos capacités à l'épreuve. Après une trahison, on peut se promettre de ne jamais refaire les
mêmes erreurs, de ne plus tomber dans le panneau. On peut cependant également promettre pour montrer à autrui que l'on est une personne de confiance.
Jerry Black, le héros de The Pledge qui est un film de Sean Penn, est un détective à deux doigts de passer à la retraite. Il se permet une dernière enquête, et
fait la promesse à une mère, de retrouver le tueur de son enfant. Il fait tout d'abord cette promesse afin de rassurer la mère,
puis au fur et à mesure de l'enquête, il va s'acharner à la tenir, pour se prouver à lui même qu'il est quelqu'un de confiance. En promettant quelque chose, et
en tenant la promesse, la personne à qui on avait promis verra que l'on est quelqu'un de sincère, ce qui lui donnera un avis positif sur nous. Ceci nous
apportera alors une réputation positive. Ainsi, notre réputation d'être quelqu'un de confiance fera le tour d'autres personnes, qui auront peut-être elles aussi
besoin de quelqu'un de confiance et de sincère. La promesse renvoie de la sincérité : on ne veut pas avoir la réputation négative d'être quelqu'un qui
«
souvent déçu, quelqu'un qui ne tient pas ses promesses et en qui on ne peut pas avoir confiance.
C'est la clé de l'exclusion sociale.
On est donc contraint de
respecter notre promesse, parce que la vision que les autres ont de nous nous importe.
On profite alors de ces promesses afin d'améliorer l'avis d'autrui à
notre égard.
On ne veut pas décevoir autrui de peur de perdre cette réputation méliorative que l'on s'était construite.
On peut éventuellement aussi promettre
à quelqu'un de façon à combler un manque de confiance en soi, de peur de ne pas être capable de réaliser ce que l'autre attend de nous, on se rassure en le
lui promettant.
On espère ainsi s'auto-persuader que l'on y arrivera.
On voit ici
un rapport à la promesse silencieuse.
On espère fortement tenir notre promesse, de peur de décevoir notre interlocuteur et que notre crédibilité soit remise en
cause.
On promet afin de garder ou de récupérer notre crédibilité aux yeux des autres : on les convainc qu'on va tout faire pour tenir notre parole, peu
importe les conditions pour la tenir.
Eux nous font promettre quelque chose, par manque de confiance.
Si il était question d'une confiance absolue, ils ne nous
feraient rien promettre puisqu'ils seraient déjà sûrs que l'on ferait ce qu'ils attendent de nous.
Jerry Black promet à Madame Hansen qu'il trouvera le meurtrier,
peu importe s'il devrait être à la retraite ou non.
Il s'agit de deux inconnus, la promesse n'est donc pas réservée aux personnes entretenant un fort lien social
mais il est évident que c'est aussi valable pour ce cas.
Lorsqu'une amitié est mise en danger, et que l'on a droit à une dernière chance de la part de notre
ami, si l'on réalise un fait presque impossible, on va promettre d'y arriver afin de montrer à cet ami quelle importance il a à nos yeux, et on va tout faire afin de
réussir cette mission, premièrement pour tenir notre promesse et donc redonner confiance en nous à notre ami et secondement afin de récupérer cette amitié
en triomphant des difficultés.
Même si les conditions
étaient déplorables, on a réussi à tenir notre promesse.
Mais a-t -on réellement promis dans l'intérêt de notre amitié, ou dans notre propre intérêt, afin de
garder notre propre crédibilité ? On promet uniquement par intérêt, pour prouver notre parole.
De ce point de vue -ci, la promesse n'est en aucun cas une aide
à autrui, c'est un fait purement individualiste.
On promet donc dans notre propre intérêt, soit afin de se convaincre que l'on est capable de certaines choses, soit afin de garder une crédibilité auprès
d'autrui, on respecte sa parole dans la crainte de perdre la confiance d'autrui.
Certains sont prêt à tout pour monter en grade et prendre du pouvoir, ou abuser du pouvoir qu'ils détiennent déjà.
On peut par exemple parler des manipulateurs, qui peuvent mettre en danger autrui moralement parlant.
Eux promettent dans le but de mettre en confiance
une personne.
C'est lié aux promesses à but individualiste : les manipulateurs agissent dans leur propre intérêt.
Ils font des promesses, et les respectent,
dans le but de prouver à l'autre qu'ils sont des personnes de confiance.
Mise en confiance, la personne devient alors facilement manipulable, puisqu'elle est
totalement aveuglée par ce sentiment de confiance qu'elle ressent à l'égard du manipulateur.
Ce dernier se procure alors force et domination envers
l'autre, ce qui lui permettra de subtilement faire de lui ce qu'il voudra.
Les politiciens sont pour une grande partie des manipulateurs.
Ils disent des choses,
promettent des changements, les font croire au peuple afin d'en gagner les voix.
Machiavel illustre bien ces politiciens dans son texte Le Prince, au chapitre
dix -huit dans lequel il dit que les princes sont en état de tenir leur parole seulement lorsqu'elle ne leur fait aucun tort.
Il souligne également que « Les
hommes sont des scélérats et qu'ils vous manquent à tout moment de parole ».
Les promesses des politiciens sont donc uniquement là pour rassurer les
gens.
Afin de rassurer autrui sur nos intentions, la promesse peut faire office de faux gage d'honnêteté.
Prenons l'exemple d'une relation amoureuse
naissante.
La femme doute de l'amour de son homme, qui va lui dire qu'il ne lui fera pas de mal.
Mademoiselle doute encore, Monsieur sort alors les grands
mots, et d'un « je te le promets.
» vole toute la confiance de sa conjointe.
Elle se sent rassurée et se méfiera moins, car pour elle, les promesses sont faites
pour être respectées et elle espère que l'homme à qui elle se livre pense la même chose : les gens qui sont capables de promettre inspirent toujours le
respect et un avis positif, car les promesses tenues sont des plaisirs apportées à autrui..
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