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Culture et mondialisation ?

Publié le 27/03/2009

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« Nous sommes d'un temps dont la civilisation est en danger d'être ruinée par ses moyens de civilisation. « Cette affirmation d'un philosophe du siècle dernier peut s'appliquer aujourd'hui tout particulièrement à la culture face aux problèmes posés par la mondialisation : La multiplication des moyens techniques et leur diffusion mondiale peuvent se révéler nuisibles à rencontre des plus grandes valeurs culturelles de notre civilisation. Si l'on procède à un examen critique, culture et mondialisation semblent inconciliables si l'on s'en tient à une définition traditionnelle de la première notion. Sur le plan individuel, la culture est l'ensemble des connaissances acquises et des facultés intellectuelles qui caractérisent une personne. Sur le plan collectif, c'est l'ensemble des aspects intellectuels qui caractérisent une région, un pays ou une civilisation. La mondialisation est le fait de devenir mondial, c'est-à-dire de se répandre dans le monde entier, ce qui implique l'idée d'uniformisation, voire celle d'oppression.
Ainsi, culture et mondialisation sont souvent opposées, la seconde étant présentée comme l'ennemie désormais irrémédiable de la première. Mais il importe de dépasser cet antagonisme, en travaillant à l'élaboration d'une nouvelle culture planétaire.

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« Il est vrai que l'image du « rouleau compresseur culturel » américain est assez forte dans notre société deconsommation.Il faut reconnaître que le mode de vie et la culture des États-Unis d'Amérique tendent à se répandre et à s'imposersur l'ensemble de la planète - à tel point que les restaurants McDonald's, plus familièrement dénommés McDo, fontmaintenant figure de « lieux de culture ».Habillés de « jeans » et de « tee-shirts », chaussés de « baskets » ou « Nike » ou « Doc Martens », se gavant de «hamburgers » en sirotant du « coke » (Coca-Cola) avant d'aller rêver devant des écrans de cinéma ou de télévisionlargement occupés par des productions d'outre-Atlantique, ou de s'adonner aux jeux électroniques, les habitants dela planète, et notamment les jeunes, ont des comportements stéréotypés. Cette domination « culturelle » ne fait que refléter la domination économique et politique.

Depuis l'effondrement del'URSS, les États-Unis sont désormais la seule puissance mondiale.La Russie et les pays de l'Est sont en voie d'alignement sur beaucoup de pratiques américaines...

ce n'est pas l'undes moindres aspects de la mondialisation.

La Chine elle-même s'ouvre au capitalisme et à des modes américaines.Ainsi le constat de l'américanisation du monde se traduit de la manière la plus visible par l'uniformisation des modesde vie.

Les pays du Tiers Monde eux-mêmes y aspirent.Le danger de l'appauvrissement culturel ne peut plus être ignoré.Dans un monde où il s'étend à un nombre toujours plus grand de consommateurs, le fait culturel américain (avec sesprolongements asiatiques) n'offre plus aux créateurs qu'un espace, et même une liberté de création, de plus en plusréduits.La « banalisation » économique de la « culture » provoque une restriction de l'accès des artistes au public, et à lalimite condamne la réalisation de leur œuvre.Cela se vérifie notamment dans les domaines qui nécessitent des moyens techniques considérables, en particulier le« septième art » : dans beaucoup de pays, la production cinématographique est en crise, ou même a disparu, nepouvant faire face à la concurrence des films « made in Hollywood ».L'accès au public passe évidemment par l'accès aux médias.

Or ceux-ci sont de plus en plus monopolisés.

Ladomination américaine s'était déjà affirmée dans le cinéma, puis la télévision.

Elle risque de s'accroître avec lecommerce électronique et Internet.La réalisation même des œuvres peut être compromise.

Quel pays peut fournir assez de capitaux pour produire desfilms à grand spectacle comme « Titanic » ou « La guerre des Etoiles » ? Ainsi la culture cinématographique tend àdevenir monochrome et planétaire.La création exige des moyens financiers de plus en plus importants pour sa réalisation - d'où sa dimensionéconomique - ou encore simplement pour donner au créateur du temps pour créer.Ainsi le risque d'une « norme culturelle unique », imposée par les États-Unis, ne peut être négligé.

Et cettedomination sera concomitante dans la sphère politique.

Nous sommes donc confrontés au triptyque « économiedominante - culture unique - pensée unique ».Ainsi la mondialisation est souvent présentée comme l'adversaire irréductible de la culture, dont elle menacerait larichesse et la diversité, voire l'existence même.Pourtant, au-delà des réactions négatives ou défensives, il faut aussi s'interroger sur la notion de culture mondiale,et se demander si une mondialisation mieux conduite ne pourrait pas être finalement bénéfique pour la culture del'humanité.

Il - Il faut dépasser l'antagonisme entre culture et mondialisation, en élaborant une nouvelle cultureplanétaire Si la mondialisation prend souvent le visage de l'américanisation, il ne faut cependant pas exagérer la menace.La culture ne se résume pas à Hollywood.

Les Américains eux-mêmes apprécient des œuvres de la cultureeuropéenne, notamment françaises.

En sens inverse, il faut signaler les artistes américains, et notamment lescinéastes, qui ont été reconnus en Europe avant de l'être pleinement aux États-Unis (Woody Allen, ClintEastwood...).Ainsi peut apparaître un niveau réel de mixité de cultures.

Des écrivains du monde entier écrivent aujourd'huidirectement en anglais, mais conservent leurs valeurs culturelles propres, à l'exemple de Salman Rushdie.

La Franceaccueille souvent des écrivains étrangers de langue française, et l'un de nos récents Prix Goncourt est d'origineRusse (Andréi Makine), tandis que le prix Nobel de littérature a été attribué en l'an 2000 à l'un de nos compatriotesd'origine chinoise (Gao Xinjian, réfugié politique en 1988).

Des cinéastes français, anglais ou japonais vont tourneraux États-Unis ou ailleurs, afin de porter leur culture vers un plus large public.Il convient donc d'accorder toute sa valeur à la notion d'enrichissement mutuel.C'est qu'en effet la culture n'est pas figée.

Une culture immobile serait une culture morte.

La culture est aucontraire en pleine évolution.Il est parfaitement possible de constater la coexistence des phénomènes de mondialisation et d'unapprofondissement des particularismes culturels. Ainsi, la France s'efforce de défendre ses valeurs culturelles, et notamment sa langue, sur le plan mondial, tout enacceptant en son sein la revitalisation des cultures régionales.La culture d'une nation est le miroir où se reflètent ses connaissances, ses croyances et ses traditions originales.Comme l'a écrit l'un de nos grands historiens, « c'est en bref, une clé à l'aide de laquelle on peut ouvrir la porte de laconnaissance de son peuple et de ses institutions ».. »

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