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Choisissons-nous d'être celui que nous sommes ?

Publié le 07/04/2009

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« S’instruire ? C’est apprendre à diviser les choses, en choses qui dépendent de nous, et en choses qui n’en dépendent pas. « Cette impérieuse et récurrente nécessité stoïcienne nous invite à nous interroger sur chacun des éléments qui s’imposent à notre conscience. Or, un des éléments primordiaux que notre conscience rencontre, n’est-ce pas nous-même ? Ainsi, il va de soi de se demander si ce que nous sommes et ce que nous devenons chaque jour dépend ou non de nos choix et si ces choix ne sont pas illusoires car dépendant d’une autre instance que celle du « moi «. Encore faudrait-il connaître ce « moi « qui choisit ou a l’impression de choisir. De plus, puisque nous sommes des êtres en devenir et que ce devenir implique une métamorphose (devenir, c’est commencer à être ce que l’on n’était pas), faut-il considérer ce que l’on devient comme un enchaînement logique d’évènements découlant de notre essence ou bien estimer que l’existence est un déploiement de choix absolument libres qui façonnent notre essence. En d’autres termes, devient-on ce que l’on est ou est-on ce que l’on devient ?  Une fatalité intervient-elle sur notre destin ou sommes-nous maîtres de nous-même, entièrement libres de forger notre avenir ?  A l’heure où coachs et managers sont vedettes, où les théories se multiplient pour vous expliquer qu’il y a au fond de vous un winner et un loser et comment vous pouvez grâce à un programme soigneusement mis au point devenir le winner, le self-made-man exalté par le modèle américain, chacun a pourtant un jour ou l’autre subit un échec devant lequel il s’est senti impuissant. Autrement dit, chacun a fait l’expérience de ne pas pouvoir faire, être ou devenir ce qu’il avait voulu, choisi, tenté. C’est pourquoi on peut se demander ce qui nous détermine mais aussi ce qui détermine nos choix puisque nous passons notre vie à effectuer des choix.

« choisit pas vraiment qui l'on est , est beaucoup plus fort si l'on invoque les processus inconscients comme le faisaitFreud.

Ceux-ci font de nous ce que nous sommes, et c'est à travers ces processus que s'est formée, et se forme,notre identité personnelle qui est ainsi déterminée par des facteurs qui lui échappent.Par exemple, ne trouve t-on pas derrière le choix soi-disant libre de Rodrigue tout le poids d'une éducation auxvaleurs de l'honneur et des exploits chevaleresques auxquelles il a été façonné dés son plus jeune âge ?Jean Valjean, d'autre part, est-il si libre qu'il le paraît dans sa conversion étonnante à la bonté et à l'honnêtetéauxquelles désormais il aspire ? N'est-il pas plutôt la conjonction de l'humiliation subie au bagne et du réconfortéprouvé face à l'attitude bienveillante et respectueuse à son égard de l'évêque de Digne qui lui rend le sentiment desa propre dignité et le conduit ainsi à une nouvelle vision de lui-même qui l'ouvre à une nouvelle manière de vivre ? Si l'on croyait être maître de ce que l'on voulait être et le choisir librement et en toute conscience, il s'avèrenéanmoins que des désirs et des déterminismes inconscients, inscrits sans doute depuis longtemps dans notrepersonnalité, nous font être ce que nous sommes et rendent nos choix et nos décisions moins libres que nous ne lepensions.Certes, notre personnalité et notre identité se forment en subissant l'effet de déterminismes inconscients.

Mais nenous est-il pas toujours possible d'apprendre à nous connaître et de tenter de nous reprendre nous-mêmes enacceptant lucidement ce que nous sommes et en prennent conscience par un travail volontaire sur nous-même deces déterminismes afin de cesser d'être aliénés par eux ? III.

On se choisit à partir de ce que l'on est. • Certes, nous avons été enfants avant que d'être hommes et les prises de position et décisions que nous croyonsnôtres ne font d'abord qu'exprimer les opinions dans les quelles nous subissons l'influence de nos éducateurs, de nosparents, des autres, à partir desquels nous avons appris à juger des choses, mais quand vient l'âge de raison,qu'est-ce qui nous empêche de soumettre toutes nos anciennes opinions à notre jugement critique et de nousréapproprier ainsi notre pouvoir de décision afin d'apprendre à penser par nous-mêmes ? Le passage par les opinions et les préjugés n'est donc pas un destin irréversible et nous pouvons décider de ne plusnous identifier à cet être borné dont les jugements précipités et irréfléchis ne sont pas vraiment les siens • Plutôt que de s'enfermer dans une attitude de mauvaise foi où l'on ne s'accepte pas vraiment tel que l'on est, touten étant complice de ce qu'au fond de soi-même on sait bien que l'on est, on peut décider d'adopter une attitudede sincérité et d'authenticité dans laquelle on cherche l'accord avec soi-même.

Il faut alors décider de se connaîtresoi-même, et l'on ne pourra véritablement se choisir soi-même que si on commence par admettre ce que l'on est, enreconnaissant que l'on peut être surpris par soi-même, par les réactions incontrôlées que l'on peut avoir dans telleou telle situation, par les symptômes les moins maîtrisés que l'on peut développer et qui peuvent nous plonger dansun étonnement étrange vis-à-vis de nous-mêmes. « S'instruire ? C'est apprendre à diviser les choses, en choses qui dépendent de nous, et en choses qui n'endépendent pas.

» Cette impérieuse et récurrente nécessité stoïcienne nous invite à nous interroger sur chacun deséléments qui s'imposent à notre conscience.

Or, un des éléments primordiaux que notre conscience rencontre,n'est-ce pas nous-même ? Ainsi, il va de soi de se demander si ce que nous sommes et ce que nous devenonschaque jour dépend ou non de nos choix et si ces choix ne sont pas illusoires car dépendant d'une autre instanceque celle du « moi ».

Encore faudrait-il connaître ce « moi » qui choisit ou a l'impression de choisir.

De plus, puisquenous sommes des êtres en devenir et que ce devenir implique une métamorphose (devenir, c'est commencer à êtrece que l'on n'était pas), faut-il considérer ce que l'on devient comme un enchaînement logique d'évènementsdécoulant de notre essence ou bien estimer que l'existence est un déploiement de choix absolument libres quifaçonnent notre essence.

En d'autres termes, devient-on ce que l'on est ou est-on ce que l'on devient ?Une fatalité intervient-elle sur notre destin ou sommes-nous maîtres de nous-même, entièrement libres de forgernotre avenir ?A l'heure où coachs et managers sont vedettes, où les théories se multiplient pour vous expliquer qu'il y a au fondde vous un winner et un loser et comment vous pouvez grâce à un programme soigneusement mis au point devenirle winner, le self-made-man exalté par le modèle américain, chacun a pourtant un jour ou l'autre subit un échecdevant lequel il s'est senti impuissant.

Autrement dit, chacun a fait l'expérience de ne pas pouvoir faire, être oudevenir ce qu'il avait voulu, choisi, tenté.

C'est pourquoi on peut se demander ce qui nous détermine mais aussi ce. »

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