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Alain, Idée

Publié le 24/10/2012

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 A travers ce texte, Alain aborde le thème de la vérité et plus particulièrement la nature de la vérité, le sens de cette notion. Il s’efforce de résoudre le problème que pose la prééminence du succès expérimental dans les sciences qui utilisent les mathématiques alors que les mathématiques privilégient la démonstration par le seul secours de la raison, c’est-à-dire sans recourir à l’expérience. L’auteur soutient dans cet extrait la thèse selon laquelle la vérité doit s’entendre en deux sens : une vérité matérielle d’une part qui repose sur le succès expérimental, la prévision et la modification efficace des modèles scientifiques pour répondre aux besoins des hommes, et, d’autre part, la vérité formelle, soucieuse uniquement de l’accord de l’esprit avec lui-même, selon les règles de la raison. Mais, ce faisant, il semble accorder une place fondamentale à cette seconde sorte de vérité y compris dans l’établissement des théories scientifiques validées par l’expérience. Alain commence par annoncer dans une phrase introductive la dualité de la notion de vérité. Dans un premier temps (lignes 1 à 4), il présente ce qu’est la vérité matérielle entendue comme succès prédictif et explicatif qui repose sur un accord de la pensée avec le réel dans un but pragmatique. Puis il lui oppose (lignes 4 à 9) la vérité formelle de type mathématique qui se passe du recours à l’expérience et ne repose que sur l’accord de la pensée avec elle-même. Par la suite (lignes9 à 13), Alain confirme cette spécificité de la vérité dans la démarche mathématique par le fait que la pratique de cette discipline suppose ce détachement de l’expérience et qu’à l’inverse l’urgence pratique sait se contenter de mathématiques empiriques. L’auteur peut alors conclure (lignes 13 à 15) que la visée pure de tout rapport avec le sensible se caractérise par la recherche mathématique. L’enjeu de ce texte est de montrer que le succès expérimental s’il a fait la réputation des sciences modernes ne peut se dispenser d’une quête de la vérité à partir des seules lumières de la raison. Toutefois nous devons nous demander quels sont les intérêts propres de ces deux sortes de vérité, sur quels critères spécifiques elles reposent et si l’une peut se dispenser de l’autre. Procédons maintenant à l’explication linéaire et détaillée de cet extrait afin de mettre en évidence le problème dont il est ici question. * Alain commence par s’interroger sur le sens que l’on peut donner à la notion de vérité non en général mais dans les sciences dont il mentionne des exemples (« par exemple «, ligne 1) : « mathématique «, « astronomie « et « physique «. Ces deux dernières sciences ont en commun avec la première de faire appel aux mathématiques puisqu’elles supposent une mise en équation des phénomènes comme la trajectoire des planètes ou des astres, comme les forces pour la mécanique, etc. Alain affirme que la notion de vérité en science peut être entendue en deux sens et il commence par examiner le premier de ces sens. La vérité a d’abord pour critère le « succès «. Mais que faut-il ici comprendre par succès ? L’auteur l’explique dès le point-virgule de la deuxième phrase : les sciences « donnent puissance en ce monde «. Cette expression signifie que les sciences apportent alors un pouvoir de lucidité (car la science est savoir conformément à son étymologie) dans le « monde des apparences «. Cette dernière formule n’est pas sans faire penser au monde des ombres dans lequel vivent les prisonniers de la caverne décrite par Platon au livre VII de sa République. Sans la science, les données des sens ne sont en effet que des apparences de la réalité, des manifestations subjectives, particulières et changeantes. Toutefois ces « redoutables ombres «  peuvent aussi être les opinions, c’est-à-dire des idées auxquelles on adhère sans y avoir beaucoup réfléchi, des préjugés ou des croyances. Mais elles peuvent être encore les théories scientifiques elles-mêmes, plus...
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« * Alain commence par s'interroger sur le sens que l'on peut donner à la notion de vérité non en général mais dans les sciences dont il mentionne des exemples (« par exemple », ligne 1) : « mathématique », « astronomie » et « physique ».

Ces deux dernières sciences ont en commun avec la première de faire appel aux mathématiques puisqu'elles supposent une mise en équation des phénomènes comme la trajectoire des planètes ou des astres, comme les forces pour la mécanique, etc.

Alain affirme que la notion de vérité en science peut être entendue en deux sens et il commence par examiner le premier de ces sens. La vérité a d'abord pour critère le « succès ».

Mais que faut-il ici comprendre par succès ? L'auteur l'explique dès le point-virgule de la deuxième phrase : les sciences « donnent puissance en ce monde ».

Cette expression signifie que les sciences apportent alors un pouvoir de lucidité (car la science est savoir conformément à son étymologie) dans le « monde des apparences ».

Cette dernière formule n'est pas sans faire penser au monde des ombres dans lequel vivent les prisonniers de la caverne décrite par Platon au livre VII de sa République. Sans la science, les données des sens ne sont en effet que des apparences de la réalité, des manifestations subjectives, particulières et changeantes.

Toutefois ces « redoutables ombres »  peuvent aussi être les opinions, c'est-à-dire des idées auxquelles on adhère sans y avoir beaucoup réfléchi, des préjugés ou des croyances.

Mais elles peuvent être encore les théories scientifiques elles-mêmes, plus ou moins certaines, dans la mesure où l'histoire les chasse peu à peu et les remplace par de nouvelles.

Ces théories reflèteraient la réalité mais comme des « ombres » c'est-à-dire sans dévoiler la réalité, sans apporter une lucidité totale.

En cela ces « ombres » sont redoutables : nous les prenons pour la réalité alors qu'elles n'en sont que des images. Face à ces ombres, Alain insiste sur l'intérêt pratique des sciences : il s'agit d'acquérir une maîtrise dans la prédiction des phénomènes (« art d'annoncer », ligne 3).

En effet, la découverte de relations de causalité entre les phénomènes matériels dont s'occupe ces sciences permettent d'établir des lois universelles, c'est-à-dire des énoncés universels qui établissent une connexion nécessaire entre des genres de phénomènes analogues. Forts de ces lois universelles, le scientifique peut alors les appliquer aux cas particuliers de la réalité et prévoir que tel phénomène particulier constaté sera suivi de tel autre.

Ainsi les apparences sensibles ne sont plus des ombres indiscernables, capricieuses mais les manifestations de relations nécessaires entre les phénomènes et. »

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