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A-t-on le droit d'ignorer le passé ? (Pistes de réflexion)

Publié le 27/02/2008

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      L'homme est par essence un être historique : ce qu'il est actuellement et le monde dans lequel il évolue résultent de ce qui a été. L'histoire est une conquête de l'humanité : le passage d'un temps cyclique, figé puisque éternel recommencement du même, au temps linéaire, temps du devenir, du flux, est la quête du sens de ce qui est arrivé, arrive ou arrivera à l'humanité. L'histoire renseigne donc sur les actions humaines, sur les faits sociaux. La tâche de l'historien apparaît difficile : « réveiller le passé, le remettre au présent [...] et déterminer de plus si les contemporains ont été mystifiés », dit Merleau-Ponty. Ainsi, ignorer l'histoire, c'est refuser de comprendre ce qui a été et ce qui est. C'est donc ignorer les raisons et le sens de ma présence dans le monde, c'est vivre dans l'illusion que l'homme vit indépendamment de ce qui l'entoure. Parler d'histoire n'aurait donc plus de signification puisque seul l'homme a une histoire, en ce sens qu'il a conscience de son passé, de celui de l'univers. Excepté l'homme, aucun vivant ne se souvient de ses ancêtres, aucun vivant ne peut parler du possible, de l'avenir. L'homme a donc une responsabilité morale à tenir compte de l'histoire, à l'étudier, à la transmettre.

Est-il possible de tourner le dos à son passé, à son histoire, et à l'histoire en général ? A-t-on la capacité d'ignorer le passé et cette attitude est-elle moralement acceptable et légitime ?

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« Dans La Généalogie de la morale, Nietzsche a montré que l' oubli n'est pas une faculté passive qui résulte de l'inertie du psychisme, de ses fatigues ou de safaiblesse.

L'oubli est un pouvoir actif d'enrayement.

Il correspond à la phasede "digestion psychique" des événements, comparable à celle de la digestionorganique des aliments auxquels nous ne pensons plus une fois absorbés.L'oubli est l'effet d'une assimilation.

C'est un temps mort durant lequel se fait table rase ou place nette pour les choses nouvelles et plus nobles : "Lafaculté active d' oubli est une sorte de gardienne, de surveillante chargée de maintenir l'ordre psychique, la tranquillité, l'étiquette." Des sentiments commele bonheur, lasérénité, l'espérance, la fierté ou la jouissance de l'instant présent nepourraient exister sans la faculté d' oubli .

Freud de son côté a souligné le caractère vital de l'oubli des événements pénibles et désagréables.

C'estspontanément que l'inconscient oppose une résistance aux souvenirsd'impressions ou à la représentation d'idées pénibles.

Pour l'inconscient, l' oubli est un instinct de défense comparable au réflexe de fuite face au danger.

S'ilest souvent difficile d'effacer de sa mémoire des sentiments de remords et deculpabilité, s'il est vrai que l'oubli n'est jamais volontaire, il faut supposer une"économie" dans l'organisation du psychisme humain, où l' oubli de certains événements sert l'intégrité de l'ensemble.

Parfois tenu en échec par desinstances plus puissantes qui cherchent à réaliser leurs buts, l' oubli s'opère par un déplacement d'objet.

Si l'événement douloureux n'est pas oublié, l'oubli sera transféré sur les circonstances ou des objets qui y sont liés, montrant qu'il réalise par là un véritable "travail". On peut donc ne pas vouloir solliciter sa mémoire parce que le passé est trop lourd à porter : les personnes qui ontvécu des événements douloureux, essaient de ne plus y penser, leur expérience étant incommunicable aux autres,ou si terrible, lorsque les souvenirs surgissent, qu'elles essaient d'oublier le passé pour pouvoir vivre le présent (c'estle cas des rescapés des camps de la mort, des guerres ou des grandes catastrophes naturelles par exemple).

Onpeut donc ignorer le passé : il suffit qu'il ne soit pas réactivé.

Se pose alors le problème de la responsabilité morale. [III - A-t-on le droit d'ignorer le passé ?] Nous avons vu que l'homme est par essence un être historique : ce qu'il est actuellement et le monde dans lequel ilévolue résultent de ce qui a été.

L'histoire est une conquête de l'humanité : le passage d'un temps cyclique, figépuisque éternel recommencement du même, au temps linéaire, temps du devenir, du flux, est la quête du sens de cequi est arrivé, arrive ou arrivera à l'humanité.

L'histoire renseigne donc sur les actions humaines, sur les faitssociaux.

La tâche de l'historien apparaît difficile : « réveiller le passé, le remettre au présent [...] et déterminer deplus si les contemporains ont été mystifiés », dit Merleau-Ponty. Ainsi, ignorer l'histoire, c'est refuser de comprendre ce qui a été et ce qui est.

C'est donc ignorer les raisons et lesens de ma présence dans le monde, c'est vivre dans l'illusion que l'homme vit indépendamment de ce qui l'entoure.Parler d'histoire n'aurait donc plus de signification puisque seul l'homme a une histoire, en ce sens qu'il a consciencede son passé, de celui de l'univers.

Excepté l'homme, aucun vivant ne se souvient de ses ancêtres, aucun vivant nepeut parler du possible, de l'avenir.

L'homme a donc une responsabilité morale à tenir compte de l'histoire, àl'étudier, à la transmettre. [Conclusion] On peut ignorer le passé, on peut vouloir l'oublier.

Mais chacun est responsable du silence qu'il pose sur l'histoire,sur la mémoire de l'humanité.

Il ne faut sans doute pas vivre dans la commémoration permanente, mais laconnaissance de l'histoire engage chaque individu.

Il est du devoir et de la dignité de l'homme de chercher àcomprendre le passé pour essayer de ne pas recommencer les mêmes tragédies.

Il y a un devoir de mémoire.. »

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