André-Modeste Grétry

Parmi les créateurs de l'opéra-comique, il n'existe sans doute pas de plus attachante et plus pure figure que celle du Liégeois André-Modeste Grétry. Né en 1741, d'un pauvre violoniste, c'est en écoutant le chant de la bouilloire familiale que le jeune garçon reçoit, à quatre ans, ses premières sensations musicales. Entré comme enfant de chOeur à la maîtrise de la collégiale Saint-Denis, à Liège, il s'initie aux rudiments de son art, mais supporte difficilement le dur régime, les sévices et les châtiments corporels qui menacent les écoliers à la moindre défaillance. Lui-même a raconté avoir bien souvent attendu l'aube sur les marches de l'église, en plein hiver, se réchauffant les doigts à sa petite lanterne, par crainte de manquer l'office des matines. Sa véritable vocation se dessine à la suite des représentations d'une troupe de chanteurs italiens, qui lui révèlent la musique dramatique, et en particulier les ouvrages de Pergolèse. "J'assistais pendant un an à toutes les séances, écrit-il ; c'est là où je pris un goût passionné pour la musique."