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De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa, et l'homosexualité (Freud)

Publié le 12/06/2012

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Le phénomène d’homosexualité, ainsi que son rejet, ont toujours été présents dans toutes les cultures. A partir de l’avènement du christianisme, l’homosexualité a même été passible de mort. Jusqu’à la fin du 20ème siècle, l’homosexualité a été réprimée par la justice. Ce n’est que depuis peu que l’homosexualité est acceptée socialement (Gay pride, question du mariage homosexuel, médiatisation abondante sur le sujet…).    A l’époque où Freud élabore sa théorie sur l’homosexualité, la nosographie psychiatrique classe l’homosexualité dans les maladies mentales (elle subsiste dans la classification des maladies mentales de l’OMS jusqu’en 1983). L’homosexualité était soit une affaire médicale relevant du psychiatre, soit une affaire pénale relevant du juge.  Freud, contrairement à l’avis dominant, ne considère pas l’homosexualité comme une maladie, mais plutôt comme une orientation sexuelle, un choix d’objet parmi d’autres : « le choix d’objet homosexuel est présent dans la vie psychique normale. «  Freud avance en 1920 : « La psychanalyse n’est pas appelée à résoudre le problème de l’homosexualité, mais seulement à dévoiler les mécanismes psychiques du choix objectal et à suivre les voies qui conduisent de ces mécanismes aux montages pulsionnels «.

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« 1.2.4 La jalousie délirante « La jalousie délirante correspond à une homosexualité tourné à l'aigre et affirme à bon droit sa place parmi les formes classique de la paranoïa » La jalousie délirante diffère de la précédente en ce que la tendance à l'infidélité concerne l'objet du même sexe, ce qui la range dans la paranoïa : « ce n'est pasmoi qui l'aime, lui, c'est elle qui l'aime » (chez l'homme).

Cependant, même ici, souligne Freud, la jalousie provient des trois strates : la remarque confirme quela distinction claire des formes de jalousie s'ouvre aussitôt à la complexité des transitions et mélanges, en relativisant l'opposition normal-pathologique.

Dans lecas de délire de jalousie, on sera préparé à voir la jalousie provenir des trois strates et pas seulement du troisième. 1.3 Evolution de la théorie sur la jalousie après 1922 Freud a continué mais en adaptant sa pensée à ses nouveaux topiques, à la fin de l'année 1922, et au début de l'année 1923 il continu avec la jalousie en setournant vers la rivalité jalouse entre frère et sœur.

En 1925, Il écrit sur le fait que la jalousie joue un rôle plus important chez la femme, jalousie renforcée parle « détournement du pénis ».En 1926, il écrit Inhibition, symptôme et angoisse, dans lequel il parle d'une nouvelle origine de l'angoisse : la crainte de la séparation de la perte d'objet, où il ydécrit le cas du « petit Hans » « position œdipienne de jalousie et d'hostilité envers son père qu'il aime pourtant de tout son cœur… ».Cette même année, il parle également d'attitude de jalousie « pourquoi l'homme ne peut-il pas accepter l'amour physique de l'homme même quand il se senttrès fortement lié à lui sur le plan psychique ? Ce ne serait pas contre la nature de l'Eros qui, avec le dépassement de la rivalité naturelle entre hommes(attitude de jalousie), connaitrait un triomphe remarquable ». En 1932, Lacan fournit une traduction française du texte, combinant précision et réécriture stylistique.

La jalousie ne cessera d'être présente dans son parcours,et LACAN se fera une place dans le portrait freudien de la jalousie.Malgré l'apport freudien, la jalousie a quelque peu échappé à la psychanalyse.

