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BERDIAEFF Nicolas (1879-1948) d'origine russe, vint s'établir à Paris quelques années après la Révolution russe.

Publié le 21/10/2012

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BERDIAEFF Nicolas (1879-1948) d'origine russe, vint s'établir à Paris quelques années après la Révolution russe. Sa pensée, où l'inspiration chrétienne est évidente, s'ordonne tout entière autour de la fin de l'histoire, du moment où sera résolu le problème de la « personne «, l'homme parvenant alors à la liberté et à la régénération spirituelle : Essai de Métaphysique Eschatologique, 1946. « Je vais moins à la vérité que je n'en pars « : une telle démarche implique une critique radicale des valeurs de la civilisation et de toute philosophie qui, visant à la connaissance de l'objet, s'interdit par là même l'accès au réel Esprit et Réalité, 1943. La vérité ne vaut que si elle est vécue et la réflexion doit porter sur le sujet lui-même. Mais la subjectivité, qui s'aliène elle-même à travers l'objectivation, doit être transcendée : par la méditation de l'existence, l'homme atteindra au « transsubjectif «, lieu de la rencontre avec les autres et Dieu : Cinq Méditations sur l'Existence, 1936. (H.D.) LE SENNE René (1882-1954) est né à Elbeuf et mort à Paris. L'influence de la pensée d' Hamelin est très sensible au début de son oeuvre : Introduction à la philosophie (1925). Il s'en est ensuite affranchi pour développer une « philosophie de l'esprit « dans Le Devoir (193o); Obstacle et Valeur (1934); Traité de Morale générale; Traité de caractérologie (1949). LAVELLE Louis (1883-1951) né à Saint-Martin de Villeréal, mort à Pananquet, a publié notamment La Dialectique du monde sensible (1922); De l'Etre (1928); L'Erreur de Narcisse (192g); Du Temps et de I'Eternité (1945); Traité des Valeurs (1951); De l'Ame humaine (1952). ORTEGA Y GASSET José (1883-1955) Avec Unamuno et Eugenio d' Ors, José Ortega y Gasset est un des meilleurs penseurs de l'Espagne contemporaine. Essayiste plus que philosophe au sens technique du mot, dans la mesure où sa pensée répugne à s'articuler en constructions dogmatiques, il n'a jamais séparé, dans sa vie, la pensée et l'action. Son éducation philosophique s'est faite en Allemagne à Marburg en particulier, et Kant, Goethe, Nietzsche, Dilthey, marquèrent profondément son esprit. Journaliste, homme politique, Ortega _y Gasset participa activement à tous les bouleversements de son pays. Son réquisitoire contre la monarchie fut une des causes de la chute d'Alphonse XIII. A la proclamation de la République, en 1931, il fut élu député du Léon. Mais rapidement il entra en désaccord avec le régime et quitta l'Espagne, où il ne revint que plusieurs années après la guerre civile. Il dirigea alors l'Instituto de Humanidades, et la Revista de Occidente fit de lui un des dirigeants de la jeunesse espagnole, toléré à cause de sa réputation, plutôt qu'accepté par le régime franquiste. L'oeuvre d'Ortega y Gasset est nombreuse et variée. Sa pensée est avant tout une réflexion sur le monde de la vie : « vivre, c'est ne pas pouvoir faire autrement que de raisonner devant les circonstances inexorables... Je suis moi et ma circonstance «. La vie est une sorte de pari perpétuel qui n'est possible que par la confiance innée de l'homme en des lois physiques ou physiologiques qui n'ont pourtant rien d'absolu. Tous les ouvrages d' Ortega y Gasset, écrits dans une langue admirable, ne veulent être rien d'autre que des oeuvres « de circonstance «, des résultats de la rencontre du moi et de sa circonstance, ce qui explique leur caractère si peu systématique: Meditationes del Quijote (1941)...

« Gabriel Marcel réagissait vigoureusement, dès les années qui précédèrent la guerre de 1914, contre l'idéalisme universitaire, contre l'idée d'un sujet pur et universel, détaché des données empiriques, inexistant et impersonnel, et d'une pensée orientée vers le savoir systématique et " vérifiable "• bref d'une pensée qui définirait objective­ ment « la structure du réel et se regarderait dès lors comme qualifiée pour statuer sur lui » - Marcel lui oppose la non-contin­ gence du donné empirique, l'idée d'un sujet engagé dans« une réalité en face de laquelle le philosophe ne peut jamais se poser comme on se campe devant un tableau pour le contempler ».

