BERGSON: société cosmopolite et religion

« certaine ouverture d’esprit (même si l’on peut noter la présence du verbe “communier”, à forte connotationreligieuse).

On peut ainsi opposer les commandements divins à l’attitude réfléchie de la philosophie qui n’affirme pasautoritairement mais ouvre une brèche, permet une certaine prise de conscience.La religion affirme donc cette loi d’aimer son prochain alors que la philosophie nous montre l’humanité, le genrehumain, pour ensuite raisonner sur la personne humaine.

Cependant, Bergson souligne la nécessité de dépasser ceconcept d’humanité. La thèse de Bergson est exprimée grâce à un court démenti : il faut atteindre et dépasser cette humanité, sans laprendre pour fin.

“L’humanité par étapes” supposerait une prise de conscience progressive, qui aille de nos plusproches parents ("la famille") à "la nation" entière." Ni dans un cas ni dans l'autre", que ce soit la philosophie commeéducation, la religion comme commandement, aucune des deux n’apprend progressivement à aimer l’homme.

On peuttoutefois interpréter cette expression de manière moins compliqué, les “étapes“ représentant ici les différentescatégories de l’espèce humaine (citoyens, famille, compatriotes...).

A ce problème, Bergson répond qu’il fautdépasser le concept restreint des sociétés closes et plus encore celui d’humanité, tout en l’incorporant en soi, ennous.Atteindre cet entendement demande de dépasser les considérations religieuses et philosophiques qui donnent uneimage limitée et peut être trop fabriquée de l’humanité.La métaphore de l’impulsion, du saut, reste obscure.

Bergson demande de dépasser cette notion d’humanité.Ici Bergson prend soin d’établir une subtilité dans la différenciation de la philosophie et de la religion, alors que lapremière a longtemps été considérée comme servante de la seconde.

D’ailleurs, le terme de “langage” estintéressant.

Le langage est une faculté propre à l’homme.

On distingue donc homme et animal.

Le langage est doncproprement humain.

Il se décline en langues, métaphorisées ici par la religion et la philosophie.

Bergson souligne lanécessité pour ces sociétés closes de devenir “cosmopolites”, sans pour autant en expliquer la méthode. Ainsi, après avoir exposé le principe d’”instinct primitif”, qui nous pousse naturellement à aimer nos parents et àformer des sociétés closes, pour se protéger des autres, Bergson présente deux visions distinctes de l’humanité,visant toutes deux, par des sentiments impulsifs ou raisonnés, à promouvoir l’amour universel du genre humain...cependant, il ne clarifie pas sa thèse dans cet extrait et l’on ne peut émettre que des hypothèses face à sadéfinition de “morale” ou “obligation”.

Bergson présente des notions riches comme le principe de “cohésion sociale”ou encore “l’instinct primitif”, remarques qui semblent avoir des résonances chez Levi-Strauss (l'éthnocentrisme).Cet extrait parvient à ébranler nos convictions, aussi différentes soient-elles, qu’elles prennent racine dans“l’instinct primitif”, un conditionnement religieux qui commande aux fidèles un amour universel ou encore une penséeraisonnée qui proclame le droit au respect pour chaque homme.Cependant, Bergson rejette aussi bien la solutionphilosophique que religieuse et propose une autre solution sans l'expliquer.. »