Dialoguer n'est-ce monologuer ?

« Le dialogue ne peut pas être qu'un monologue déguisé Le langage est né de l'échange avec autrui.

Il faut donc que le dialogue soit un véritable échange d'idées et de sentiments, pas seulement un monologue, lequel peut se passer de langage.

Le langage implique le dialogue L e langage n'est pas un phénomène surajouté à l'être-pour- autrui: il est originelle- ment l'être-pour-autrui, c'est-à-dire le fait qu'une subjectivité s'éprouve comme objet pour l'autre», dit Sartre dans L'Être et le néant.

Pour qu'il y ait langage, il faut forcément qu'il y ait un autre à qui nous voulions dire quelque chose.

Seul le fou s'enferme dans le monologue, c'est-à-dire dans un langage qui n'a de sens que pour lui.

Le dialogue est nécessaire I 1 est exagéré de dire que les hommes sont égoïstes au point d'être incapables de dialoguer.

«Plus une conversation est vraiment une conversation, moins sa conduite dépend de la volonté de l'un ou de l'autre partenaire.

Ainsi donc la conversation effective- ment menée n'est jamais celle que nous voulions mener.» Hans Gadamer, Vérité et méthode Quand bien même ils seraient fermés sur eux- mêmes, leur intérêt les oblige à échanger un minimum d'informa- tions.

Le vrai dialogue est cependant bien plus que cela: c'est une manière d'être ouvert à autrui, de s'influencer mutuel- lement.

Deux monologues ne font pas un dialogue M ans un dialogue, aucun des deux interlocuteurs ne maî- trise la discussion.

ce que je dis dépend de ce que l'autre dit.

C'est donc vraiment une parole commune qui réunit «deux paroles» (dia-logos), et non la simple addition de deux monologues.

Tout langage implique un échange avec autrui.

Dans un dialogue, les deux interlocuteurs s'influencent réciproque- ment et ne sont pas enfermés dans leur propre parole.. »