L'existence se définit, pour Marcel, par l'incarnation, c'est-à-dire par la relation originale qui m'unit à mon corps, relation dont on ne peut rendre compte en termes d'objectivité, et où l'op­ position du sujet et de l'objet, comme l'idée d'instrument et de technique, se trouvent dépassées : « Etre incarné, c'est s' appa­ raître comme corps, comme ce corps-ci, sans pouvoir s'identifier à lui, sans pouvoir non plus s'en distinguer -iden­ tification et distinction étant des opéra­ tions corrélatives l'une de l'autre, mais qui ne peuvent s'exercer que dans la sphère des objets.

» Une pensée qui prend l'incarnation comme repère central de la réflexion métaphysique et « mon corps » comme l'intermédiaire sans lequel le monde et l'existence n'ont pour moi aucun sens, proteste d'un même mouve­ ment contre le Problématique et le Technique qui, pour elle, sont au fond identiques.

Son ennemi c'est, toujours, le sujet abstrait et impersonnel, vidé de ses attaches et de ses fidélités con­ crètes.

Le « on», c'est l'homme de la technique, de même que c'est le sujet de l'épistémologie, qui prétend se fonder sur la pensée en général.

Quand Marcel, dans son premier Journal Méta­ physique, protestait contre la pensée abstraite de l'idéalisme et quand, aujour­ d'hui, il proteste contre l'homme déshu­ manisé de la technique, c'est au nom d'une même exigence du concret et d'une même expérience de l'incarna­ tion.

A cette pensée incarnée qui, ayant renoncé à occuper la position du spectateur, a renoncé à la prétention d'universalité et de vérification, ni Dieu ni autrui ne peuvent plus apparaître comme des objets.

Dans le Journal Métaphysique, à mesure que la méditation sur la possibilité de l'acte de foi s'approfondit, Dieu apparaît de plus en plus comme un « Invérifiable absolu »; mais cet Invérifiable ne doit pas être compris comme un inconnais­ sable, une limite que rencontrerait la pensée objective; il se révèle au contraire comme « méta-problématique ».

De la notion négative d' « invé­ rifiable absolu », on passe à celle de « Toi absolu ».

L' Etre divin comme l'être d'autrui ne se révèle que dans le dialogue des personnes, dans la communication, où la pensée objective ou technique cède la place à une affirma­ tion qui est témoignage, reconnaissance active d'une présence, « attestation créa­ trice ».

Ce n'est pas par hasard que G.

Marcel a toujours éprouvé le besoin, parallèlement à son œuvre philosophique, de créer des personnages vivants en s'exprimant par le théâtre; c'est que le théâtre est dialogue, où se révèlent dans leur pureté et les rapports humains et le mystère des personnes.

C'est que Gabriel Marcel a toujours pensé, selon une parole de E.-M.

Forster qu'il aime à citer, que « c'est la vie privée et elle seule qui pré­ sente le miroir où l'infini vient se refléter».

Si l' Etre divin et les êtres humains ne sont, l'un et les autres, saisis que dans l'expé­ rience du « Toi et du nous », c'est parce que Gabriel Marcel n'a jamais séparé ses deux préoccupations majeures: « l'exigence de l'être» d'une part, et d'autre part «la hantise des êtres saisis dans leur singu­ larité et en même temps dans les mysté­ rieux rapports qui les lient ».

Il pense au contraire, que, « plus nous saurons reconnaître l'être individuel en tant que tel, plus nous serons orientés et comme acheminés vers une saisie de l'être en tant qu'être ».

Ainsi, tous les chemins de son œuvre, même ceux qui paraissent le plus étrangers à la philosophie, conduisent à la reconnaissance de ce qu'il appelle « le mystère ontolo­ gique ».

Ce qui est central chez lui, c'est la célèbre distinction entre « pro­ blème et mystère » : « le mystère est un problème qui empiète sur ses propres données », qui transcende donc l' oppo­ sition du sujet et de l'objet et que la pensée ne peut pas se donner comme un spectacle puisqu'il s'agit d'une réalité à laquelle elle est ouverte, à laquelle elle participe, et par laquelle elle se trouve elle-même possédée et constituée.

