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Dans quelles mesures peut on parler de droit à la guerre ?

Publié le 20/03/2005

Extrait du document

droit
Ce dernier est ce qui permet aux individus de défendre leur vie quelles que soient les conditions. « Le DROIT DE NATURE que les auteurs appellent généralement jus naturale est la liberté qu'a chacun d'user comme il le veut de son pouvoir propre, pour la préservation de sa propre nature, autrement dit de sa propre vie. »XIV. Si l'on considère que la guerre fait partie des moyens permettant de défendre ses biens et sa vie, alors le droit à la guerre fait partie du droit naturel, et peut être exercé sans limite à l'état de nature.             ● Ce droit à la guerre s'exprime dans des circonstances particulières. En effet, l'état de nature est un état de guerre, c'est-à-dire qu'il y a une disposition avérée au combat - et non pas un combat permanent- et dans certaines circonstances les luttes éclatent. C'est quoi qu'il en soit autrui qui est à l'origine du déclenchement de la guerre. J'ai donc le droit de faire la guerre, c'est-à-dire de me protéger et de me défendre dans plusieurs circonstances : il existe trois causes de conflits, la compétition (attaque pour le profit), la défiance (attaque pour la sécurité), la gloire (attaque pour la réputation).             è A l'état de nature, les hommes vivent selon le droit naturel, et rien n'existe pour les protéger. Le droit à la guerre fait partie de ce droit naturel car il permet aux individus de se défendre.

 

Bien définir les termes du sujet :

- « Le droit « : Le droit peut avoir en général plusieurs sens : droit positif, coutumier, international, droit de résistance… Mais ici, le terme est particulier puisqu'il ne s'agit pas de désigner les principes qui régissent les rapports des hommes entre eux. Il faut plutôt garder l'expression dans son ensemble, car il ne s'agit pas que d'un droit, mais d'un droit à : c'est le pouvoir moral de faire ce qui est conforme à une règle précise. Le droit à la guerre est différent du droit de guerre, puisque ce dernier implique l'existence d'une règle selon laquelle nous serions autorisés à faire la guerre, alors que le droit à la guerre pose seulement la question de savoir si cela est permis.

- « Guerre « : Elle peut désigner soit le conflit ouvert et la lutte armée entre deux Etats, individus ou groupe d'individus, soit la disposition avérée combat. Elle oppose des ennemis, c'est-à-dire des entités ayant des intérêts contraires, et a en général pour but la défense, la conservation, ou la possession.

 

Construction de la problématique.           

            L'expression "droit à la guerre" peut sembler quelque peu étrange puisqu'un droit défend en général quelque chose, que ce soit des intérêts ou des individus; le droit protège, alors que la guerre prend par force. Le droit agit pour le bien de quelque chose, alors que la guerre est destructrice. Les deux termes semblent ainsi s'opposer dans la manière dont ils parviennent à leur fin. En effet, le droit a recours à la légalité, alors que la guerre a recours à la force. Le sujet perçoit bien cette opposition puisqu'il ne cherche pas généraliser ce droit à la guerre. Au contraire, il tente de savoir dans quelles circonstances spéciales, dans quelles conditions précises il peut être revendiqué.

            Le droit à la guerre existe forcément pour défendre quelque chose. Il s'agit donc de savoir dans quelles circonstances la guerre et pour quelles raisons la guerre peut être considérée comme légitime. Autrement dit, qu'est-ce qui est important au point de faire la guerre pour le défendre ? Dans quelles circonstances est-il possible de revendiquer légitimement un droit à la guerre ?

 

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« ● Or, pour Kant, cette rébellion qui mènerait à la guerre est impossible dans un Etat de droit, dans une organisation politique bien constituée.

En effet, selon lui, le peuple qui estdéjà soumis à la loi civile ne doit pas réfléchir sur l'origine du pouvoir suprêmepour le remettre en cause, et lui doit une obéissance inconditionnelle.L'individu qui voudrait remettre en question l'Etat et résister ainsi à l'autoritéactuellement régnante, doit être puni, mis à mort ou banni.

Toute forme decontestation, et à plus forte raison le droit à la guerre sont donc interdits carils déséquilibrent l'Etat, remettent en cause la volonté législatrice universellede l'état juridique, ce qui n'est pas possible, puisque la loi est universelle et apriori.

● Pour Kant, il n'existe donc aucune circonstances qui permettrait derevendiquer un droit à la guerre, car cette dernière entre en contradictionavec la sauvegarde impérative de l'Etat.

Ainsi, dans l'Etat, le souverain n'aque des droits envers les sujets, pas de devoirs.

Si son organe (le régent)procède contrairement aux lois, on peut se plaindre, mais pas résister, et pasfaire la guerre.

Rien ne peut imposer des bornes à l'Etat, parce pour que celasoit possible, il faudrait que celui qui limite la puissance de l'Etat soit aussifort que lui, qu'il protège les sujets qui résistent, et puisse ordonnerpubliquement la résistance.

Cela n'est pas possible, et si c'était possible, ilserait le souverain, ce qui est contradictoire.

è Le droit à la guerre est donc contradictoire avec l'existence de l'Etat, puisque ce dernier ne peut pas autoriser ni légitimer quelque chose quile menacerait.

Le droit à la guerre ne peut donc pas exister officiellement,mais il ne peut pas non plus être revendiqué par les individus.

Ces derniers ne peuvent en aucun cas s'opposerlégitimement à l'Etat.

III/ La guerre peut devenir un devoir dans certaines conditions : Pour Kant, le droit à la guerre est inenvisageable au niveau individuel dans l'état civil, quelles que soient lesconditions.

Cependant, il existe des Etats injustes envers les citoyens, et il peut parfois sembler légitime de serévolter, d'entrer en guerre contre les institutions.

● C'est ce qu'explique Locke dans Traité du gouvernement civil.

En effet, il existe selon lui certainescirconstances dans lesquelles il est non seulement légitime mais aussi obligatoire d'entrer en guerre contre lesmagistrats représentants les institutions.

Ainsi, lorsque ces derniers trahissent la confiance que les individus ontmise en eux pour s'emparer du pouvoir, ces magistrats nient le droit des citoyens : les individus peuvent doncrevendiquer et exercer leur droit à la guerre.

Autrement dit, ils ont le droit de se soulever et de contester lesmagistrats, d'entrer en guerre contre eux.

Il en va de même lorsque un ou plusieurs individus légifèrent sans avoirreçu le mandat du peuple, ou quand les dépositaires du pouvoir législatif exercent des voies de fait contre lapropriété des sujets… ● Lorsqu'il y a détournement de pouvoir, le pacte politique est donc rompu, et les individus sont fondés àdésobéir aux ordres frelatés.

Comme l'autorité politique a pour fondement le consentement du peuple, ce dernierpeut résister et entrer en guerre lorsque sa confiance est trompée.

Le droit à la guerre peut donc être revendiqué et exercé dans certaines circonstances particulières. Conclusion : Nous avons vu que le droit à la guerre n'est pas un droit qui peut se revendiquer de n'importe quellemanière; il ne peut pas être exercé dans n'importe quelles circonstances, et son exercice dépend de la conceptionque l'on a de l'Etat.

Il est donc possible de dire que le droit à la guerre ne peut exister que dans certainescirconstances particulières dont il n'est pas possible de dresser l'inventaire.

Il conviendrait donc d'étudier chaquesituation avant de déterminer si oui ou non il peut s'exercer légitimement.. »

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