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Apprendre, est-ce seulement s'informer ?

Publié le 01/11/2005

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Elle couvre des domaines hétérogènes (politique, culture, sports, vulgarisation, etc.) qui peuvent, pour un individu, se présenter comme concurrents ou incompatibles.- L'accumulation des informations ne se structure (dans un domaine choisi) que si le sujet a d'abord appris à les structurer.

- Tout traitement des informations suppose ainsi que le mode de traitement ait été antérieurement acquis, indépendamment des informations elles-mêmes.- Si l'événement que rapporte l'information est éphémère, s'informer n'engage pas, ou très peu, la mémoire, 'à l'inverse de l'apprentissage.

 

  • III. APPRENDRE, S'INFORMER: POURQUOI ?

 

- Ce qui résulte de l'apprentissage est un savoir (pratique, technique, théorique), c'est-à-dire un acquis durable (même s'il nécessite un entretien périodique), susceptible de conférer un pouvoir, ou du moins une efficacité.

- L'accumulation des informations ne constitue pas un savoir authentique - tout au plus un stock d'exemples ou d'arguments pour alimenter une discussion ou briller dans «le dernier salon où l'on cause«.

Apprendre, est ce s'informer ? On peut s'étonner de cette  question. Car il semble évident qu'on apprend en s'informant.  L'information fournit des connaissances qui précisément font passer  le sujet de l'ignorance au savoir. Et de cette façon , il apprend.   Précisons le sens de ces mots : les informations comme celles  fournies pas un journal télévisé, auxquelles on donne parfois le  termes de nouvelles, apportent des contenus de connaissance au  moyen de récits, de descriptions. On donne alors des précisions ,  des indications sur la réalité, on montre ce qu'elle est pas une  accumulation de détails. Cette multiplicité, cette abondance de  renseignements, bien loin de faire connaitre à l'esprit ce qui  est, peuvent soir l'enfermer dans une vue superficielle où chaque  information glisse devant lui et ne fait que passer, soit le limiter  à une collection disparate de connaissances. paradoxalement, plus  il semble avoir et moins il apprend : il lui manque la compréhension  de ce dont on l'informe, cette intelligence de la réalité qui  ordonne et coordonne la saisie des informations en la rendant  signifiante.   C'est pourquoi, pour bien apprendre, il conviendrait dans un  premier temps de suspendre la recherche d'information pour former  l'esprit plutôt que de le contraindre à les mémoriser : on lui  donnerait avant tout les outils intellectuels lui permettant de  structurer la saisie d'information. Allons plus loin, ne faudrait  il pas envisager même de cesser de s'informer pour penser par  soi-même et produire son propre savoir? mais d'où puiserons-nous  nos connaissances ? de la seule lumière de notre esprit? Et cela  même n'aurons nous pas à l'apprendre, à l'acquérir en nous  appropriant un savoir déjà constitué, donc en nous informant.

« Comme toujours, il convient de réfléchir sur les I différents sens des mots clés, ici : "apprendre" et "s'informer".

LeDictionnaire de notre temps.

Hachette, donne ; les sens suivants d'"apprendre" : 1) «Acquérir des connaissancessur, étudier».

En ce sens on dit par exemple "apprendre l'histoire".

2) «Se mettre dans la mémoire».

Par exemple, on"apprend une leçon".

3) «Être informé de».Comme lorsque l'on "apprend un décès".

Quant à "s'informer", c'est simplement recueillir une information sur quelquechose, se "mettre au courant".

On dit par exemple qu'on "s'informe des horaires d'un train".On voit que les champs sémantiques des deux mots ne sont pas identiques, bien qu'ils se recoupent en partie,comme l'admet d'ailleurs l'énoncé du sujet puisqu'il est demandé si apprendre c'est seulement s'informer.

Il est doncinutile de trop s'attarder à montrer en quoi apprendre c'est s'informer : il faut surtout montrer en quoi c'est aussiautre chose. Introduction Nous vivons, dit-on, à l'ère de la communication, de l'information comme de l'informatique.

Une masse considérabled'informations en tous genres est à notre disposition.

Mais en les consultant, en nous informant, apprenons-nousréellement quelque chose ? Car apprendre, est-ce seulement s'informer ? 1.

Une assimilation par le corps a) Les animaux apprennent mais ne s'informent pas Observons d'abord que nous appliquons le mot apprendre aussi bien à l'homme qu'à l'animal.

Nous pouvonsapprendre à tel ou tel animal tel ou tel comportement (même si l'on parle alors plutôt de dressage) : on dira d'unchien qu'il apprend à rapporter le gibier, un cheval à trotter, etc.

; semblablement on dira que l'oisillon apprend àvoler, le caneton à nager, etc.

En revanche, jamais on ne songera à informer un animal, ni un nourrisson ; et on n'informera que dans de rares casun petit enfant.

C'est que l'information s'adresse à l'intelligence : elle n'est qu'un matériau qui doit être traité parune pensée réfléchie ; elle fournit des éléments au jugement.— C'est en ce sens que nous disons "donner desinformations à un ordinateur", celui-ci étant alors considéré comme une intelligence capable de traiter cesinformations. "Apprendre" n'implique donc pas nécessairement "s'informer", et peut même être le contraire de s'informer :apprendre, en effet, ce peut être acquérir directement des habitudes, des mécanismes qui deviennentautomatiques.

Et ces habitudes, ces mécanismes relèvent toujours, en dernière analyse, du corps, non de l'esprit.C'est manifestement le cas lorsque j'apprend, par exemple, à faire du patin à roulettes, mais ça l'est aussi quandj'apprend une poésie par cœur, car alors seule intervient cette mémoire-habitude dont parlait Bergson, et qui n'estau fond qu'une mémoire du corps. b) Alain : l'apprentissage, c'est apprendre à ne pas penser C'est en ce sens qu'Alain faisait observer que Y apprentissage, s'effectue essentiellement contre la penséeréfléchie, libre, entreprenante, inventive.

Méditant sur l'apprentissage de l'ouvrier, Alain concluait en effet que«l'apprenti apprend surtout à ne pas penser» (Propos, Pléiade, I, p.

643), et attribuait ce rejet de la penséeinventive au fait que «l'invention se trompe, gâte les matériaux, fausse l'outil». Mais cette vue d'Alain concernant l'apprentissage d'une «technique» qui serait «une pensée sans paroles, unepensée des mains et de l'outil», et surtout «une pensée qui craint la pensée» (id., p.

644), vaut aussi pour biend'autres sortes d'apprentissage : lorsqu'on veut, par exemple, apprendre à un enfant les "bonnes manières", on luirefuse précisément d'exercer un esprit critique qui serait susceptible de remettre en cause le bien-fondé de ce qu'onveut lui inculquer. 2.

Une assimilation par l'esprit a) Un acte intégrateur Cependant, l'acte d'apprendre ne saurait évidemment être considéré comme foncièrement négatif : il y a en lui une. »

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