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Comment peut-on vérifier une hypothèse ?

Publié le 14/02/2004

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C'est précisément parce qu'elle n'exclut aucun fait de son domaine, même ceux qui pourraient la contredire, que Popper relègue la psychanalyse au rang de fausse science, aux côtés de la cartomancie ou encore de l'astrologie. Il est donc possible de décider de la vérité ou de la fausseté d'une théorie ou d'un énoncé, et ce de manière concluante. Dire qu'  « un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience », cela signifie bien que, paradoxalement, « c'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation ». Est vrai ce qui peut être falsifié.   On accordera à Popper que dans le domaine des sciences physiques ou plus généralement des sciences de la nature, démontrer une théorie, c'est tenter de la falsifier, autrement dit, élaborer les conditions de la découverte des faits capables de l'infirmer. L'histoire de ces sciences nous montre qu'aucune théorie, même parfaitement établie dans la communauté scientifique, n'est jamais définitive. Les progrès se font par erreurs, par conjectures et réfutations. On ne peut jamais souscrire à une théorie que provisoirement, c'est-à-dire tant qu'elle survit aux tests destinés à l'invalider. On constate aussi qu'une nouvelle théorie n'annule pas toujours complètement l'ancienne. Elle peut, tout en la contredisant, la contenir comme bonne approximation, lorsqu'un paramètre tend vers une valeur limite.

La science en tant qu’elle cherche à expliquer les phénomènes de la nature émet un certain nombre d’hypothèses. C’est à partir de ces hypothèses que va se constituer le discours scientifique. Ainsi la question de la vérification d’une hypothèse est cruciale dans la mesure  où la validité du discours scientifique en dépend. Par conséquent, comment la science s’y prend-elle pour fonder son discours ? Autrement dit, comment peut-on vérifier une hypothèse ? Une hypothèse est un énoncé qui cherche à apporter une réponse à une interrogation. Pour la science, un phénomène est constaté par la communauté scientifique et celle-ci s’attèle ensuite à en fournir une explication : pour cela les scientifiques émettent des hypothèses qui devront ensuite être testées, vérifiées en pratiquant des expériences. Or cette vérification est-elle possible ? Car si la science propose des énoncés est-elle toujours en mesure de pouvoir les vérifier ? De plus que signifie vérifier une hypothèse : est-ce en établir la vérité où la cohérence avec d’autres théories ? La question  de la vérification d’une hypothèse est fondamentale car de cette réponse va dépendre la valeur du discours scientifique.

« que défend le philosophe positiviste Carnap.

Pour lui est scientifique ce qui est observable et est vérifiable ce quipeut être mis en rapport avec des perceptions publiquement attestables.

Ainsi sera scientifique tous les énoncésd'observation dans la mesure où l'énoncé décrira fidèlement ce qui est.

Mais aussi les énoncés théoriques à partir dumoment où l'on peut à partir d'eux déduire des énoncés d'observations.

Pour Carnap tout énoncé doit donc renvoyerà un invariant qui sera l'expérience sensible.

Mais une telle expérience commune, une telle base empirique stable àlaquelle tout énoncé serait rattaché est elle pensable II Le problème de la vérification des énoncés A : On sait que tout énoncé fait intervenir le langage et c'est là que la difficulté se pose car en effet énoncé c'estaussi constituer.

Quand je fais un énoncé d'observation j'associe une perception à un concept : il y a un chevalblanc.

Il y a ici une association entre une perception blanche et un concept du langage ( le concept cheval ).

Or unconcept est un terme dans lequel je peux ranger en raison de certaines similarités un ensemble de chose.

Lelangage introduit donc un réseau de similitudes et de différences mais qui ne correspond pas forcément fidèlementau réseau de différences et de similitudes perceptives : le cheval, la poule, le chien sont différents mais ils entrenttous dans le concept animal.

Le langage impose donc une grille de lecture de la réalité.

Pour Quine, le fait qu'unlangage d'objets soit efficace c'est-à-dire qu'il permette à l'homme de communiquer et d'agir, ne prouve pasl'existence des objets en question.

Ainsi si énoncer n'est jamais simplement représenter mais hiérarchiser, s'il n'existepas de langage d'observation neutre, la thèse d'une base empirique stable se trouve réfutée. B : De plus il n'est pas sûr que l'expérience soit à même de pouvoir permettre la vérification des lois scientifiques.

Unénoncé scientifique c'est aussi une loi.

Or un loi à une forme logique du type quelque soit x, si x est A alors, x est B.Une loi stipule une corrélation universelle entre plusieurs phénomènes.

Une loi porte donc sur un nombre infini decas.

Mais cette universalité de la loi est-elle accessible par le biais de l'expérience.

Du point de vue des empiristes,vérifier signifie réduire à des énoncés d'observation singuliers et inter-subjectivement validés.

Or une infinitéd'énoncés sont susceptibles d ‘être dérivés d'une loi universelle.

Exemple pour vérifier l'énoncé, « tous les cygnessont blancs », il faudrait pouvoir observer tous les cygnes du passé, du présent et du futur.

Admettons qu'on est pule faire pour le passé et le présent, rien nous incite à penser qu'il en sera de même pour le futur.

C'est le problèmede l'induction.

C'est un raisonnement qui consiste à croire que ce qui se produit de manière répétitive restera vraidans tous les cas sans exception.

Une telle inférence n'est pas logiquement valide : il n'est pas correct de conclureque ce qui est le cas parfois même le plus souvent, le sera toujours.

Or affirmer qu'une loi universelle empirique estvérifiée, c'est procéder à une induction : c'est postuler qu'aucune exception à la loi ne surviendra dans le futur, etdonc postuler quelque chose que rien ne permet de justifier. Pour mieux le comprendre, prenons un exemple.

Au XVII° siècle, un maître puisatier de Florence constate qu'il estimpossible de faire monter l'eau du puits au moyen d'une pompe aspirante à une hauteur supérieure à 10,33 m au-dessus de la surface de l'eau.

Galilée, instruit par Torricelli de cette observation, pose l'hypothèse que cettehauteur d'eau est inversement proportionnelle à la densité de ce liquide qu'est l'eau.

Torricelli se propose de vérifiercette hypothèse par l'expérience suivante : on retournera dans un cristallisoir un long tube contenant du mercure(qui a la particularité d'être beaucoup plus dense que l'eau) et on mesurera à quelle hauteur se stabilise ce liquide.Par un calcul simple, à partir de l'hypothèse de Galilée et connaissant la densité respective de l'eau et du mercure,on peut prévoir que le mercure se stabilisera à une hauteur d'environ 76 cm.

Aux yeux de Popper, nous sommes bienici dans le domaine de la science car il y a bien falsifiabilité de l'hypothèse.

En effet, si la hauteur de mercureconstatée est très différente de celle qu'on attend, on est assuré que l'hypothèse de Galilée est fausse.

Si, enrevanche, la hauteur de mercure est bien de 76 cm (ce qui fut le cas) alors l'hypothèse est probablement vraie.

Lesthéories scientifiques ont un caractère hypothétique.

On peut infirmer une thèse mais jamais la confirmertotalement.

« Nous ne savons pas, nous pouvons seulement conjecturer ».

L'attitude scientifique est donc uneattitude critique qui ne cherche pas des vérifications mais tout au contraire des tests qui peuvent réfuter la théoriemais non l'établir définitivement. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est« métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliers. »

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