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Causes et substances.

Publié le 02/06/2011

Extrait du document

A. De ridée de cause en général. — La curiosité naturelle à l'esprit humain n'est jamais plus complètement satisfaite au sujet d'un fait que lorsqu'elle peut le rapporter à une cause, et beaucoup de sciences consistent à déterminer la véritable nature des causes; c'est là un des principaux objets de l'histoire. Aussitôt qu'un phénomène se produit, nous nous demandons quelle en est la cause; malheureusement nous ne pouvons pas toujours atteindre ces causes; la médecine cherche souvent en vain l'origine des maladies, la justice fait souvent de vains efforts pour découvrir les auteurs d'un crime. Mais, si grand que puisse être notre embarras à discerner la vraie cause d'un fait, nous ne doutons pas qu'il y en ait une; nous appliquons mal quelquefois le principe de causalité, mais nous le tenons pour certain. Quels que soient les changements dans les choses, nous sommes convaincus qu'éternellement tout fait aura sa cause; les mêmes causes pourront ne pas produire les mêmes effets; il n'y aurait pas contradiction à supposer que le jour ne succédera pas éternellement à la nuit; mais, en admettant qu'il y ait des changements aux lois actuelles qui régissent les faits et les êtres, nous croyons fermement qu'il n'y aura jamais de fait sans cause.

« j'entends un bruit ; je prends ce fruit, je sens une résistance ; je le regarde, sa couleur est vermeille, etc.

; voilà ceque je perçois, et, aussitôt que j'ai perçu, je conçois une substance à laquelle appartiennent ces propriétés, mais jene puis qu'en concevoir l'existence.

De même les causes qui agissent dans le monde extérieur ne nous sont connuesque par leurs effets, nous n'en connaissons pas la nature ; nous ne voyons pas la cause, nous ne la saisissons nullepart, sans douter un instant de son existence. F.

De Dieu comme substance et comme cause.

— Au dessus de l'âme et de la matière, qui ne nous apparaissentque comme des substances relatives, c'est-à-dire qui ne se suffisent pas elles-mêmes, nous devons admettre unesubstance nécessaire et absolue; de même, au-dessus des causes secondes, âme et matière, causes finies etcontingentes, nous nous formons l'idée de Dieu comme cause première, nécessaire et absolue, ayant en elle-mêmesa raison d'être et se suffisant à elle-même.

Sans doute nous n'atteignons pas directement cette cause première etcette substance infinie; elle ne se révèle à nous que par ses effets, par exemple, par l'ordre et l'harmonie del'univers, par l'ordre et l'harmonie du monde psychologique; Bossuet a eu raison de dire que la connaissance du moiconduisait à la connaissance de Dieu, et Fénelon, de son côté, trouvait que l'argument des causes finales était « lapreuve la plus sensible de l'existence de Dieu ».

Néanmoins la divinité ne nous apparaît encore qu'enveloppée devoiles, et l'on a pu dire avec raison : « L'homme bégaie toujours quand il parle de l'infini. G.

D'une définition de la substance.

— On a donné de la substance une définition aussi fameuse que dangereuse,ce qui existe par soi-même.

Il n'y aurait donc qu'une substance, Dieu ; l'âme et la matière, n'existant pas par elles-mêmes, ne seraient plus que des propriétés, que des attributs de l'être nécessaire; c'est le panthéisme.

Nier lasubstance dans les êtres contingents, c'est aboutir à la négation de la personnalité et de la liberté; c'est dire aussique les sens nous abusent quand ils nous font croire à une existence réelle dans les êtres du monde matériel.

Il fautdonc admettre deux sortes de substances, les substances contingentes, âme et matière; et la substance absolue,de même qu'il faut admettre des causes secondes et une cause première.

Il faut admettre aussi que 'les substancescontingentes ont, quoique contingentes, une existence propre et distincte de la substance absolue; sans douteelles dépendent de Dieu, qui les a créées et qui les conserve, mais elles ne se confondent pas avec lui.

En un mot, ilfaut dire que le fini dépend de Dieu comme l'effet dépend de la cause.

mais qu'il en reste distinct.. »

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