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En analysant cette page de « Madame Bovary », vous tenterez d'apprécier le talent de Flaubert romancier.

Publié le 18/08/2009

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bovary

" Emma descendit la première, puis Félicité, M. Lheureux, une nourrice, et l'on fut obligé de réveiller Charles dans son coin, où il s'était endormi complètement, dès que la nuit était venue.  Homais se présenta ; il offrit ses hommages à Madame, ses civilités à Monsieur, dit qu'il était charmé d'avoir pu leur rendre quelque service, et ajouta d'un air cordial qu'il avait osé s'inviter lui-même, sa femme, d'ailleurs, étant absente.  Mme Bovary, quand elle fut dans la cuisine, s'approcha de la cheminée. Du bout de ses deux doigts elle prit sa robe à la hauteur du genou, et, l'ayant ainsi remontée jusqu'aux chevilles, elle tendit à la flamme, par-dessus le gigot qui tournait, son pied chaussé d'une bottine noire. Le feu l'éclairait en entier, pénétrant d'une lumière crue la trame de sa robe, les pores égaux de sa peau blanche et même les paupières de ses yeux qu'elle clignait de temps à autre. Une grande couleur rouge passait sur elle, selon le souffle du vent qui venait par la porte entr'ouverte.  De l'autre côté de la cheminée, un jeune homme à chevelure blonde la regardait silencieusement. "   

 

A première vue ce passage ne paraît guère offrir un intérêt particulier. Nous y assistons à l'arrivée de voyageurs que la diligence vient d'amener à destination, à l'accueil qui leur est fait à leur entrée à l'auberge où ils vont se réchauffer et se restaurer. Mais Flaubert est un écrivain réaliste qui sait observer et reproduire dans sa vérité pittoresque le spectacle quotidien de la vie courante. A travers les gestes, les attitudes, les propos des personnages, il nous fait entrevoir leur caractère, les sentiments qui les animent et qui éclairent leur conduite. Cette page si banale à première vue présente ainsi un triple intérêt : pittoresque, psychologique et dramatique.

 

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