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A-t-on le droit de discuter le droit?

Publié le 27/01/2005

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droit
- 3) Un droit : ce qu'il est permis à un individu de faire en vertu des règles de droit existant dans la société (droit objectif) ; pouvoir, prérogative que possède un individu en vertu des règles de droit existant dans la société (droit objectif / subjectif) ; propriété morale ou pouvoir que possède un individu par sa propre nature, que ce pouvoir soit ou non confirmé par les règles de droit (droit subjectif; cf. « les droits inaliénables de l'individu » : la liberté, la propriété, l'égalité, etc.). - 4) Le droit : avoir le droit de... posséder un droit à l'un des sens « 3 ». * Remarquer que l'on dit : « Avoir droit à », « avoir un droit sur », « avoir le droit de » et « avoir intérêt à ». - Un droit ne serait-ce pas ce qui est conforme à une règle précise et qu'il est par suite légitime d'exiger soit parce que les lois ou règlements le présentent ou parce que cela résulte de contrats établis en conformité de ces lois, ou parce que cela est conforme à l'opinion en matière morale? * Convient-il de différencier la réponse selon ce que l'on peut comprendre sous le terme « Droit »? * Pourquoi ne pourrait-on avoir le droit de discuter le Droit? - Quel Droit pourrait-il exiger cela?
Le droit est conventionnel. Ce sont les hommes qui décident du juste et de l'injuste. Dès lors, il est légitime de considérer que l'on a le droit de discuter du droit. MAIS, il est contradictoire de penser que l'on puisse avoir le droit de discuter le droit. Ce droit, en effet, cesse d'en être un à partir du moment où il remet en cause le principe sur lequel il repose. Discuter le droit, c'est condamné la société à l'anomie de l'anarchie.

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« Critiquer le droit, c'est confronter sans répit ce qui est à ce qui doit être.

Alors la critique interne est cesans quoi l'état de droit ne peut ni se penser ni se pratiquer. a) C'est la liberté de penser qui rend fort l'État démocratique :On n'agit pas contre l'État lorsqu'on a le droit de s'exprimer démocratiquement à son sujet.

Bien plus, l'État doitencourager l'esprit critique des citoyens, afin qu'ils ne puissent pas s'accorder sur des absurdités (Spinoza). Les exigences de la vie en une société organisée n'interdisent àpersonne de penser, de juger et, par suite, de s'exprimerspontanément.

A condition que chacun se contente d'exprimer oud'enseigner sa pensée en ne faisant appel qu'aux ressources duraisonnement et s'abstienne de chercher appui sur la ruse, lacolère, la haine ; enfin, à condition qu'il ne se flatte pasd'introduire la moindre mesure nouvelle dans l'État, sous l'uniquegarantie de son propre vouloir.

Par exemple, admettons qu'unsujet ait montré en quoi une loi est déraisonnable et qu'il souhaitela voir abroger.

S'il prend soin, en même temps, de soumettre sonopinion au jugement de la souveraine Puissance (car celle-ci estseule en position de faire et d'abroger des lois), s'il abstient entre-temps de toute manifestation active d'opposition à la loi enquestion, il est –au titre d'excellent citoyen- digne en tout point dela reconnaissance de la communauté.

Au contraire, si sonintervention ne vise qu'à accuser les pouvoirs publics d'injusticeet à les désigner aux passions de la foule, puis, s'il s'efforce defaire abroger la loi de toute manière, ce sujet est indubitablementun perturbateur et un rebelle.

SPINOZA Thèse et étapes de l'argumentation: Spinoza s'interroge ici sur le droit de regard dont peut disposer l'individu à l'égard des lois: que puis-jelégitimement faire si une loi me déplaît, me désavantage ou si je la trouve injuste ?La position de Spinoza est de prôner une action franche mais insérée dans une démarche rationnelle etinstitutionnelle et non pas passionnée et révolutionnaire.

Son raisonnement peut valoir aussi bien pour lescitoyens auxquels il conseille la liberté de pensée et d'expression dans des limites raisonnables, que pour lesdirigeants auxquels il vaut montrer que ces libertés ne sont pas dangereuses en elles-mêmes et doivent mêmeêtre encouragées pour mieux isoler et réprimer proprement dite: les libertés de pensée et d'expression ne sonten rien contraires aux "exigences de la vie en une société organisée". Le citoyen dispose de sa liberté d'opinion de respecter la puissance souveraine qui dirige l'Etat: il est alors unbon citoyen.

Toute action ou parole attaquant le Souverain constitue un acte de rébellion.

Pour Spinoza, toutemanifestation active ou violente (verbale ou non) qui s'oppose aux lois de l'Etat est inacceptable. L'architecture du texte est simple: il s'agit de l'énoncé du principe général suivi d'une illustration par l'exemple.Le principe général est celui de la liberté de pensée et d'expression limitée par trois conditions: * la rationalité de la démarche;* le renoncement à des procédés sournois et séditieux;* le renoncement à une volonté arbitraire. L'exemple reprend point par point les conditions énoncées dans la premières partie, en ajoutant que le citoyenqui agit dans des conditions souhaitables mérite la gratitude de la communauté dont il contribue à améliorer lecadre de vie; et qu'il mérite une répression sévère s'il nuit à la communauté en détachant son intérêt individuelde celui de la société. b) L'idéal démocratique exige que le droit à la liberté et à l'égalité s'inscrive dans les faits :Par exemple le droit à l'égalité de tous devant la loi implique les moyens pour que nul ne puisse détourner la loi, ledroit à l'égalité politique implique les moyens pour éduquer tous les citoyens. c) La responsabilité du citoyen :Seule sa vigilance critique est un antidote aux perversions de la démocratie.

En prenant sa responsabilité d'êtreraisonnable, en mettant en oeuvre sa raison comme instance critique, le citoyen est le garde-fou des régimesdémocratiques. Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen.

Par l'obéissance, il assure l'ordre ; par la résistance ilassure la liberté.

Et il est bien clair que l'ordre et la liberté ne sont point séparables, car le jeu des forces, c'est-à-dire la guerre privée, à toute minute, n'enferme aucune liberté ; c'est une vie animale, livrée à tous les hasards.Donc les deux termes, ordre et liberté, sont bien loin d'être opposés ; j'aime mieux dire qu'ils sont corrélatifs.

La. »

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