En 1947 Daniel LAGACHE consacre un texte de référence à la « jalousieamoureuse » dans lequel l'apport freudien qu'il est loin d'ignorer se retrouve ignoré voir éclipsé. Mélanie Klein quant à elle, a analysé la jalousie du petit enfant, dans laquelle elle voit un phénomène lié à l'envie et à la privation du sein maternel, ce quisuscite une tendance sadique à détériorer l'objet perdu. 2 LA PARANOÏA 2.1 Historique de la paranoïa« Paranoïa » vient du grec classique et désigne à la base l'emportement d'un délire et non une maladie de l'âme.

Ainsi, ce terme évoquera par exemple, dansLes Sept contre Thèbes, l'étreinte fatale dans laquelle se précipitent Œdipe et Jocaste, ou encore chez Euripide la terrifiante vision à laquelle Oreste est en proieaprès le meurtre de sa mère.

On retrouvera aussi le vocable « paranoïa » dans la définition juridique, attestée par Platon et par Andocide, de la procédured'interdiction à laquelle est exposé le père prodigue de la part de ses héritiers.

Ce terme sera alors repris par la psychiatrie allemande au XIXème siècle pourdécrire des comportements observables.

Il fera alors parti de la classification nosographique, en équivalence au délire systématisé de l'école française.Quant à lui, Freud défini la paranoïa comme une psychose qui se caractérise par un délire plus ou moins systématisé.

La paranoïa trouverait son origine dans ladéfense contre un désir homosexuel.Pour en apprendre plus sur cette psychose, il analysera des patients qu'on peut classer comme étant paranoïaque et essayera de mieux comprendre lesmécanismes dont il est question dans cette pathologie psychotique.C'est dans ce texte qu'il les énoncera plus en détails ; donc après avoir fait une brève présentation de la paranoïa comme l'entend Freud, nous analyserons plusen détail le chapitre de ce texte concernant cette psychose, puis nous décrirons les 3 délires se rapportant à celle-ci.2.2 Présentation de la paranoïaSelon Freud, la paranoïa se place à côté du trouble obsessionnel en tant que psychose intellectuelle.

Il pense que « si les obsessions sont imputables à quelquestroubles affectifs et si nous démontrons qu'elles doivent leur puissance à quelques conflits, la même explication doit être valable pour les idées délirantes ».Donc pour lui, ces idées délirantes découlent d'une perturbation affective et leur force est due à un processus psychologique.La paranoïa prend son origine dans une fixation pendant la phase narcissique, lorsque l'enfant fixe son désir sur une personne du même sexe.

Il souligne dansun article qui fait suite à son Cas Schreber, que ce choix homosexuel n'a rien de problématique en soi ; des foules de gens n'ont aucun problème avec un telchoix et vivent une vie heureuse.

Le problème débute au moment où le malade s'oppose à ses désirs, les refoule, les contredit.

C'est après les avoir refoulé queces désires font retour et sont projetés sur un objet extérieur.

Le refoulement est donc à la base de la paranoïa.La paranoïa chronique sous sa forme classique est un mode pathologique de défense comme l'hystérie, la névrose obsessionnelle et les états de confusionmentale.Si chez le sujet névrotique l'angoisse est dite "de castration", chez la personne psychotique il existe une angoisse de morcellement, celle-là même qui renvoie àun conflit non résolu de sa petite enfance.

Le sujet paranoïaque a une relation à l'Autre de type psychotique dans le sens où il ne fait pas de différence entre cequ'il pense et ce que les autres pensent ou font.

De ce fait, il lui sera très difficile de prendre du recul par rapport à ce qu'il fait ou ce qu'il dit, car celasignifierait se mettre à la place de l'Autre. Les gens deviennent paranoïaques parce qu'ils ne peuvent tolérer certaines choses.

Mais pour cela il faut, d'après Freud, que leur psychisme y soitparticulièrement disposé.De plus, Freud parle d'une démesure narcissique au cœur de la paranoïa.

D'après le paranoïaque, la fin du monde est proche, et pour cause, elle se confondavec sa propre mort.Il met aussi en avant les pulsions homosexuelles qui se sont sublimées en pulsions sociales, permettant au paranoïaque d'accéder puis de jouir de postessociaux clefs.

