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A-t-on parfois le droit de mentir ?

Publié le 15/04/2009

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Or on peut très bien retourner l?argument, suivant l?exemple que nous avons donné, le cas est connu, nous ne devons même pas mentir pour protéger un ami qui serait pourchassé et menacé. Certes en disant la vérité nous restons du côté de la loi du plus fort, nous « collaborons «, or d?un point de vue moral c?est bien là avoir les mains sales.             Le souci kantien de vouloir fonder une morale épurée conduit donc à une théorie certes solide mais un peu vaine, Kant le reconnaît lui-même, il est tout à fait conscient des critiques auxquelles il s?expose et sait que selon ses critères il n?y a peut-être jamais eu au monde une seule action vertueuse. Il convient donc de dissocier la question de savoir s?il y a (parfois !) un droit de mentir, de la propension kantienne à délimiter une morale parfaite.             Postuler qu?on doit absolument dire la vérité c?est se risquer à une confusion très grave : ne plus distinguer les lois du langage des lois de la morale. Dissocier langage et vérité ce n?est pas nécessairement une infraction morale. Si l?on ment toujours dans un certain but et que le mensonge consiste à dire le faux il ne faut pas en conclure que c?est là une faute : ce serait présupposer une correspondance entre le faux et le mal. Mais si le faux, la contrefaçon était mal en soi, si nous devions vivre toujours dans la plus grande transparence, sans simulacres ni hypocrisie, la vie serait ennuyeuse et impossible parce que le mensonge est bien plus un symptôme du principe de réalité que du mal.   III- Mentir peut-être un devoir et donc un droit.               Un droit n?est valable que si un devoir lui correspond, le pacte social est en effet bâti sur la réciprocité de l?engagement sans quoi celui-ci s?annule.

A-t-on le droit de mentir ? Le mensonge, selon St Augustin, consiste à défendre une réalité dont on sait pertinemment qu'elle est fausse ou rejeter une même idée dont on sait tout aussi pertinemment qu'elle est vraie. Ainsi, on peut affirmer que le mensonge est forcément accompagné d'une certaine dose de vice et de malhonnêteté, peut être même d'animosité. Dans ce cas, le mensonge peut-il être considéré comme légitime et juste ? A-t-on le droit, conformément aux droits transcendant et positif de mentir ? Nous verrons que les différentes lois en vigueur apportent des visions assez contradictoires sur la question. En effet, toutes deux proscrivent le mensonge, mais consentent à ce que, dans certaines situations, le mensonge soit la solution.

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« I - Introduction L'une des toutes premières choses que l'on apprend aux petits enfants est qu'il ne faut pas mentir.

« C'est mal dementir », dit-on.

Autrement dit, dés son plus jeune âge, la morale a retiré à l'homme le droit de mentir, ou encoreelle lui a retiré la liberté, bien qu'il se l'approprie, souvent de dire ce qui n'est pas, ce qui ne correspond pas à lavérité.

Ainsi le droit consiste à disposer d'une liberté, comme c'est le cas dans le droit d'expression.

On sait que lamorale, (comme la justice), réprouve le mensonge.

Mais on sait aussi qu'elle se tient au rang des principes les plusgénéraux de l'action humaine, et qu'il y a souvent un large écart entre le principe et son application, entre la théorieet la pratique.

Cet écart est si important qu'il pourrait inciter à reconnaître aux hommes dans certaines occasionsparticulières un droit de mentir.

Mais peut-on avoir le droit de mentir ? Qui pourrait détenir un tel droit ? Au-delà deces questions, l'enjeu consiste à articuler le principe universel de morale aux particularités des situations.

