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Donatello, Donato di Niccolò di Betto Bardi, dit

Publié le 22/02/2012

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(Florence, 1386 - 1466) Formé dans l'atelier de Lorenzo Ghiberti, Donatello est engagé en 1407 par l'Oeuvre de la cathédrale. Il y travaille au côté de Nanni di Banco en réalisant une série de sculptures qui représentent autant de tentatives de renouveler le langage gothique: parmi elles, le David de marbre (Florence, Musée national du Bargello) et le saint Jean évangéliste (Florence, Musée de l'Oeuvre de la cathédrale). A l'occasion d'un séjour à Rome avec Filippo Brunelleschi, le sculpteur subit une première impression profonde à la suite de sa confrontation avec l'art ancien. A partir de 1416, il travaille à la statue de saint Georges, destinée à une niche extérieure de l'église florentine d'Orsanmichele (actuellement au Musée du Bargello), qui, avec le bas-relief de Saint Georges et le dragon, représente un symbole de la civilisation de la Renaissance. De 1425 à 1433, Donatello collabore avec Michelozzo à une série d'ouvrages, parmi lesquels le tombeau de Jean XXIII (Florence, Baptistère) et celui du cardinal Brancacci à Naples.

« A propos de Donatello, Pierre Francastel avertit : “ Il est, à la fois, le plus grand créateur et le plus grandrévolutionnaire des Temps Modernes sans nous avoir laissé autre chose à étudier que ses ouvrages.

”.

Et depréciser : “ Donatello était trop jeune pour participer au fameux concours florentin de 1401 où s'affrontèrent Ghibertiet Brunelleschi.

Mais, aussitôt après, il paraît sur les vastes chantiers ouverts pour la décoration des trois grandesentreprises contemporaines : la cathédrale dotée par Brunelleschi de la merveilleuse et scandaleuse coupole ; OrSan Michele, le sanctuaire traditionnel des corporations ; le campanile entamé par Giotto et qui appelait encore uncomplément de statuaire décorative.

Donatello y prend place comme tailleur d'images.

Ses premières œuvres sontdes figures colossales et drapées : Saint Jean l'Évangéliste, Saint Marc, Saint Pierre, Saint Georges, Jérémie,Habacuc et le célèbre Zuccone, directement issues de la grande tradition de la statuaire monumentale descathédrales gothiques.

Évidemment elles possèdent un élan farouche, une nuance d'héroïsme et d'individualité quin'a plus rien de commun avec Chartres ou Amiens, mais leur réalisme ou leur emportement viennent exclusivementdes accents particuliers et, pour tout dire, de l'inspiration qui ne détruit pas encore la forme traditionnelle, secontentant de la soulever.Trois œuvres maîtresses de cette période laissent entrevoir la puissance non seulement de révolte mais de créationde Donatello.

Le David vainqueur et le Saint Jean-Baptiste marchant du Bargello, ainsi que le bas-relief du Festind'Hérode des Fonts baptismaux de Sienne.

Le premier est le type même de l'adolescent.

Il est le triomphe de lajeunesse, il substitue au vieux roi qui symbolise le pouvoir suprême des maîtres de la terre, l'image du jeuneaventurier qui se fraie la voie.

Il est l'image même de l'aventure de chaque homme et celle de toute la jeunesseflorentine en ces heures uniques où la petite cité de l'Arno s'est sentie une nouvelle Athènes.

Florence s'y reconnutet plaça, dix ans plus tard, le David devant la Seigneurie.

Donatello, à trente ans, était le héraut de la cité.

Le SaintJean-Baptiste marchant, de son côté, marque l'affranchissement non plus de l'homme mais de l'œuvre d'art.

Iln'appartient plus au monument.

Il existe seul.

Une silhouette isolée est devenue la somme d'une expériencetechnique et d'une interprétation symbolique.

L'œuvre d'art moderne est née.

”.Francastel précise encore : “ Comment Donatello est parvenu à cette révélation d'une forme neuve de la plastique,il faut le demander à une triple discipline : l'imitation de la nature, le culte de l'antique et une maîtrise sans égaledes techniques.

Il semble, pourtant, qu'on commette une erreur grave en dissociant, comme on le fait souvent,chacun de ces éléments par l'analyse.

La révélation de l'antique, Donatello l'a eue dès son premier voyage à Romeavec Brunelleschi ; la nature, il l'a toujours observée.

Le génie de Donatello, ce n'est pas d'avoir découvert unenouvelle source d'inspiration et de l'avoir ensuite suivie ; il n'y a pas de phases tranchées dans son œuvre.

Il estgrand pour avoir créé des ouvrages où se concilient des attitudes et des méthodes.

Ni le réalisme ni l'antique neconstituent des systèmes éternels, correspondant à des facultés immuables de l'esprit ou à des catégoriesesthétiques absolues.

On ne crée pas en imitant des formes mais en en substituant de nouvelles, toujours plus oumoins chargées de valeurs multiples.

”.Et Francastel de conclure : “ L'œuvre de Donatello fait ressortir que, dans l'ordre de l'imaginaire, le caprice n'est pasla règle féconde et que la chaîne des formes exige pour se rompre un contact direct de l'artiste avec la vie.

Il existeun accord absolu entre la manière dont une civilisation exprime ses modes d'organisation intellectuels dans l'art,dans la physique, la mécanique ou la géométrie.

A cela près que, dans l'art, il demeure quelque chose de l'émotionqui saisit, au jour de la découverte, tous les grands inventeurs.

L'univers de Donatello n'est pas un monde de formespures et gratuites, mais un monde sensible d'êtres de raison qui témoignent de la grandeur des activitésintellectuelles d'un individu et de son temps.

”.. »

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