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Dire d'un jugement qu'il est subjectif, est-ce dire qu'il est arbitraire ?

Publié le 24/08/2005

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Le jugement peut donc être subjectif et néanmoins non arbitraire. On peut donner un critère interne du jugement, qui donne la norme du jugement quant à sa forme. C'est ce que fait la logique des propositions : tout jugement prédicatif est l'association d'un prédicat à un sujet, la logique va étudier toutes les formes d'association possibles. On peut par exemple étudier les différentes formes de syllogismes indépendamment de leur contenu en faisant varier la qualité (affirmative/négative) et la quantité (universelle/particulière) des propositions. On peut donner un critère externe du jugement, c'est à dire donner une norme du rapport des propositions à l'expérience. Tout jugement, en tant que proposition, n'est qu'une hypothèse, il faut vérifier son rapport à la réalité extra discursive à laquelle il renvoie. De telles normes sont capitales dans le domaine de la science expérimentale qui vérifie ses jugements dans la nature. Elles donnent tous les critères selon lesquels une expérimentation vérifie une hypothèse. La science, en formant des connaissances objectives montre que les critères d'objectivité permettent de dépasser l'arbitraire dans le jugement. III : L'universalité du jugement On peut parler d'un jugement qui serait à la fois subjectif et nécessaire.

Introduction :

Par jugement, on entend d'une un assentiment ou un refus du sujet par rapport à une représentation et d'autre part la proposition qui formule cet acte psychique à travers un langage. Nos jugements sont toujours relatifs en tant qu'ils ne sont pas l'expression des choses elles mêmes, mais l'expression de notre expérience subjective des choses. Un jugement n'énonce pas le fait de la réalité m^me, mais le fait de notre expérience de la réalité, c'est à dire la déformation subjective de la réalité. Cependant, peut on dire que les jugements sont arbitraires par ce qu'ils sont subjectifs?

La forme des propositions peut être étudiée selon sa cohérence logique, et donc selon des lois qui n'ont rien d'arbitraire.

Problématique :

Tout jugement est subjectif, cela entraîne-t-il que tout jugement soit arbitraire?

 

« expérimentation vérifie une hypothèse.

La science, en formant des connaissances objectives montre que lescritères d'objectivité permettent de dépasser l'arbitraire dans le jugement. III : L'universalité du jugement On peut parler d'un jugement qui serait à la fois subjectif et nécessaire.Si on fait table rase de tous les préjugés, si on cherche le premierjugement non arbitraire, comme Descartes, la pensée se retrouve seuleface à elle même, le premier jugement est alors « je pense donc jesuis ».

C'est un jugement subjectif mais nécessaire, et on peut dire qu'ilest universel par ce que tout être pensant peut le faire. 1. La forme objective du jugement lui donne une portée universelle, onpeut se demander à quel type de subjectivité appartient la capacité deformer des jugements à valeur universelle.

Le sujet rationnel n'est pas lamoi psychologique, mais un sujet caractérisé avant tout par une raison,c'est à dire une faculté logique.

Selon Kant, la condition de possibilité dejugements universels est une subjectivité « transcendantale », uneforme générique de la raison humaine qui contient en soi les catégoriesqui permettent un jugement objectif. 2. La possibilité de former des jugements universels repose selon Kant surdes jugements synthétiques à priori, c'est à dire des jugements quiajoutent quelque chose à un concept sans passer par l'expérience.

Parexemple « la ligne droite est le chemin le plus court » est un jugementsynthétique à priori.

A partir de cette possibilité, le sujet peut formerdes jugements universels sur l'expérience du type: « chaque fois quel'eau est à une température de 100°c, elle entre en ébullition ». 3. Le premier travail de la philosophie consiste à explorer les conditions et les limites du savoir véritable.

Telle est latâche de la critique. « Que toute notre connaissance commence avec l'expérience, cela ne soulève aucun doute.

En effet, par quoi notrepouvoir de connaître pourrait-il être éveillé et mis en action, si ce n'est par des objets qui frappent nos sens et qui,d'une part, produisent par eux-mêmes des représentations et, d'autre part, mettent en mouvement notre facultéintellectuelle, afin qu'elle compare, lie ou sépare ces représentations, et travaille ainsi la matière brute desimpressions sensibles pour en tirer une connaissance des objets, celle que l'on nomme l'expérience? Ainsi,chronologiquement, aucune connaissance ne précède en nous l'expérience et c'est avec elle que toutescommencent.Mais si toute connaissance débute avec l'expérience, cela ne prouve pas qu'elle dérive toute de l'expérience, car ilse pourrait bien que même notre connaissance par expérience fût un composé de ce que nous recevons desimpressions sensibles et de ce que notre propre pouvoir de connaître (simplement excité par des impressionssensibles) produit de lui-même : addition que nous ne distinguons pas de la matière première jusqu'à ce que notreattention y ait été portée par un long exercice qui nous ait appris à l'en séparer.C'est donc au moins une question qui exige encore un examen plus approfondi et que l'on ne saurait résoudre dupremier coup d'oeil, que celle de savoir s'il y a une connaissance de ce genre, indépendante de l'expérience et mêmede toutes les impressions des sens.

De telles connaissances sont appelées a priori et on les distingue des empiriquesqui ont leur source a posteriori, à savoir dans l'expérience.

(...)Si l'on veut un exemple pris dans les sciences, on n'a qu'à parcourir des yeux toutes les propositions de lamathématique ; et si on en veut un tiré de l'usage plus ordinaire de l'entendement, on peut prendre la proposition :« tout changement doit avoir une cause ».

Qui plus est, dans cette dernière, le concept même d'une causerenferme manifestement le concept d'une liaison nécessaire avec un effet et celui de la stricte universalité de larègle, si bien que ce concept de cause serait entièrement perdu, si on devait le dériver, comme le fait Hume, d'uneassociation fréquente de ce qui arrive avec ce qui précède et d'une habitude qui en résulte (d'une nécessité, parconséquent, simplement subjective) de lier des représentations.

On pourrait aussi, sans qu'il soit besoin de pareilsexemples pour prouver la réalité des principes purs a priori dans notre connaissance, montrer que ces principes sontindispensables pour que l'expérience même soit possible, et en exposer, par suite, la nécessité a priori.

D'oùl'expérience, en effet, pourrait-elle tirer sa certitude, si toutes les règles, suivant lesquelles elle procède, n'étaientjamais qu'empiriques, et par là même contingentes? » Conclusion: Dire d'un jugement qu'il est subjectif n'implique pas nécessairement qu'il soit arbitraire.

D'une part, il faut remarquerque tous les jugements sont subjectifs, qu'ils soient un calcul d'intérêt ou un jugement logique, ils sont toujoursl'acte d'un sujet.

Mais d'autre part, le sujet peut poser les conditions formelles d'un jugement non arbitraire.

Notonsque Kant donne même les conditions de possibilité d'un jugement esthétique universel, c'est à dire une universalitéde ce qui semble le plus particulier.. »

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