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Comment préserver les hommes des nuisances possibles de leurs savoirs ?

Publié le 03/08/2009

Extrait du document

 

Analyse du sujet

-         Le sujet met en relation deux éléments (nuisance et savoir). Il nous engage à réfléchir sur cette relation en envisageant une méthode ou un moyen de la maîtriser. Le présupposé est ici qu’un savoir est une nuisance possible.

-         Une nuisance : quelque chose qui peut nuire. Soit à l’existence de l’homme : il est alors question du développement technique du va de pair avec le développement de la science. Soit à son essence : la question est alors morale. Les savoirs humains peuvent conduire à des actes condamnables d’un point de vue moral. L’idée est ici que le développement des savoirs ne conduit pas automatiquement ni nécessairement à un progrès pour l’humanité.

-         Préserver les hommes : on suppose que l’homme est quelque chose de donné qu’il convient de maintenir dans l’état qu’il est.

-         Les savoirs : on distinguera ici les savoirs scientifiques (la science) de la sagesse. Un savoir est la connaissance d’un domaine, de ses lois et de son fonctionnement, en sorte que l’homme peut alors en avoir une maîtrise (ex : le domaine du vivant et le problème de sa manipulation). La sagesse au contraire est l’état de l’homme tel qu’il doit être d’un point de vue moral. En ce sens, le sujet nous demande de réfléchir sur le rapport entre sagesse et savoir. Il présuppose que la sagesse ne naît pas directement du savoir.

Problématique

            Les avancées de la science ont permis les avancées technologiques que nous connaissons aujourd'hui, et accrus le pouvoir de l'homme sur la nature. Ce pouvoir peut alors s'exercer sans limite, dès lors que nous sommes considérés comme seuls maîtres et possesseurs de la nature, laquelle est comprise à travers le prisme d'une mécanique complexe qui peut servir les fins humain. De ce point de vue, le développement des savoirs va de pair avec la possibilité d’un développement de la nature humaine, donc de la sagesse.

Néanmoins, l’extension de ce pouvoir lié au savoir étend la liberté humaine et donc, la possibilité du mal. Plus profondément, le développement de la puissance technique paraît spontanément s’opposer au développement d’une sagesse proprement humaine, l'homme étant rendu esclave des machines qu'il a produites, dans la mesure où il est conduit à se déterminer par elles. Dans cette logique en effet, le développement de la science est guidé par une métaphysique technique qui donne ses fins à la science, au détriment du progrès moral de l’humanité.

L’homme doit donc développer des savoirs, mais ceux-ci paraissent engendrer de nouveaux maux. Faut-il alors faire confiance dans la science pour préserver l’homme ou bien faut-il indiquer des finalités à ce qui ne doit être conçu que comme un moyen ?

 

« contemple comme premier selon son espèce et son individualité.

C'est ainsi dans la comparaison que l'homme faitson propre malheur, car le développement des savoirs étend l'imagination de l'homme et donc son désir.

Ce désir semanifeste par exemple dans la propriété qui fait alors naître des inégalités qui n'existent pas à l'état de nature.

Ledéveloppement des savoirs conduit donc à une régression morale.

En ce sens, il faut produire une société danslaquelle le citoyen se gouverne selon le principe de la volonté générale et non selon celui de la volonté particulière(Contrat Social ). - En outre, le développement des savoirs techniques et d'une rationalité instrumentale conduit à considérer lanature et l'homme comme une mécanique.

On peut ici prendre l'exemple du travail à la chaîne.

Comme l'a alorsmontré Marx dans le Capital , cette mécanisation du travail conduit donc l'humanité hors de la sagesse. - Le développement des savoirs conduit donc, par lui-même, à un manque de sagesse et à un danger qui s'accroît.En effet, il ne s'accompagne pas d'une plus grande connaissance des finalités humaines, mais simplement d'une plusgrande puissance.

Or, plus la puissance est grande, plus elle est dangereuse si elle s'applique à l'aveugle.

C'estpourquoi la seule manière de préserver les hommes des nuisances possibles de leurs savoirs consiste à développerl'idée de sagesse.

3- L'idée de sagesse comme réponse aux nuisances possibles des savoirs humains.

- On peut ici admettre que l'homme est un animal rationnel, et qu'en ce sens sa finalité est dans la réalisation de cequi lui est propre.

En ceci peut effectivement consister sa sagesse.

C'est par exemple ce que soutient Aristote dansl'Ethique à Nicomaque : le propre de l'homme est la pensée, la perfection et la vertu de l'homme, donc son achèvement, sa fin, consiste donc dans la pensée.

Si l'on applique ce principe, alors il faut distinguer les savoirs dela sagesse : la seconde suppose la réalisation du propre de l'homme.

En ce sens, les savoirs doivent s'orienter endirection d'un développement de l'humanité de l'homme.

Cette idée doit donc s'accompagner d'une politique dessavoirs, ne consistant certainement pas à les nier.- En effet, il convient de connaître le monde pour agir en sage.

Car, la sagesse consiste à bien délibérer afin deprendre la bonne décision.

Il ne suffit pas en effet pour être sage d'être tempérant.

Encore faut-il savoir danschaque cas précis ce qu'il faut faire.

C'est ici la prudence du sage qui est en question.

L'action porte toujours surdes cas particuliers.

Une connaissance purement théorique ne sert donc à rien, notamment dans les affaires où lehasard entre en jeu.

On ne peut avoir de connaissance du monde que pour ce qui, en lui, est nécessaire.

Dans unmonde où le hasard existe, comment être sage ? Cette connaissance pratique, qu'Aristote nomme prudence, àdistinguer d'une connaissance théorique, qu'est la science, seul le sage la possède.

Cette connaissance de l'action àaccomplir suppose une intuition qui sait voir le moment opportun de l'action.

Ici, il n'est donc plus question d'uneconnaissance théorique du monde, mais bien d'une connaissance pratique du monde, qui s'acquiert avecl'expérience.

Les savoirs doivent donc admettre l'idée de prudence, condition sous laquelle l'homme pourra êtrepréservé de ses nuisances possible.- Néanmoins, les finalités sont-elles données ? Les savoirs eux-mêmes ne permettent pas de les déterminer.

Qu'est-ce qui alors pourrait fonder cette politique des savoirs ? On pourra alors défendre l'idée que ce n'est pas parce queles finalités ne sont pas données dans la natures qu'elles sont pour autant produite par le caprice de certainshommes, ce qui aurait pour effet de mettre l'humanité en danger.

Il faut donc soutenir que d'un côté les finalitéssont données, et de l'autre qu'elles ne sont pas naturelles.

Or, la perspective de Kant dans la Critique de la Raison Pratique permet de montrer que les finalité nous sont données par notre Raison.

Il y a un fait de notre Raison pratique qui donne les lois morales à travers l'idée de respect et de considérer autrui toujours comme une fin etjamais comme un moyen.

En combinant l'universalité de la finalité et sa non naturalité, on peut donc soutenir que lessavoirs doivent être guidé par une morale qui donne la finalité, sans laquelle l'homme se met en danger.

Conclusion : Les savoirs, en augmentant notre puissance sur le monde, n'augmentent pas notre sagesse.

C'est cet écart des savoirs et de la sagesse qui produit un danger important pour l'homme.

En effet, les savoirs ne permettentpas de montrer les finalités.

Dès lors, il faut admettre une politique ou une morale des savoirs, qui repose sur laprudence ou sur la raison pratique.

En ce sens, on peut préserver les hommes des nuisances possibles de leurssavoirs si l'on admet que les savoirs ne sont qu'un élément de la sagesse, et non sa finalité, laquelle consistant dansle développement de l'humanité de l'homme.. »

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