Christiaan Huyghens

Christiaan Huyghens En 1629, Christiaan Huyghens naquit à La Haye, fils de Constantin Huyghens. Celui-ci était un seigneur fortuné, secrétaire et conseiller des princes d'Orange. Poète et mathématicien, il correspondait avec Mersenne et Descartes. Christiaan grandit dans une atmosphère scientifique. Il fit ses études aux Universités de Leyde et Bréda, et se fit remarquer par ses dons de mathématicien. Son premier ouvrage était un mémoire de géométrie, publié à La Haye en 1651, date à laquelle il quittait l'Université. Après avoir publié plusieurs ouvrages de géométrie, il s'orienta vers la physique et inventa son horloge. Il vint à Paris, pour la première fois en 1655, y revint en 1666 et fut nommé académicien avec un traitement de 6 000 livres par an. L'Académie venait d'être fondée par Louis XIV et Colbert, qui n'hésitaient pas à y attirer à l'aide de gros avantages matériels les savants étrangers les plus illustres, tels que Huyghens et Cassini. Au point de vue scientifique, la réunion des savants est chose profitable ; elle l'était surtout à une époque où le courrier et les transports étaient si lents. Pendant son long séjour à Paris ­ Huyghens y demeura jusqu'en 1680 ­ il s'était lié avec Chapelain et Conrart, fondateurs de l'Académie, avec Gassendi, Roberval. Il menait la vie d'un grand seigneur, assistait aux bals de la cour, jouissait de la faveur de Colbert, et pouvait à son tour protéger les jeunes. La guerre de Hollande ne semble pas avoir troublé la paix de sa vie parisienne ; en pleine guerre, il dédia son livre De horologium oscillatorium à Louis XIV ! En 1680, il quitta Paris pour raisons de santé et n'y revint pas. L'atmosphère avait changé, Louvois avait remplacé Colbert ; l'édit de Nantes était révoqué ; l'ère de la tolérance était passée. Il termina sa vie en Hollande, dans la solitude et la maladie, mais non pas, comme nous le verrons, dans l'inactivité scientifique. Il mourut en 1695, à soixante-sept ans, alors qu'il préparait un ouvrage sur la pluralité des mondes.