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Essais de la psychanalyse appliquée, « Une difficulté de la psychanalyse » de S. Freud

Publié le 25/07/2012

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psychanalyse

«Tu crois savoir tout ce qui se passe dans ton âme, dès que c'est suffisamment important, parce que ta conscience te l'apprendrait alors. Et quand tu restes sans nouvelles d'une chose qui est dans ton âme, tu admets, avec une parfaite assurance, que cela ne s'y trouve pas. Tu vas même jusqu'à tenir « psychique « pour identique à « conscient «, c'est-à-dire connu de toi, et cela malgré les preuves les plus évidentes qu'il doit sans cesse se passer dans ta vie psychique bien plus de choses qu'il ne peut s'en révéler à ta conscience. Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir. C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu'elle nous apporte : savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est pas maître dans sa propre maison. «

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« reproche au freudisme de présenter l'inconscient comme un second moi qui permettrait de décharger le moi de ses responsabilités morales, c'est-à-dire de se servir del'inconscient comme alibi ou comme prétexte à des actes que l'on n'assume pas.

De plus, il met l'accent sur le fait que la seule entité qui soit et dont nous avonsréellement conscience est l'identité du Je : le « je suis » est la première certitude et l'unique sujet.

En effet, il considère que tout ce qui surgit en moi est encore moi cequi signifie qu'il n'y a pas plusieurs sujets, mais une seule personne.

Ne voir dans l'homme qu'un moi malheureux livré aux caprices d'un inconscient, c'est doncenlever toute valeur à sa conscience et même se priver de sa nature d'homme, c'est-à-dire de sa liberté.Bien que pour Alain « il n'y a pas d'inconvénient à employer le terme d'inconscient » s'il est employé a bonne escient, c'est-à-dire comme « abrégé de mécanisme »,pour Sartre, la critique va même plus loin car selon lui, la notion même d'inconscient est irrecevable : il pense que l'hypothèse de l'inconscient n'est pas nécessaire,même pour expliquer certains aspects ambigüs et complexes du comportement humain, et qu'elle est plutôt une notion non seulement contradictoire mais aussiimmorale.

Contradictoire car la notion de censure, essentielle à la théorie de l'inconscient, lui paraît être un phénomène conscient.

En effet, pour censurer quelquechose, il faut bien connaître cette chose et donc avoir conscience de la censurer.

Par là, évidemment, c'est la notion d'inconscient elle même qui, selon Sartre, estcontradictoire.

Immorale car elle nie toute liberté et par là empêche toute responsabilité envers nos actes.

Pour Sartre, ces comportements vont pouvoir s'expliquer par"la mauvaise foi", qui manifeste simplement le fait que l'homme est une conscience et donc un être ambigü.En effet, si le sujet prétend ne pas saisir ses propres intentions, c'est qu'il se les masque.

Il se les masque parce qu'il les connaît, mais il ne veut pas les accepter.

Cequi signifie que la censure n'est qu'un autre nom pour mauvaise foi, à la différence près que dans le premier cas, le sujet se juge irresponsable, alors qu'il est tout letemps responsable dans le second cas.

Ceci met donc en évidence qu'il y a une tendance à fuir la responsabilité de ce que je suis, de me poser autre afin de medébarrasser du fardeau de ma liberté.

En d'autres termes, avoir recours à l'inconscient, c'est une manière de me défiler devant la totalité de mes actes, la totalité demes intentions et la totalité de mes désirs. Contrairement à ce que l'on à tendance à croire de prime abord, l'individu est pluriel : il n'est pas seulement une conscience maîtresse d'elle même ; il subit uninconscient qui le pousse à agir malgré lui.

Néanmoins, il est dangereux d'interpréter hâtivement l'inconscient comme une force obscure qui nous gouverne à notreinsu.

L'inconscient n'est pas en moi comme un autre moi, il est moi dans l'ensemble des traces de mon vécu et tout ce qui a modelé ma manière d'être au monde.

Avoirrecours à l'inconscient, c'est anéantir par principe le pouvoir de la liberté, c'est-à-dire le pouvoir qu'a l'homme d'avoir recours à son libre arbitre dans l'instantimmédiat, en l'enfermant dans une représentation où il est définitivement esclave d'une entité mythique, « l'inconscient ».

Ainsi est il légitime de se demander si lanotion d'inconscient dépossède l'homme de la maîtrise de lui-même et si l'idée d'inconscient exclut forcément l'idée de liberté.. »

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