Devoir de Philosophie

Augustin Fresnel

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

augustin
Jean-Augustin Fresnel est né à Broglie (Eure) le 18 mai 1788. Son père, Jacques Fresnel, architecte à Caen, avait épousé la fille de M. François Mérimée, ancien avocat au Parlement de Rouen qui, ayant pris sa retraite, était devenu l'intendant des propriétés du maréchal Victor-François de Broglie, en Normandie. La descendance de François Mérimée allait s'illustrer à un double titre car son fils, Léonor Mérimée, destiné à devenir sous la Révolution et l'Empire directeur de l'École des Beaux-Arts et professeur de dessin à l'École Polytechnique, allait être le père du célèbre écrivain Prosper Mérimée, tandis que le fils de sa fille devait être un des plus illustres physiciens du XIXe siècle.
augustin

« phares lenticulaires : grâce à une ingénieuse disposition de segments de verre prismatiques, ces phares concentrentla lumière et permettent de la projeter à de très grandes distances ; cette invention aurait suffi à elle seule àassurer la gloire d'Augustin Fresnel.

Mais ces préoccupations concrètes ne l'empêchèrent pas, d'ailleurs au détrimentde sa délicate santé qui ne put résister longtemps à un labeur aussi écrasant, de poursuivre et de parachever sonOeuvre de science pure. Il s'attaqua bientôt à un nouveau et difficile problème : l'étude et l'interprétation des phénomènes de polarisation.La polarisation de la lumière, c'est-à-dire le fait que la lumière n'a pas des propriétés isotropes autour de sadirection de propagation, aurait pu se déduire du phénomène de la double rétraction du spath d'Islande découvertdès le milieu du XVIIe siècle, mais c'est seulement en 1807 que Malus l'avait mis nettement en évidence.

Arago avaitcollaboré avec Malus pour l'étude de la polarisation et, après la mort prématurée de ce jeune physicien, il avaitcontinué dans cette voie.

Fresnel s'associa à Arago et exécuta avec lui de nombreuses expériences restéesclassiques sur les propriétés de la lumière polarisée.

Complétant sa magnifique Oeuvre théorique, il arriva bientôt àl'idée que l'existence de la polarisation doit nécessairement s'interpréter dans le cadre de la conception ondulatoirede la lumière par l'hypothèse suivante : la vibration lumineuse a lieu dans un plan perpendiculaire à la direction depropagation de l'onde.

En 1821, il énonce publiquement cette hypothèse de la "transversalité des vibrationslumineuses" et il en fait des applications à la théorie des lames cristallines minces.

Son mémoire, présenté par Aragoà l'Académie des Sciences le 4 juin 1821, marque une autre date importante dans l'histoire de la Physique.

Enadmettant implicitement le caractère longitudinal des vibrations lumineuses, Huyghens n'avait pu interprétercomplètement la double rétraction : après avoir montré que la conception ondulatoire permet d'expliquer lesinterférences et la diffraction, Fresnel maintenant démontrait qu'en complétant cette conception par l'hypothèse dela transversalité, on pouvait comprendre la nature de la polarisation de la lumière et le phénomène de la doubleréfraction.

Dès cet instant toutes les propriétés alors connues de la lumière deviennent claires : en deux ans, de1821 à 1823, Augustin Fresnel crée toute la science de l'Optique.

Dans un admirable travail, il indique comment onpeut construire la surface d'onde représentant la propagation dans un cristal biréfringent, donnant ainsi la clé detoute l'Optique cristalline.

