Comment savoir ce que l'on doit faire ?
Publié le 16/12/2009
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L’homme est un être, au deux sens du terme : en ce qu’il est un realité-humaine, mais aussi et surtout en ce qu’il est un devenir, une liberté de devenir. Or, ce devenir se crée, et n’advient pas seul. « (…) l’homme est d’abord ce qui se jette vers un avenir, et qui est conscient de se projeter dans l’avenir. [Il] est d’abord un projet qui se vit subjectivement (…) [et] rien n’existe préalablement à ce projet « écrira Jean-Paul Sartre, dans L’Existentialisme est un Humanisme. Et en effet, il est essentiel de voir l’homme comme un être en puissance qui se réalise en acte tout au long se son existence : il se définit par ses actions, n’est rien hors d’elles. Dans le champ de ce qu’il lui est permis de faire en toute légalité, l’homme est abandonné à lui-même, et est seul à pouvoir déterminer ce qu’il doit faire, en fonction de la vie qu’il souhaite construire, parmi une pluralité de potentialités. « L’homme est condamné à chaque instant à inventer l’homme « (ibid.).
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devoir auto-prescrit, se révèle dans la réalité être une conception idéalisée là où les hommes sont incapables de segouverner seuls et de toujours faire primer la raison sur la passion.
D'autre part, parce que les injonctionsreligieuses, en plus de n'être pas universelles (comme le prouvent les athées et la multiplicité des confessions), sontprivées et « n'ont aucune influence sur [les] actions en temps que (…) membre de la société » souligne Locke dans son Essai sur la Tolérance .
Par conséquent, les hommes ont recours à la « petite législation », à laquelle ils doivent se conformer.
Il s'agit là de tout l'appareil législatif, « (…) qui à l'origine peut être indifféremment ceci ou cela mais qui une fois établie s'impose » donnait déjà Aristote dans l'Ethique à Nicomaque (V; 10).
Les hommes doivent donc adopter un conformisme vis-à-vis de la loi positive : il s'agit là, et ce même dans les régimes démocratiques, d'unprincipe d'hétéronomie (en effet, bien qu'en démocratie l'on puisse considérer que les différentes assembléeslégislatives soient les voix du peuple, les lois en elle-même n'en sont pas immédiatement issues).
Pourtant, il semble que cela soit la seule issue possible de dire aux hommes ce qu'ils doivent mais surtout peuvent faire, et garantirainsi leur liberté.
« La liberté suit toujours le sort des Lois, elle règne ou périt avec elles, je ne sache rien de plus certain » écrivit Rousseau dans ses Lettres Ecrites de la Montagne (VIII).
Il est alors nécessaire de souligner le contraste qui s'est opéré dans notre formule : l'homme ne sait plus uniquement ce qu'il doit faire –comme passer sonpermis de conduire avant de prendre le volant-, il découvre surtout ce qu'il peut faire, sans aucune obligation –ilpourra conduire, une fois son permis passé.
Avec la loi positive, le devoir est amoindrit au bénéfice du pouvoir . Mais, à la différence des impératifs catégoriques que l'on peut choisir de contourner, tout en se sachantimmoral, et des lois divines qui, enfreintes, supposent un châtiment dans l'au-delà, le droit positif est un droitcoercitif –dans l'ici bas-, qui cette fois ci n'est plus exercé par l'appareil législatif, mais par « la puissance exécutrice [des choses] qui dépendent du droit civil », soit l'appareil judiciaire définit ici par Montesquieu.
Agir hors du champ autorisé par la loi, être hors-la-loi c'est risquer d'être jugé puis puni.
Ainsi, la loi qui nous plonge dans l'océan de ce qu'il est possible de faire dans un Etat donné, nous expose dans la même dynamique ce que l'on ne peut pas faire,ce qui revient ici à dire ce que l'on ne doit pas faire.
Les possibilités d'action de l'homme sont multiplement restreintes : de manière inhérente à sa nature par la voix de la morale qui lui dicte un devoir impératif –même si sa nature imparfaite lui permet de le contourner-, demanière transcendante par la voix de Dieu, et de manière extérieure et intransigeante, par l'ensemble des codes quilui disent ce qu'il lui est permis ou non de faire.
Parfois, les différentes législations tendent à se confondre, lespremières, non coercitives, pouvant conférer la légitimité à la dernière.
Mais, à l'intérieur du champ des libertés ainsidessiné, l'homme est livré à lui-même.
Il ne peut savoir précisément à tout moment tout ce qu'il doit faire, et doitjustement faire preuve de responsabilités. * * * L'homme étant seul responsable de sa conduite dans les limites des lois, se profile un second principe d'autonomie.
Celui de se guider seul dans un vaste spectre au sein duquel tout ce qui arrivera n'est que contingence(ayant évoqué ci-dessus les lois transcendantes, nous prendrons toutefois un axe athée).
Il doit donc agir et choisiravec connaissance et prudence. L'homme est un être, au deux sens du terme : en ce qu'il est un realité-humaine, mais aussi et surtout en ce qu'il est un devenir, une liberté de devenir.
Or, ce devenir se crée, et n'advient pas seul.
« (…) l'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et qui est conscient de se projeter dans l'avenir.
[Il] est d'abord un projet qui se vitsubjectivement (…) [et] rien n'existe préalablement à ce projet » écrira Jean-Paul Sartre, dans L'Existentialisme est un Humanisme. Et en effet, il est essentiel de voir l'homme comme un être en puissance qui se réalise en acte tout au long se son existence : il se définit par ses actions, n'est rien hors d'elles.
Dans le champ de ce qu'il lui estpermis de faire en toute légalité, l'homme est abandonné à lui-même, et est seul à pouvoir déterminer ce qu'il doitfaire, en fonction de la vie qu'il souhaite construire, parmi une pluralité de potentialités.
« L'homme est condamné à chaque instant à inventer l'homme » (ibid.).
Alors, savoir ce que l'on doit faire, c'est, tout en obéissant aux lois, concilier responsabilité et choix, où tout choix nécessite une délibération préalable, pour agir au mieux, et ce defaçon totalement subjective.
Illustrons cette théorie par un exemple : un médecin a deux patients atteints d'une.
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