Doit-ontoujours respecter un principe moral, même lorsque celui-ci devient impraticable ou invivable ? Par-delà, la véritéest-elle la plus importante de toutes les valeurs humaines, celle devant laquelle toutes les autres valeurs doivent seplier, voire se sacrifier ? La problématique commune à ces différentes interrogations est la suivante : Y a-t-il deslimites au devoir de dire le vrai et quelles sont-elles ? La vérité est-elle toujours moralement exigible ? Dans cetteoptique, nous commencerons par analyser le devoir moral de vérité avant de lui opposer certaines objections et dele nuancer puis de faire apparaître des domaines où vérité et morale ne sont pas des normes suprêmes à respecter. Partie I.

Le devoir de vérité Pour commencer, il est important de préciser d'emblée que le principe moral qui interdit de mentir se règle sur ledevoir pour chaque d'agir comme s'il obéissait à une loi universelle.

En d'autres termes, tous ce que je fais, d'autresdoivent pouvoir le faire, sans que j'ai à en pâtir.

Dans cette perspective, Kant s'est attaché à réfuter ce qu'ilnommait lui-même un « prétendu droit de mentir ».

Le mensonge, en effet, n'est pas une peccadille pour celui quirespecte scrupuleusement la morale.

Chaque mensonge, même le plus anodin, sape à sa manière les fondementsmêmes de la confiance, sans laquelle aucun contrat n'est possible entre les hommes, aucune promesse, bref aucunevie commune pacifiée et réglée.

Le mensonge est moralement condamné car il contient une intention trompeuse àl'égard d'autrui.

Le menteur est celui qui pense quelque chose en son esprit et qui exprime autre chose dans sesparoles.

Le mensonge empêche la transparence des uns envers les autres qui, gage de la confiance, est le socle dela morale dans les rapports humains.

Il suffit que je mente une fois à quelqu'un pour qu'il puisse toujourslégitimement remettre en doute ma parole à l'avenir.

Toutefois, il faut souligner que cet impératif prend une portéegénérale et universelle chez Kant.

Le mensonge rend impossible la confiance nécessaire à la relation éthique etmorale.Mais plus encore, le devoir de vérité serait, pour Kant, le premier de tous les devoirs : « La vérité est un devoir quidoit être considéré comme la base de tous les devoirs […] C'est donc un commandement de la Raison qui est sacré,qui ne peut être limité par aucune convenance : en toute déclaration, il faut être véridique.

» ( Fondement de lamétaphysique des mœurs.) On constate ainsi que, pour Kant, aucune exception au devoir de vérité ne peut êtreacceptable car elle remettrait en cause la moralité toute entière.

Un principe est absolu ou n'est pas.

Il n'existe pasde circonstances atténuantes.Toutefois, il est toujours difficile de confronter le principe, univoque et singulier, à la réalité qui, elle, est plurielle,multiple et complexe.

On remarquera aisément qu'il existe des mensonges aux intentions très différentes.

Supposonsque l'on mente pour ne pas faire de peine inutilement à quelqu'un, ce mensonge n'ayant aucune intention de nuire,ne devient-il pas acceptable ? Non, disent les moralistes.

Mais s'il s'agit de l'existence même, s'il s'agit d'unequestion de vie ou de mort ?Pour un philosophe tel que Kant, la réponse serait toujours non.

Le mensonge se définit comme une déclarationintentionnellement fausse, et c'est cette fausseté de l'intention elle-même qui interdit le droit de mentir dans tousles cas.

On constate que le philosophe allemand procède par déduction : sa thèse générale est que le mensonge esttoujours condamnable moralement, ainsi, toutes les occurrences particulières du mensonge sont condamnablesmoralement.

Mentir disqualifie la source du droit.

C'est donc aussi dire que même si les conséquences de la véritédoivent être pires dans leurs effets dévastateurs que l'acte de mentir, il faut néanmoins vouloir la vérité à tout prix.Selon Kant, le mensonge détruit les fondements mêmes de la moralité : il est par excellence une action que je nepeux pas vouloir qu'elle devienne une loi universelle, puisque l'universalisation du mensonge rendrait tout échangeentre les hommes impossible (le langage, les promesses, les contrats, etc.) En manquant au devoir de vérité, le. »

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