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D'où vient le mal ?

Publié le 27/02/2008

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Analyse du sujet   -          Un mal est ce qui affecte négativement un homme ou des hommes et suscite en eux une douleur, un malaise, un dommage, que ce soit physiquement ou psychologiquement. Pris de façon relative, par rapport à un bien, un mal a été compris par le rationalisme philosophique classique comme une privation ou une absence de bien. N'ayant pas de réelle positivité, un mal serait un simple manque qu'il conviendrait de combler. A l'inverse, pris absolument, le mal se définit, dans une conception dualiste, s'inspirant du manichéisme - au sens que l'on donne communément à ce terme aujourd'hui - comme un principe opposé au bien, mais qui est comme lui originel et éternel. -          Mais si on le prend cette fois en lui-même, le mal peut être compris, selon les distinctions faites par Leibniz, soit comme « mal métaphysique », qui consiste dans la simple imperfection, soit comme « mal physique », c'est-à-dire la souffrance, tout comme « mal moral » ou « péché ». L'expression mal radical est utilisée par Kant pour désigner, sur un plan strictement moral, une sorte d'équivalent de ce qu'il appelle une « grandeur négative » : le mal radical existe à l'intérieur d'une volonté mauvaise, mais non dans l'ordre des choses elles-mêmes. la perversion de l'homme consiste dans un renversement de la hiérarchie des facultés qui lui fait préférer le modèle « pathologique » du sentiment à la maxime morale, principe subjectif de la volonté déterminé par la loi morale, c'est-à-dire par la raison législatrice. -          Or, ce qu'on nous demande de penser ici c'est l'origine, la source qui est à la cause du mal. Tout se passe comme si la cause était un effet visible et qu'on en cherchait la cause productrice, ou pour le dire autrement, le responsable. Or, les différentes définitions du mal peuvent nous ouvrir plusieurs voie de résolution : la cause du mal est-elle divine, c'est-à-dire Dieu est-il à l'origine du mal dans le monde ? Ou bien la cause est-elle proprement humaine : le mal acquiert-il son existence positive dans l'homme ? C'est donc la définition du mal en tant que tel qu'il va falloir interroger. Parce qui si le mal n'est qu'un défaut de bien, c'est-à-dire une imperfection, alors on ne pourra pas le taxer d'être l'effet d'une cause semblable à celle capable de produire un mal dont l'existence est positivité (véritablement volonté de nuire). -          La recherche sur l'origine, la cause productrice du mal (qui serait dès lors, suppose-t-on d'emblée, l'effet de quelque chose/quelqu'un) implique une recherche de sa nature propre puisque nous nous accorderons sur le fait que la nature de la cause engendre celle de son effet puisque l'une et l'autre sont liées de manière absolument nécessaire.   Problématique               A quoi ou à qui pouvons-nous donc attribuer la responsabilité du mal que nous pouvons constater partout, à tous les niveaux, et sous toutes ses formes (physique, morale, ou encore psychologique) dans le monde ? Le mal a-t-il une existence positive au sens où il serait l'effet d'une volonté causale réelle ou au contraire n'a-t-il d'existence que négativement, c'est-à-dire en tant que l'effet involontaire d'une cause productrice imparfaite ? C'est donc, à travers la recherche de l'origine du mal, la nature, l'essence même de celui-ci qui est ici mise à la question.

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