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Commentaire de texte : extrait de l'Energie Spirituelle de Bergson : de "La société, qui est la mise en commun des énergies individuelles (...)" à "(...) dans une société plus vaste".

Publié le 03/05/2015

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bergson
La société offre à chaque individu la constituant la possibilité de voir son effort facilité par le biais du rassemblement des forces individuelles. Comme le souligne Pierre Kroptkine dans son essai L'entraide, un facteur d'évolution, "Les espèces asociales sont condamnées à s'éteindre. " La société assure donc la survie de l'espèce qui en est la créatrice. Cependant, seule l'évolution de la société peut garantir l'affirmation et le développement des libertés auxquels aspirent les individus. Comment la société peut-elle s'affirmer tout en progressant ? Bergson démontre à travers ce texte que la société doit maîtriser l'individu et lui donner la possibilité d'exprimer ses volontés. Nous exposerons donc le fait que la société doive mettre en état de dépendance l'individu tout en lui offrant des libertés individuelles si elle veut demeurer évolutive. Puis, nous verrons que si l'abandon de l'individu dans des habitudes inaltérables est tentant, il n'en reste pas moins pernicieux quant à la progression de la société, dépossédée de tout but. Enfin, nous serons amenés à examiner le cas des sociétés humaines qui, disposant de la pensée et de la science politique, sont en mesure d'établir un système soumettant l'individu à un ordre tangible, tout en respectant l'expression de ses volontés. La société doit mettre en état de dépendance l'individu et lui offrir des libertés individuelles si elle veut demeurer évolutive. En procédant à la "mise en commun des énergies individuelles" (l.1), la société permet à l'individu un accomplissement plus aisé de ses taches : son effort s'en trouve alors amoindri. Ainsi, l'union des forces garantit à tous ceux qui composent la société une existence plus stable que celle menée par des êtres vivant en marge. En outre, l'entraide et la solidarité préservent les membres de la société des aléas de l'existence, alors même que les êtres vivant en autarcie sont soumis à des vissicitudes similaires auxquelles ils ne peuvent se soustraire. Cependant, si la société assure la survie de l'individu, elle "ne peut subsister que s...
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« Dès lors, cette répétition infinie engendre la négation de l'être en tant qu'individu et la perte de “destination” (l.6) pour la société, puisque tous deux “(s'oublient)” (l.5/l.6).

Cette temporalité cyclique pousse les individus à “(faire et refaire) indéfiniment le tour du même cercle”.

Ils ne cherchent pas à assouvir leurs propres désirs puisque, plongés dans un “état de somnambulisme” (l.6), ils ne font que répondre aux besoins de leur société, répétant inlassablement les mêmes gestes, n'ayant que le sommeil pour tout échappatoire.

L'Homme, ce “roseau pensant”, (Pascal) diffère de l'animal puisqu'il ne peut se résoudre à cette forme de misonéisme caractérisant les sociétés d'insectes, l'épanouissement personnel de leurs membres ne pouvant avoir lieu.

L'individu dispose de la pensée alors même que les insectes n'ont, aux yeux de l'Homme, qu'une intelligence collective.

Ainsi, l'individu peut prétendre à un enrichissement tant personnel que sociétal. Or, seule la sortie de cercle pourrait conduire à l'acquisition d'une “efficacité sociale plus grande” (l.6) et à la possession d'”une liberté individuelle plus complète”.

(l.6).

Pour cela, l'individu doit “marcher droit en avant” (l.7), provoquant alors la sortie d'une conception temporelle cyclique au profit d'une vision linéaire. La faculté d'adjoindre les deux principes majeurs répondant de l'existence et de la progression d'une société n'est pas accessible à tous les êtres vivants.

Seules les sociétés humaines sont en mesure d'établir un système soumettant l'individu à un ordre tangible, tout en lui permettant de posséder des volontés propres et de les exprimer.

Les sociétés animales ne peuvent donc prétendre à l'édification d'un système respectant les deux principes que sont la subsistance par la subordination et la progression par la libre expression.

Quant à elles, les sociétés humaines, bien que “tenant fixés devant leurs yeux les deux buts à atteindre”, (l.8/9) semblent condamnées aux “(luttes) avec elles-mêmes” et aux “(guerres) les unes avec les autres”.

En effet, quoi que soumis à des règles et des lois communes, les Hommes d'une même société, possédant une éducation primaire différente de leurs pairs, désirant contenter leurs besoins et désirs propres, sont parfois amenés à entreprendre des luttes entre eux.

Pouvant prendre la forme de guerres civiles -”le plus grand des maux” selon Pascal-, se traduisant par “le frottement et par le choc” (l.10), ces conflits engendrent bien souvent le retour de la barbarie et la perte de toute humanité.

Les guerres entre sociétés humaines sont tout aussi barbares en cela qu'elles témoignent de la renaissance d'un caractère primitif bien loin de toute civilisation.

Ces luttes et ces guerres révèlent le dessein d'”arrondir des angles, (d'user) des antagonismes, (d'éliminer) des contradictions”afin d'insérer “les volontés individuelles” dans “la volontés sociale” (l.11), et cela sans déformation quelconque de l'une ou de l'autre.

En effet, seule la volonté commune peut permettre à l'Homme d'accomplir un effort plus grand, de produire une chose matérielle plus élaborée.

Si l'Homme choisit d'exercer ses volontés individuelles sans le moindre égard pour la volonté sociale, il réduit grandement ses chances de survie et ne peut pressentir une progression dans son existence.

Comme le montre Jean-Jacques Rousseau dans “Du contrat social”, le respect de la volonté sociale (ou volonté générale) doit être le fondement même de toute société.

L'individu aspirant à la satisfaction de ses volontés individuelles et révérant la volonté sociale connaîtra l'assouvissement de son désir, puisque ces volontés s'inscriront dans la volonté sociale, au même titre que celles possédées par tout membre d'une même société.

En enchâssant les volontés individuelles dans la volonté sociale, les sociétés humaines cherchent à s'insérer “dans une société plus vaste” (l.12/13), “sans perdre leur originalité ni leur indépendance”.

Les animaux d'une même espèce vivant dans un espace géographique restreint et étant aptes à cohabiter forment une seule et même société.

L'espèce humaine occupe l'ensemble de l'espace terrestre et a acquis, au fil des siècles, une culture et un savoir propre qui la différencie de ses congénères.

Les différentes sociétés humaines sont plus ou moins indépendantes les unes des autres et leurs disemblances les teintent de singularité, bien que leur origine soit parfois commune.

Les sociétés Occidentales trouvent en effet leur origine dans la civilisation hellénistique, tout comme les sociétés Orientales, les territoires marqués par la présence de cette même civilisation s'étendant d'est. »

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