A quoi est-on sensible quand on a du goût ?
Publié le 19/03/2005
Extrait du document
La mémoire enregistre, élimine, crée
des hiérarchies. Et ce choix, déterminé par le goût, modifie l'environnement
individuel, influence les choix ultérieurs et développe les tendances majeures
de la personnalité. Il n'en reste pas moins que l'oeuvre des peintres, des
sculpteurs, des architectes peut exercer une influence décisive sur le goût,
soit que les artistes s'imposent d'eux-mêmes et imposent leur propre conception
de la beauté, soit qu'ils se trouvent mis en vedette, protégés, imposés par
les puissants du jour. Citons encore une fois Voltaire : « Le goût se forme
insensiblement dans une nation qui n'en avait pas parce qu'on y prend peu à peu
l'esprit des bons artistes. On s'accoutume à voir les tableaux avec les yeux de
Le Brun, du Poussin, de Le Sueur ; on entend la déclamation notée des scènes de
Quinault avec l'oreille de Lulli, et les airs, les symphonies, avec celle de
Rameau. On lit les livres avec l'esprit des bons auteurs. » Quant à l'art de
cour, des palais minoens aux salons de la princesse Mathilde, certes il impose
un style, mais il oriente aussi le goût, d'abord dans le pays où il est né, puis
partout où s'exerce l'influence de celui-ci.
On est sensible aux oeuvres d'arts.
En
tant que phénomène collectif, le goût est largement déterminé par des
circonstances extérieures, tenant à l'évolution économique et sociale, qui
peuvent sembler, à première vue, ne pas devoir entraîner de répercussion sur le
plan esthétique. Le rôle des artistes demeure pourtant capital.
HTML clipboard On a du mal à définir le goût en tant que tel, on le juge évanescent, purement personnel et subjectif. Mais le goût n’est pas le caprice, le vrai goût se repère à certains regards, certaines attentions vers certaines choses. Il n’y a pas non plus une uniformité du goût parmi les hommes, les différences de goût sont infinies, elles dépendent des époques, des lieux, des milieux sociaux, on ne peut donc les énumérer, mais parmi cela on peut dégager des constantes, des invariants dans le goût qui seront toujours opposés au mauvais goût. Est-on sensible aux nouvelles impressions, à l’art à la mode, aux nouveautés ou bien est-ce une faculté que toute le monde peut développer ?
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