Rien ne résiste plus aux admirables analyses du jeune savant : il explique la rotation duplan de polarisation de la lumière dans les corps doués de pouvoir rotatoire par une inégale vitesse de propagationdans ces corps des vibrations polarisées circulairement en sens inverse et, en 1823, il donne les formules restéesclassiques qui permettent de prévoir, selon leur état de polarisation, l'intensité des faisceaux lumineux réfléchis outransmis par une surface semi-transparente. Rendant hommage à un incontestable génie qui avait su en huit années seulement bâtir une Oeuvre impérissable etréduire au silence toutes les oppositions, l'Académie des Sciences, en 1823, appelait Fresnel dans son sein.Malheureusement, à l'heure même où justice lui était enfin rendue, il ressentait les premières atteintes d'un malinexorable.

Un excès de travail avait eu raison de sa faible résistance physique : miné par la phtisie, il doit de plusen plus ralentir son activité.

Il voit avec mélancolie la maladie mettre une fin prématurée à sa splendide carrière desavant.

"J'aurais encore tant de choses à faire", disait-il tristement peu de temps avant sa fin à l'un de ses amis,montrant ainsi que le véritable savant est toujours plus préoccupé des problèmes non encore résolus que desvictoires déjà remportées, si magnifiques soient-elles.

Le 14 juillet 1827, il meurt à Ville-d'Avray, âgé de trente-neufans.

Son éloge fut fait peu après à l'Académie des Sciences par son fidèle ami et collaborateur Arago.

Newtonparlant de son élève Cotes, mort lui aussi à la fleur de l'âge, avait dit : "Si Cotes avait vécu, nous saurions quelquechose." Paraphrasant en la modifiant cette phrase célèbre, Arago terminait son hommage en disant : "QuoiqueFresnel ait peu vécu, nous savons quelque chose !" Oui, Fresnel a réellement apporté à la science des hommes "quelque chose" qui subsistera aussi longtemps qu'elle.

Ilnous a révélé par une fulgurante série de découvertes tout un aspect fondamental des phénomènes lumineux qui seretrouve, convenablement transposé suivant les valeurs des longueurs d'onde, pour les lumières invisibles (infrarougeet ultraviolet) comme pour la lumière visible, pour les rayonnements hertziens comme pour les rayonnements X et Y.Certes, nous savons aujourd'hui que l'aspect ondulatoire n'est pas le seul aspect de la lumière et des autresradiations : la conception corpusculaire dont Fresnel avait cru définitivement triompher s'est montrée contenir unepart de vérité et représenter, elle aussi, un des aspects de la lumière.

Mais néanmoins l'Oeuvre de Fresnel et toutesles formules mathématiques qu'il avait développées pour interpréter la diffraction, les interférences, la polarisation,les réfractions cristallines, sont restées applicables.

Si nos conceptions ont dû s'assouplir pour permettre la difficileunion des points de vue corpusculaire et ondulatoire, les formes mathématiques de la théorie des ondes dues engrande partie au génie de Fresnel ont gardé toute leur valeur et restent à la base de toutes les théories plusabstraites qui, pour représenter la totalité des faits connus, ont dû successivement abandonner les images simplescomme celle de l'éther élastique sur lesquelles s'était appuyée l'imagination créatrice de Fresnel.

La théorieélectromagnétique de Maxwell, la théorie des électrons de Lorentz, la Mécanique ondulatoire et la théorie quantiquedes champs de la Physique moderne ont été dominées par les schémas ondulatoires qu'il a développés.

L'Oeuvremagistrale d'Augustin Fresnel reste l'une des grandes étapes de la Physique. Homme doux et pondéré, travailleur acharné, Fresnel fut un savant éminemment sympathique.

Ses portraits nous lereprésentent un peu mélancolique : on devine sur ces images l'homme absorbé par ses réflexions, qu'une santéfragile peut conduire à une fin précoce.

Sa noble et pure figure est l'une des plus belles de celles qu'offre lamagnifique galerie de portraits des grands savants français.

Il n'est pas aussi connu du grand public qu'il mériteraitde l'être.

Puissent les lignes que nous venons de lui consacrer faire mieux apprécier par beaucoup la gloire sanstache d'un des plus grands génies scientifiques que notre pays ait produits.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles