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« Décider qu'un acte est juste »

Publié le 02/10/2013

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Une première remarque s'impose : juger de la conformité aux lois est loin d'être aussi simple que de juger si un sportif a respecté les règles du jeu. Il peut y avoir des lois qui dans certaines situations se contre· disent : en 1978, par exemple, Valéry Giscard d'Estaing avait promulgué une loi interdisant le rapprochement des familles immigrées sur le sol français, bafouant ainsi le droit individuel à la vie privée ... Récemment on a vu des commerçants français ouvrir en toute légalité un compte en Grande-Bretagne, alors même qu'ils ont l'obligation de déclarer leurs revenus au fisc ... Bref, une loi peut souvent être détournée, contournée, contredite, au nom d'une autre. Qu'est-ce que cela signifie 7 Même si les lois sont nombreuses, elles ne peuvent en aucun cas couvrir toutes les situations qui se présentent dans la réalité. Le droit du travail, par exemple, n'a pas encore réglementé le télétravail ou les nouveaux problèmes qui se posent avec l'expansion du travail à domicile (inquanti· fiable, improuvable ... ). Autrement dit, dans ces cas, pour décider qu'un acte est juste, il ne suffit pas de contrôler la conformité à des lois qui n'existent pas encore ou qui se contredisent.

« ~ On doit également relever l'association« juste» et« acte».

Pourquoi le caractère cc juste »ne qualifierait-il que des actes 7 N'est-ce pas déjà orienter le sujet que d'éliminer tout ce qui n'est pas de l'ordre des actes? Le présupposé, qu'il conviendra de discuter, est de poser que la question de la justice n'a de pertinence que par rapport à des actes.

~ De ce qui précède, on perçoit que toutes les difficultés du sujet pro­ viendront de ce qu'on entend par «juste ».

DES TERMES AUX NOTIONS ~ Il est clair que le terme « juste » est celui à partir duquel toutes les questions vont être soulevées et le problème élaboré.

L'expression« acte juste» renvoie spontanément à l'idée de justice.

L'acte juste serait celui qui est accompli en vue d'établir la justice.

Les champs de la philo­ sophie auxquels fait appel la question sont donc la morale et la poli­ tique, si tant est qu'on puisse les dissocier.

Mais il convient d'avoir en tête qu'un acte juste pourrait bien être également un acte accompli au bon moment au bon endroit, un acte qui « tombe à pic ».

Avoir les mots justes, par exemple dans une situation douloureuse, consiste à dire des paroles qui font du bien parce qu'elles sont exactes et adéquates à des circonstances et à des intentions données.

L'adjectif 11 juste» manifeste dans ce cas la justesse des propos.

Quels sont les présupposés d'une séparation, tout au moins lexicale, entre justice et justesse 7 Pourquoi les dissocier ? ~ Revenons sur l'emploi particulier du verbe « décider » : il signifie ici « distinguer », mais avec la nuance qu'il pourrait également s'agir d'un engagement volontaire.

Le verbe décider est celui qui nous fait passer de la raison théorique qui distingue à la raison pratique qui s'engage, il correspond donc à cette faculté synthétique. »

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