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Autrui est-il mon semblable ?

Publié le 16/01/2012

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S'il est vrai que j'essaye quotidiennement d'affirmer ma différence et me distinguer des autres, autrui est par définition un autre moi-même, un alter ego, c'est à dire quelqu'un qui me ressemble. Néanmoins autrui désigne avant tout, celui qui n'est pas moi, l'être qui s'oppose à moi, d'une culture différente. Autrui semble donc avoir une attitude ambivalente dans son rapport avec moi.  Mais alors quels rapports peut-il y avoir entre autrui et moi ?  Que veut dire « être mon semblable « ? Autrui est-il « mon « miroir ? Mais paradoxalement autrui ne s'oppose-t-il pas à moi ? Mais perçois-t-il le monde comme je le perçois ? Alors l'autre est-il uniquement un étranger ? Quels sont les enjeux du rôle d'autrui dans la construction de soi ?

La conscience de soi concerne en priorité le sujet ou elle se manifeste. Une fois posée, comment peut-elle éviter le solipsisme, cette réduction du monde seul affirmant son existence ? Descartes répond à la question par un détour métaphysique, mais au contraire l'homme est d'abord « contraint « de considérer autrui comme son semblable pour s'identifier.

« nature, celui de développer un art qui montre que l'homme est un être sensible.

Ainsi l'homme va plus loin dans sa relations avec autrui, il lui accorde non seulement uneressemblance psychique mais considère autrui comme son alter ego, c'est-à-dire un autre moi devant le monde.

Husserlappelle cela l'intersubjectivité, c'est-à-dire que « le sens d'une communauté des hommes...

Implique l'existence de l'un parl'autre ».

Autrui représente donc le monde dans lequel je vis et qui par conséquent me ressemble.D'ailleurs d'après de nouvelles sciences cognitives montreraient un comportement et des expressions seraient universelschez l'homme : La synergologie (la science des expressions humaine) montre qu'en effet, l'homme traduit son affectivité parles mêmes mimiques que moi, pleure quand il est malheureux, croise les bras quand il se sent embarrassé.

Cependant cen'est donc pas parce qu'autrui me ressemble vaguement que je dois me croire autorisé à lui attribuer une vie , affective ouintellectuelle , comparable à ce que je crois être la mienne , ou des valeurs que je partagerais .

En voulant imposer à tous leshommes leur vision du monde, les dictateurs, les religieux défendent la vérité unique de leur partie sans laisser place àd'autres alternatives.

Croire que l'autre est mon alter ego c'est donc le déformer radicalement .Autrui serai donc nonseulement un autre que moi face au monde.Autrui, c'est donc aussi l'étranger, celui qui appartient à une autre culture que la mienne.

Si l'on constate par exemple que,dans tel sociétés, les femmes sont traditionnellement soumises, ou qu'il est admis que l'esclavage ou le cannibalisme sontdes pratiques « normales », comment, moi, partisans des droits de l'homme puis-je considérer qu'autrui est mon semblable ? D'ailleurs, de par ma culture, mes valeurs et mes expériences propre, je perçois le monde différemment de lui.

Autruisemble alors être un réel étranger.

En marge de la société, comment Galilée partisans de l'héliocentrisme pouvait sereprésenter le monde comme un chrétien affirmant le géocentrisme ? D'ailleurs autrui apparaît toujours comme étantdifférent de moi.

Les grecs appelait les « les barbares » ceux qui ne parlaient par la même langue, les aristocrates étaient de« sang pures », en caricaturant Hitler distinguait « une race de maître » à une race« inférieure ».

Autrui est donc celui qui n'est pas moi, et qui en ce sens s'opposetotalement à moi.

« Ce que je suis » échappe sans doute aux approches extérieures, parce qu'autrui est toujours autre que ceque je suis.

Je ressens donc une singularité de mon être je veux affirmer mon existence d'abord par ma simple conscience :Descartes, dans les dissertations sur la Métaphysique décrit l'homme comme une chose qui pense.

Dont la propre nature estde pensée, et ne passe pas par l'autre.

Ensuite dans l'affirmation de ma différence avec autrui.

Même sil'autre est par principe mon alter ego, ce que je suis ne s'exprime pas à travers lui.

