De la terre sur la tête
Publié le 19/03/2015
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Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on
jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais.
Pascal, Pensées, Brunschvicg 210.
«
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bruyantes, les intérêts de ce monde déploient sans retenue
leur empire.Jusqu'à vivre dans l'intimité des hommes comme
des passions qu'ils tireraient d'eux-mêmes.
Le roi est nu pour
tant, loin des yeux éblouis par tant de luxe et de pompe.
On se
souvient du grinçant rappel de Montaigne : « Au plus élevé
trône du monde, si ne sommes assis que sur notre cul » (Essais,
III, XIII).
La condition humaine s'investit dans les rôles, entre exalta
tion et dérision.
La comédie est belle, que ponctuent les rires
et les assouvissements, les attentes et les consécrations.
Mais
l'heure est venue de mourir.
Pourquoi ce rappel intraitable?
S'agit-il d'insister sur la finitude humaine, comme à plaisir,
pour dresser le tableau sinistre d'une «misère de l'homme
sans Dieu»? Pascal s'y emploie, jusqu'à fonder une sorte de
nihilisme où s'invalide toute entreprise humaine qui ne relè
verait pas de la déférence soumise à un Dieu caché, sensible au
cœur, introuvable à qui ne se retire pas un tant soit peu des
affaires du monde.
Même ceux qui savent et méditent, se fiant
au pouvoir de la raison pour comprendre et mettre à distance,
pour esquisser une sagesse dont l'action en ce monde pourrait
s'éclairer, ne sont pour Pascal que des «demi-habiles».
Ils
n'ordonnent pas tout à la foi inconditionnelle, et à la cons
cience vive que nulle pensée humaine ne peut valoir en fin de
compte au regard de l'ordre ultime et premier des choses vers
lequel fait signe cette foi.
La parole de !'Ecclésiaste (1, 1) est ici mémorable: «Vanité
des vanités, vanité des vanités, tout est vanité [ ...
].
Ce qui a
été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il
n'y a rien de nouveau sous le soleil [ ...
].j'ai vu tout ce qui se
fait sous le soleil ;
et voici, tout est vanité et poursuite du vent.
J'ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse, et à connaître
la sottise et la folie ; j'ai compris que cela aussi était la pour
suite du vent.
Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de
chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa dou
leur.
»
En cette étrange et radicale disqualification se prépare le ter
rain d'une apologie chrétienne outrée.
Tant de misère et de
faute, tant d'illusions et de ferveur mal placée, quand l'homme
tourné vers le monde est absent de lui-même, appellent un
geste radical.
Et il vient.
Image glacée de la mort, qui forcément
jette son ombre noire sur toutes les choses, même les plus belles.
On reconnaît ici la vieille condamnation augustinienne du.
»
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- Déjà tout travail, chez l'écolier, se faisait de tête, à la promenade, en jouant, en se roulant par terre, ce qui était sa posture favorite. Pierre Berthelot et Jules Lemaître, Séance de l'Académie française du 2 mai 1901
- Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. Pensées (1670), 210 Pascal, Blaise. Commentez cette citation.
- Le corps sain parle avec plus de probité et plus de pureté, le corps complet, carré de la tête à la base: il parle du sens de la terre. Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885) Nietzsche, Friedrich Wilhelm. Commentez cette citation.
- Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste: on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. [ Pensées (1670), 210 ] Pascal, Blaise. Commentez cette citation.
- « Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste : on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais. » Pascal, Pensées, 1670 (posth.). Commentez cette citation.