Alain, Idée
Publié le 24/10/2012
Extrait du document


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Alain commence par s'interroger sur le sens que l'on peut donner à la notion de vérité non en général mais
dans les sciences dont il mentionne des exemples (« par exemple », ligne 1) : « mathématique », « astronomie »
et « physique ».
Ces deux dernières sciences ont en commun avec la première de faire appel aux
mathématiques puisqu'elles supposent une mise en équation des phénomènes comme la trajectoire des
planètes ou des astres, comme les forces pour la mécanique, etc.
Alain affirme que la notion de vérité en
science peut être entendue en deux sens et il commence par examiner le premier de ces sens.
La vérité a d'abord pour critère le « succès ».
Mais que faut-il ici comprendre par succès ? L'auteur l'explique
dès le point-virgule de la deuxième phrase : les sciences « donnent puissance en ce monde ».
Cette expression
signifie que les sciences apportent alors un pouvoir de lucidité (car la science est savoir conformément à son
étymologie) dans le « monde des apparences ».
Cette dernière formule n'est pas sans faire penser au monde
des ombres dans lequel vivent les prisonniers de la caverne décrite par Platon au livre VII de sa République.
Sans la science, les données des sens ne sont en effet que des apparences de la réalité, des manifestations
subjectives, particulières et changeantes.
Toutefois ces « redoutables ombres » peuvent aussi être les
opinions, c'est-à-dire des idées auxquelles on adhère sans y avoir beaucoup réfléchi, des préjugés ou des
croyances.
Mais elles peuvent être encore les théories scientifiques elles-mêmes, plus ou moins certaines,
dans la mesure où l'histoire les chasse peu à peu et les remplace par de nouvelles.
Ces théories reflèteraient la
réalité mais comme des « ombres » c'est-à-dire sans dévoiler la réalité, sans apporter une lucidité totale.
En
cela ces « ombres » sont redoutables : nous les prenons pour la réalité alors qu'elles n'en sont que des images.
Face à ces ombres, Alain insiste sur l'intérêt pratique des sciences : il s'agit d'acquérir une maîtrise dans la
prédiction des phénomènes (« art d'annoncer », ligne 3).
En effet, la découverte de relations de causalité entre
les phénomènes matériels dont s'occupe ces sciences permettent d'établir des lois universelles, c'est-à-dire
des énoncés universels qui établissent une connexion nécessaire entre des genres de phénomènes analogues.
Forts de ces lois universelles, le scientifique peut alors les appliquer aux cas particuliers de la réalité et prévoir
que tel phénomène particulier constaté sera suivi de tel autre.
Ainsi les apparences sensibles ne sont plus des
ombres indiscernables, capricieuses mais les manifestations de relations nécessaires entre les phénomènes et.
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