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Dissertation gratuite: N'y-a-t-il de vrai que le vérifiable ?

Publié le 22/07/2010

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Dans l’Evangile, Thomas ne croyant pas à la résurrection de Jésus prononce cette phrase : « Je ne crois que ce que je vois «. De fait, il ne croira cette affirmation vraie que lorsqu’il aura vérifié et vu Jésus. Dans ce cas, la vérité n’existe que par la vérification. Pouvons-nous pour autant dire qu’il n’y a de vrai que le vérifiable ?  Le mot « vrai « renvoie au terme « vérité « qui désigne une adéquation entre le jugement porté sur une chose et la chose elle-même. De plus, le mot « vérifiable «, employ généralement comme adjectif, désigne quelque chose que l’on peut prouver, démontrer et donc valider grâce à des preuves. C’est ainsi que nous notons le paradoxe de cette question, car si tout devait être vérifié pour être vrai, nous ne croirions plus les paroles d’autrui et n’aurions confiance qu’en les sciences et les principes prouvés.  Ainsi, dans quelles conditions le vrai existe par la vérification ? Dans quelles autres conditions le vrai peut-il exister ?  Pour quelles raisons le vrai existe par vérification ? Beaucoup d’opinions, de jugements dits pour vrais sont souvent différents. Cette divergence de pensée et cette pluralité d’opinions amène à ne plus croire en aucune vérité. C’est ainsi que les sceptiques n’ont confiance qu’en les vérités objectives comme les thèses démontrées et prouvées. Par exemple, Montaigne ayant beaucoup voyagé et donc découvert et entendu de multiples points de vue – qui, d’une culture à une autre divergeaient – a fini par douter de toutes les vérités subjectives et à ne plus croire en rien.  Dans ces conditions, seul le jugement prouvé peut être affirmé. Lorsque nous validons une affirmation et que nous l’avons vérifiée au travers d’outils mathématiques ou par des expériences, celle-ci ne peut être niée ou réfutée car elle fait appel à la raison et écarte toutes opinions subjectives pouvant être contredites. Nous parlons alors de savoir ou de connaissances qui, d’après Kant sont « suffisantes objectivement «, donc communément admises. C’est le cas des sciences expérimentales ou mathématiques qui prouvent des théorèmes ou des propriétés par démonstration irréfutable ou par expérience. De plus, les orateurs montrent que pour trouver la Vérité, il faut démontrer, par une argumentation soutenue, et donc ainsi convaincre que les paroles prononcées sont vraies.  Mais malgré tout, certains jugements non vérifiés sont encore dits vrais. Pour quelles autres raisons le vrai peut-il exister sans être vérifié ?  Certaines vérités sont subjectives. C’est le cas de la croyance ou de la foi. Mais le croyant accepte l’existence de Dieu et affirme que c’est la vérité, malgré le fait qu’il ne pourra pas la prouver. Ainsi, Pascal dit que la Vérité ne s’acquiert que par un raisonnement et des principes rigoureux mais que c’est le cœur qui « veut « ces principes et que la raison, elle, conclut et confirme ce dit le cœur. On accède alors à une vérité par « les arguments sensibles au cœur «. Kierkegaard pense que la vérité objective est secondaire par rapport à la vérité subjective. D’après lui, toutes vérités objectives doivent passer par une intériorisation, sinon elles restent « froides et nues «.  Dans le cas de toutes ces vérités dites subjectives, de nombreux savoirs non vérifiés sont dits pour vrais. L’opinion est subjective car elle n’est pas prouvée et part d’un jugement. Parfois nous tenons certaines opinions pour vraies en raison de la confiance que l’on porte en autrui mais elles ne le sont pas nécessairement. LA confiance aveugle qu’on a en quelqu’un peut nous faire admettre pour vrai ce qui n’est que mensonge. D’autre part, certains savoirs ne sont pas exactement prouvés. Spinoza affirme que certaines connaissances sont acquises par ouï-dire, comme par exemple, notre date de naissance. Elles peuvent être aussi apprises par déduction logique de ce que l’on constate autour de soi : par exemple, on sait qu’on est mortel seulement parce qu’on a vu des personnes mourir avant nous. Mais on ne peut pas prouver que l’on va mourir. Néanmoins, toutes ces connaissances, non officiellement prouvées sont dites vraies. Dans le cas des sciences humaines qui utilisent les mathématiques et qui étudient le comportement de l’Homme, on dit ces connaissances plausibles car l’Homme est libre et ces sciences prennent en compte le paramètre subjectif. Ces sciences ne sont pas prouvées mais elles apportent des connaissances basées sur des hypothèses qui le sont. Pour cette raison, les connaissances qu’elles apportent sont considérées comme vraies.  Ainsi, la vérité peut être vérifiée par des expériences prouvées et donc entrer dans les esprits sans doutes car tout jugement prouvé est indiscutable. Mais nous l’avons vu, la vérité n’est pas forcément objective et certains jugements subjectifs sont peut-être vrais, telles les croyances qui ont la vérité comme valeur d’existence ou les opinons communes. La vérité n’est donc pas qu’une question de vérification et nécessite une certaine intériorisation pour pouvoir évoluer.

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