Autrui est seulement un instrument dans laconstruction du moi.

En effet c'est une sorte d'extériorité montrant que l'autre peut me ressembler mais il n'est pas moi.Dans la phénoménologie de L'Esprit, Hegel explique que la « conscience de soi est tout d'abord simple existence de soi »,mais il apparaît ensuite que la conscience de l'autre agit sur le « moi » pour la transformer en simple « objet ».

(C'est le sortinitial de l'esclave).

Mais par c'est par ses propres expériences qu'il réalise sur la nature que l'esclave découvre finalement laliberté de sa conscience et donc à ce qu'il est.

Dans ses deux exemples autrui ne peut en aucun cas être mon semblable, car jeveux me différencier pour m'affirmer.

Peut-on faire un parallèle quant aux raisons des décolonisations.

Car effectivement jecolonise l'autre pour le rendre semblable, sans prendre en compte ce qu'il est réellement, mais la décolonisation est uneaffirmation de l'altérité, de la différence avec l'autre.

J'existe donc en tantqu'individu.

Mais c'est justement dans la différence que naît lacréativité.

Autrui amène donc l'homme à se remettre en cause, à se construire un véritable soi, c'est donc avant tout parl'intermédiaire d'autrui que l'homme évolue.

Dans l'analyse Humienne des dissertations sur les passions, Hume affirme quela conscience de soi n'est pas accessible à un travail d'introspection mais m'est transmis par autrui.

Je ne peux penser à partirde moi, de mon ego seul, de mon individualité, mais en fonction de l'autre.

En ayant une autre vision de moi, comment autruipeut-il être mon semblable ? C'est donc justement parce ce qu'ilest autre, qu'autrui est celui qui me distingue, me juge.

Si Hume affirme que le point de vue de l'autre n'est pas le miens audépart, mais le devient.

Il me prive nécessairement de ma liberté de sujet.

Le regard d'autrui me fige et m'enferme parcequ'il me contraint à me percevoir comme autrui me perçoit.

Ce paradoxe fera d'autrui d'après Sartre « Le médiateurindispensable entre moi et moi» car il reste celui qui me juge, et donc qui s'oppose à moi.

Autrui c'est donc celui contrelequel je suis, et dont je me préserve et je me cache.

L'homme cherche donc avant tout à plaire à l'autre pour ensuite êtreréfléchis avantageusement dans ce processus de miroir.

Autrui est donc un déguisement superficiel d'un « faux moi ».D'ailleurs ne suis-je pas plus naturel dans la solitude ?Paradoxalement vivant dans des sociétés de plus en plus égalitaires, réduisant le « sentiment » d'étrangeté avec l'autre, n'ai-je pas besoin de l'autre pour me comprendre ? L'homme à tendance à plaquer son soi sur l'autre.

Il semblerai donc a priori qu'autrui est une part de ressemblance si je dois passer dans la connaissance des autres pour me connaitre moi-même.

Maisje ne dois pas ignorer sa différence, ce qui m'amène seulement à le reconnaître et à le respecter.En effet l'homme va jusqu'à plaquer sa conscience sur la sienne.

Dans la Psychologie des foules et analyse du Moi, Freuddonne une définition du processus psychique inconscient de l'identification " l'identification aspire à rendre le moi propresemblable à l'autre pris comme modèle".

Autrement dit c'est dans l'autre que le sujet s'identifie et même s'éprouve.

C'estd'ailleurs le fonctionnement des rencontres amoureuses ou amicales.

C'est presque aimer autrui comme « s'aimer soi-même ».

L'autre est connecté à moi.

Avoir des « points communs » avec l'autre, toujours retrouver quelque chose de soi dansl'autre.

On peut ainsi parler de la sympathie naturelle envers l'autre.

La sympathie est cettecapacité à reconnaître dans l'autre un semblable qui ressent et qui pense.

Ce mécanisme est largement utilisé par les auteursromanesques afin d'accrocher son lecteur.

En considérant qu'autrui est mon semblable, le romancier cherche à donner unedimension réaliste dans son roman, pour que le lecteur puisse croire à l'existence de l'être de papier.

Ainsi le réalisme du. »

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