Quand rien n'entrave cette sublimation, tout va bien car socialement ce n'est pas culpabilisant, mais dès qu'intervient une trop forte poussée depulsions homosexuelles, seul le délire est alors apte à l'évacuer ; c'est le cas du Président Schreber.Par exemple, ces pulsions homosexuelles sublimées en pulsions sociales sont celles qui incitent les jeunes enfants à se retrouver en groupes du même sexe àl'école, et les adolescents à se réunir en bande du même sexe pour se mesurer à d'autres.Dans la paranoïa il y a donc des pulsions homosexuelles, des accès de jalousie, une démesure narcissique, mais aussi un développement de la mégalomanie etune certaine hypocondrie.

D'ailleurs, dans le cas du Président Schreber, Freud dit que « l'hypocondrie est à la paranoïa ce que la névrose d'angoisse est àl'hystérie ».La paranoïa peut apparaitre chez un patient sous 3 formes, c'est ce qu'on appelle les 3 délires de paranoïa.

Il y a le délire de jalousie, le délire de persécution etle délire d'érotomanie.Dans ces trois délires de paranoïa il y a toujours la présence d'un homme (dans le cas d'une paranoïa masculine) ou d'une femme (dans le cas d'une paranoïaféminine) plus haut placé(e) socialement ou non.

Ce sera le "persécuteur", rôle nécessaire à la construction délirante.

Les mécanismes de contre investissementet de projection ont maquillé une pulsion sexuelle intolérable en pseudo-réalité beaucoup plus acceptable pour le sujet délirant.

C'est un délire systématisé, nelaissant aucune prise au doute et se construisant au fur et à mesure que la personne paranoïaque a besoin de se protéger de ses propres pulsions.

On notera letravail d'un "refoulement premier", qui permet de ne pas voir en l'homme aimé (ou en la femme aimée) un Objet sexuel.2.3 Analyse du texte et des 3 délires de paranoïaDans ce texte, Freud parle de 2 cas de paranoïaques.

Le premier est celui d'un jeune homme présentant une « paranoïa de jalousie » alors que son épouse estirréprochable.

Il nous dit avoir vu ce patient sortant d'une période agitée d'un délire ininterrompu et qui ne présente plus que des accès bien séparés les uns desautres, mais survenant tout le temps le lendemain d'un acte sexuel, par ailleurs satisfaisant pour les deux partenaires.Freud pense qu'après cet assouvissement de la libido hétérosexuelle, la composante homosexuelle de cet individu, excitée par ce rapport, s'exprime fortementdans cette crise de jalousie.

Il se rend compte que ce jeune homme, observant très attentivement l'inconscient de son épouse, interprète les plus petits indicesqu'il peut y trouver pour renforcer sa suspicion de l'infidélité de son épouse, comme le font habituellement les paranoïaques persécutés.

Ces derniers, nereconnaissent chez les autres, rien qui ne soit indifférent et exploitent dans leur « délire de relation » les moindres indices que leur donnent ces autres, cesétrangers.

C'est d'ailleurs ce dont il est question dans le deuxième cas. Le second cas est celui d'un jeune homme ayant été classé comme paranoïa persecutoria.

Il y avait chez ce jeune homme une ambivalence dans le rapport aupère d'une envergure tout à fait extraordinaire, comme dit Freud.

D'un côté il était « le plus accompli des rebelles », en s'écartant des souhaits et des idéaux deson père, et de l'autre, dans une strate plus profonde, il était resté « le plus soumis des fils », qui après la mort de son père se refusait la jouissance de lafemme.Suite à l'analyse de ces 2 cas, Freud mentionne l'existence de 2 facteurs essentiels dans la paranoïa.

Les facteurs qualitatif et quantitatif.Le facteur qualitatif serait la présence de certaines formations névrotiques, tandis que le facteur quantitatif correspondrait au degré d'attention, plus exactement. »

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