Enumérer et classer les principaux systèmes philosophiques.

« vaine apparence, ils refusent toute certitude aux données des sens et nient la réalité sensible ; pour Spinoza il n'existe aussi qu'une substance, Dieu, dont les principaux attributs sontl'étendue et la pensée; tout ce qui existe ici bas est un mode de l'étenduedivine comme les objets matériels, ou un mode de la pensée divine, commel'âme.

— L'idéalisme, poussé à l'excès, donne aussi naissance au mysticisme,qui, trompé par une aspiration vers l'infini, dédaigne le contingent et le fini,admet une communication directe entre l'homme et la divinité, prétends'élever jusqu'à Dieu et le voir en quelque sorte face à face; ainsi, l'écoled'Alexandrie reconnaît une faculté intuitive supérieure à la raison, l'extase, quipeut nous élever jusqu'à Dieu; au moyen âge, Gerson ne trouve de refugecontre les contradictions de la philosophie que dans le mysticisme; cettedoctrine se retrouve aussi plus ou moins prononcée chez Fénelon etMalebranche, et dans le quiétisme de Mme Guyon. Conclusion.

— L'empirisme a raison quand il admet la réalité des faits révéléspar l'expérience; il se trompe quand il nie tout ce qui dépasse l'expérience.L'idéalisme a raison quand il admet une réalité absolue, condition de la réalitévisible; il a tort quand il refuse à l'expérience la part qui lui appartient dans lascience.

Le spiritualisme, plus sage, se garde de cette double exagération : iladmet deux mondes distincts, le monde physique et le monde spirituel; c'estdonc une doctrine de conciliation inclinant pourtant vers l'idéalisme; c'est ladoctrine de l'école française actuelle, qui se rattache à Descartes.On peut aussi classer les systèmes philosophiques d'après les facultés : les sens nous donnent le matérialisme, lesensualisme, l'épicurisme, le scepticisme; le sentiment produit le mysticisme; la raison conduit à l'idéalisme et aupanthéisme.On peut adopter encore une autre classification.

En métaphysique et en psychologie, on distingue le matérialisme,qui pour principe des choses ne reconnaît que la matière; l'idéalisme, qui ne reconnaît que l'esprit; le panthéisme quiregarde les corps et les âmes comme des modes d'un être unique, Dieu; le spiritualisme, qui admet l'existencedistincte de la matière, de l'âme et de Dieu, qui a créé la matière et l'âme.

En logique, le dogmatisme croit àl'existence de la vérité et à la possibilité pour l'homme de la découvrir ; le scepticisme nie ces deux choses; leprobabilisme ne croit pas à la vérité, mais il admet la vraisemblance; le mysticisme cherche la vérité dans unefaculté supérieure à la raison.

En morale, les épicuriens n'admettent que l'intérêt ou le plaisir, c'est-à-dire la voix dessens; les stoïciens n'écoutent que la raison, le devoir; le mysticisme cherche sa règle dans le sentiment, dansl'amour de Dieu.. »