A la «réflexion primaire», qui est connaissance théorique et objective, s'oppose la« réflexion seconde » qui est retour sur soi, sur les conditions de la réflexion primaire, mais qui dépasse le cadre théorique et l' oppo­ sition de l'être et du connaître pour se faire indissolublement réceptivité et acti­ vité, participation et affirmation.

Mystère de la communication et mystère de la connaissance, mystère de la famille et mystère de la mort, rapport mystérieux de l'homme avec la terre et avec la vie, autant d'affirmations d'une positivité ontologique qui ne se révèle qu'au recueil­ lement et à la piété et qui, si elle prend, sur le plan philosophique, le nom de « mystère de l'être », annonce, pour Gabriel Marcel lui-même, une lumière proprement religieuse.

Ses œuvres : Journal Métaphysique (1914-1917); Etre et Avoir ( 1918-1933); Le monde Cassé suivi de Positions et approches concrètes du mystère ontologique ( 1933); Du Refus à l'Invocation (1940); Homo Viator (1944); Les Hommes contre l'Humain ( 1951); Le Mystère del'Etre (1951).

(P.H.) WAHL Jean (né en 1888) Né à Marseille.

Enseigne à la Sorbonne la philosophie pure.

A publié notam­ ment : L'idée de l'instant dans la philosophie de Descartes; La con­ science malheureuse dans la philo­ sophie de Hegel ( 1930) ; Vers le concret ( 1932) ; Etudes kierkegaar­ diennes ( 1 938) ; Traité de méta­ physique (1955).

C'est peut-être à son œuvre que convient le mieux le titre de ce chapitre : existence et dialectique.

HEIDEGGER Martin (né en 1889).

Né à Messkirch, dans le duché de Bade, il commença ses études chez les pères Jésuites et les poursuivit à Fribourg en Brisgau avec Rickert.

Il entra ensuite en relation avec Husserl.

Après avoir soutenu, en 1916, sa thèse sur « La doctrine des catégories et de la signifi­ cation chez Duns Scot », il devint co­ éditeur du « ]ahrbuch für Philosophie und phiinomenologische Forschung ».

En 1923, il fut appelé à Marbourg comme professeur.

C'est là qu'Heidegger fit paraître en 1 92 7 son écrit le plus célèbre, la première moitié de Sein und Zeit.

Peu après, il retourna à Fribourg; nommé recteur en 1933, il devint « professeur émérite » en 1952.

Marié, père de famille, Heidegger par­ tage son temps entre Fribourg et son chalet de Todthauberg, en Forêt Noire.

(Voir page 336.) HERING Jean (né en 1890) né en Alsace, a fait ses études à Stras­ bourg, Heidelberg, Goettingen et Paris.

Docteur en théologie en 1936, il professe à la faculté de théologie protestante de Strasbourg.

De ses œuvres, il faut citer au moins : Phénoménologie et philo­ sophie religieuse ( 1926); Le royaume de Dieu et sa venue (1937).

KAUFMANN Fritz (né en 1891) a fait ses études à Fribourg en Brisgau.

Parmi ses œuvres : Die Philosophie des Grafen York von Wartenburg (1918); Die Bedeutung der Künstlerichen Stimmung ( Husserl-Festschrift 1929); Sprache als Schopfung ( 1 934).

LÙWITH Karl (né en 1897) Né à Munich.

Habilitation à Marburg en 1928.

Depuis 1952, Professeur à Heidelberg.

A écrit : Das Individuum in der Rolle des Mitmenschen (1928); Max Weber und Karl Marx (1932); Kierkegaard und Nietzsche (1933); Jacob Burckhardt (1936); Von Hegel zu Nietzsche (1941, 3• éd.

1953); Weltgeschichte und Heilsgeschehen (1953); Heidegger, Denker in dürftiger Zeit ( 1953); Nietzsches Philosophie des ewigen Wiederkehr des Gleichen (1956).

FARBER Marvin (né en 1901) Professeur à l'Université de Buffalo, sa ville natale.

On lui doit : The Founda­ tion of Phenomenology (1943).

Il a consacré plusieurs études à Husserl et il préside la Société internationale de Phéno­ ménologie.

FINK Eugen (né en 1905) Né à Constance.

A été longtemps l'assis­ tant et le collaborateur de Husserl et a publié dans les Kantstudien et dans la Revue Internationale de Philosophie des études capitales pour l'intelligence du dernier Husserl.

Professeur à Fribourg en Brisgau depuis la guerre, s'oriente, semble-t-il, vers une philosophie dialec­ tique.

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