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Dans quelle mesure peut-on se sentir maître de son futur ?

Publié le 30/03/2011

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   L'homme semble bien être le seul animal à avoir une conscience étendue du temps. Étendue dans le passé et dans le futur, alors que l'animal vit dans l'instant ou dans des franges du présent, le passé et le futur proches. La connaissance du passé permet à l'homme d'utiliser les expériences des générations précédentes. C'est d'ailleurs une des explications de la domination de la race humaine. L'homme est le seul être qui ne reparte pas de zéro à chaque naissance, mais accumule les acquis. Il peut parallèlement construire des projets à plus ou moins long terme, organiser son futur. On objectera qu'il est de toutes façons limitée par sa condition mortelle. Certes, mais l'entreprise artistique, scientifique ou la simple volonté de laisser un témoignage — fût-il d'ordre familial ou affectif — témoigne d'une volonté de lutter contre la mort.

« conjonctions politiques et économiques remettent en cause les projets de l'individu.

La crise balaie telle vocation, ladictature nie les droits de l'homme, celui de dire ce qu'il pense, de ne pas être arrêté arbitrairement, de se défendrequand il est accusé.

L'évolution, le progrès ne suivent pas un cours régulier.

Tel pays sur la voie de la démocratie sereferme brutalement et les habitants sont à nouveau bâillonnés.

Tel autre voit son économie péricliter et seschances de se développer s'effondrer.

Tel autre enfin qui, suivant à peu près l'évolution des mœurs occidentales,prône le traditionalisme et revient sur les droits acquis.

Ces contrecoups, quelles que soient leurs causeséconomiques, politiques ou religieuses, empêchent l'homme d'être maître de son futur. L'individu, de toutes façons, n'a jamais pu être totalement libre.

Le destin continue à se manifester de manièretraditionnelle, pourrait-on dire, signalant les limites de la condition humaine.

La maladie, la mort, le surgissementinexplicable du Mal frappent indifféremment, au-delà de la pauvre notion de justice humaine.

Comment justifier quela maladie, l'accident de voiture, d'avion, le tremblement de terre s'abattent sur tel visage de l'innocence ? Voltairene pouvait comprendre, ni admettre le tremblement de terre de Lisbonne, mais philosophes et particuliersd'aujourd'hui éprouvent la même indignation devant les sinistrés des catastrophes naturels.

Manifestation du Mal, duDestin, du Sort : les mots varient selon les systèmes de pensée, l'impuissance est la même. L'homme moderne a acquis une certaine autonomie dans les domaines se rattachant à l'évolution des sociétés, dansce qui est lié à l'homme et par conséquent contrôlable par lui.

En revanche, il n'est pas plus libre que ces ancêtresdevant les forces aveugles de la nature.

La complexité de la vie moderne a même placé hors de sa portée un certainnombre de décisions qu'il ne peut plus prendre, mais qui influencent directement son existence.

A l'échelle de la tribuou du village, l'homme responsable agit politiquement et économiquement.

Aujourd'hui, les grandes décisions ne seprennent même plus au niveau national, mais international, ce qui limite singulièrement la force d'interventionindividuelle.

Contrôle-t-on aujourd'hui les conséquences de la politique économique ou écologique ? Le passé etsurtout ses erreurs constituent-ils des leçons pour l'avenir ? L'homme est le seul animal capable d'accumuler lesexpériences et d'en faire son profit.

Mais est-ce le cas en histoire et en politique ? Est-ce d'ailleurs possible ? Onpeut raisonnablement avancer que, comme en médecine, l'information peut prévenir le fléau.

Certains mots d'ordre,certaines attaques ressemblent trop à des événements passés pour qu'un observateur lucide et objectif ne tire pasla sonnette d'alarme.

En politique aussi, on peut dans une certaine mesure prévoir. Conclusion L'homme a toujours redouté le futur.

Ce fut une peur anxieuse, déraisonnée, la peur d'un être faible devantl'inconnu.

Cette peur a évolué, a régressé dans certains domaines.

L'homme a acquis une plus grande maîtrise deson destin personnel grâce aux progrès scientifiques, à l'évolution des mœurs.

Cette liberté est cependant inégaleselon les lieux et les conjonctures.

La condition même de l'homme implique qu'il ne puisse être totalement maître deson destin, que les grandes forces aveugles le défient encore comme ses ancêtres.

L'homme ne peut tout prévoir, lehasard est une part essentielle de la vie sous son visage heureux ou tragique.. »

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