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ALAIN et La liberté des opinions

Publié le 30/06/2015

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alain

Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant, en procédant à son étude ordonnée:

La liberté des opinions ne peut être sans limites. Je vois qu'on la revendique comme un droit tantôt pour une propagande, tantôt pour une autre. Or, on comprend pourtant bien qu'il n'y a pas de droit sans limites ; cela n'est pas possible, à moins que l'on ne se place dans l'état de liberté et de guerre, où l'on peut bien dire que l'on se donne tous les droits, mais où, aussi, l'on ne possède que ceux que l'on peut maintenir par sa propre force. Mais dès que l'on fait société avec d'autres, les droits des uns et des autres forment un système équilibré ; il n'est pas dit du tout que tous auront tous les droits possibles ; il est dit seulement que tous auront les mêmes droits ; et c'est cette égalité des droits qui est sans doute la forme de la justice ; car les circonstances ne permettent jamais d'établir un droit tout à fait sans restriction ; par exemple il n'est pas dit qu'on ne barrera pas une rue dans l'intérêt commun ; la justice exige seulement que la rue soit barrée aux mêmes conditions pour tout le monde. Donc je conçois bien que l'on revendique comme citoyen, et avec toute l'énergie que l'on voudra y mettre, un droit dont on voit que les autres citoyens ont la jouissance. Mais vouloir un droit sans limites, cela sonne mal.

 

ALAIN

Parce qu'il ne peut exister de société sans organisation équilibrée, la conception moderne du droit (celle que Rousseau thématise dans le Contrat social et qu'Alain reprend ici) souligne sa nécessaire limitation : la revendication d'un droit sans limites sous prétexte de jouir d'une liberté elle-même illimitée dissimule une méconnaissance illusoire de ce qu'exige le fonctionnement du corps social et traduit au mieux la nostalgie d'un état initial lui-même utopique.

alain

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II.

DROIT ET JUSTICE -La véritable égalité (politique ou juridique) implique que tous les membres de la société ont les mêmes droits- mais non qu'ils ont tous les droits possibles.

- ce qui compte dans l'organisation sociale et y garantit l'ordre, c'est l'équilibre: • entre les droits des uns et des autres; • entre les droits et les devoirs (Rousseau) puisque Je droit entraîne des devoi:-s: ce que Je droit m'accorde doit être contrebalancé par ce qu'il exige de moi.

- Un droit« sans restriction •• signifierait l'absence de tout devoir, c'est-à-dire Je droit de revendiquer n'importe quoi sans rien accorder en échange («privilège» du tyran): • Ex.: (en généralisant la rue barrée) ce que demande la justice, c'est, non pas J'absence de toute gêne pour l'individu, mais que la même gêne soit partagée par tous.

III.

DROIT ET LIBERTÉ -Chaque citoyen peut revendiquer tout ce que lui accorde Je droit commun (celui dont bénéficie aussi n'importe quel autre citoyen).

- La liberté civile s'établit précisément sur ce droit commun.

Elle va de pair avec l'égalité.

- Cf.

Rousseau: la véritable liberté est l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite.

L'universalité de la loi garantit que tous lui obéissent également et sont également libres.

(Si l'on veut contester de telles interprétations, recourir aux théories anarchistes: Stirner.

Le droit apparaît alors comme une contrainte qui aliène l'individu, !'«unique».) CONCLUSION Parce qu'il ne peut exister de société sans organisation équilibrée, la conception moderne du droit (celle que Rousseau thématise dans Je Contrat social et qu'Alain reprend ici) souligne sa nécessaire limitation: la revendication d'un droit sans limites sous prétexte de jouir d'une liberté elle-même illimitée dissimule une méconnaissance ilJusoire de ce qu'exige Je fonctionnement du corps social et traduit au mieux la nostalgie d'un état initial lui-même utopique.

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