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Est ce que le monde extérieur est un produit de l'imagination ?

Publié le 01/09/2005

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Si cette association des idées est libre, elle peut aussi se régler et devenir ce grâce à quoi nous connaissons le monde. Chez Hume, la distinction cartésienne entre imagination et entendement disparaît. C'est la même faculté que le philosophe appelle "imagination". Elle peut être aussi bien, selon qu'elle est réglée, source des inventions les plus délirantes mais aussi moyen de repérer des lois dans la nature. Kant soulignera aussi le pouvoir de synthèse et de liaison qu'opère l'imagination au service de la connaissance. Elle est chez lui, aussi possibilité de combiner les idées. On peut donc alors penser que sans l'imagination, nous ne pourrions avoir une vue unifiée du monde extérieur, que seule, l'imagination permet de faire le lien entre les différents objets de notre champ perceptif mais aussi les idées que leur sont rattachés. En outre, le rôle de l'imagination dans toute perception est mise en évidence par Edgar Morin. Il y a selon lui une composante hallucinatoire dans toute perception. Ainsi, il prend l'exemple d'un accident dont il a été témoin.

Le monde extérieur, en tant que réel extérieur à nous, est souvent conçu comme l'œuvre des sens. Dans un premier temps, il est adéquat à ce que nous voyons, nous sentons,... Le terme "imagination" vient du latin imago, qui est de la même racine que imitari, "imiter". En son sens étymologique, l'imagination serait donc l' "imitation des images". En effet, l'imagination dite "reproductive" consiste dans le fait de se représenter des objets absents. Nous avons donc du mal à comprendre pourquoi l'imagination interviendrait dans la perception. Pourtant, qu'est ce qui nous prouve que le monde tel que nous le concevons est le monde réel. Comme le dit Descartes, rien ne distingue les images du rêve, produit de l'imagination et les images de la veille. De plus, l'imagination comme faculté de lier les choses entre elles ne permet-elle pas d'unifier notre vision du monde, de lui donner un sens unitaire? Le monde extérieur ne doit-il pas être l'œuvre de l'imagination créatrice? L'imagination ne peut-elle pas ouvrir le champ des possibles?

« congédier définitivement l'imagination du domaine de la connaissance ? Il s'agit là d'une profonde erreur, souligneraKant.

Car nous avons besoin de l'imagination pour connaître.

Si, en effet, il est vrai qu'une intuition sans conceptest aveugle, et s'il est tout aussi vrai qu'un concept sans intuition est vide, encore faut-il pouvoir relier un conceptà une intuition et, ainsi, faire correspondre une expérience avec une pensée et une pensée avec une expérience.

Cequi ne va pas de soi. De l'imagination au symbole Avoir l'idée que telle expérience renvoie à tel ou tel concept ne dépend pas simplement d'un acte de l'intelligence.

Ilfaut avoir, pour cela, beaucoup d'imagination, afin de discerner ce que telle expérience symbolise et donc quel senselle peut avoir.

Ayons le sens des symboles et des images et tout de suite le lien entre la réalité de l'expérience etle sens apparaît.

À l'inverse, avoir l'idée que tel concept renvoie à telle ou telle expérience demande égalementbeaucoup d'imagination.

Souvent, une idée demeure abstraite, sans que l'on soit capable, malgré sa logique, de voirson domaine d'application.

Le propre de l'imagination est de nous le faire découvrir.

D'où l'importance del'imagination.

Importance que Kant a bien comprise, puisqu'il a fait de celle-ci cet « art caché dans les profondeurs»qui permet de passer de l'expérience au concept et du concept à l'expérience.

Un historien qui possède un sensvivant de l'histoire a l'art de nous faire comprendre la portée symbolique de tel ou tel événement, comme il a l'art defaire vivre telle ou telle signification historique en montrant ses applications.

C'est en ce sens que Kant s'est imaginél'homme de connaissance.

Il l'a pensé sous la forme d'un homme vivant, ne cessant de mettre en mouvement lesidées afin de les rendre réelles, et le réel afin qu'il soit rempli de sens.Un nouvel horizon pour la raison Aujourd'hui, les savants conviennent volontiers que la raison est imagination et nonsimplement une faculté d'analyse et de rangement.

Il s'agit là d'un progrès décisif que l'on doit à Kant et qui estdans la logique même de la raison.

Quand, en effet, on a une conception vivante de la raison, on n'est pas statiqueface à celle-ci, mais actif.

De ce fait, la raison, au lieu d'être une donnée dont on part, devient un but vers lequelon se dirige.

Ainsi, au lieu de penser que l'on a pensé, ce qui est un étouffement de la pensée, on pense à penser età se faire penser.

La raison vivante ne cesse de donner de l'avenir à la raison.

C'est pourquoi elle est imagination.C'est pourquoi, également, elle est ouverte au temps* ainsi qu'à l'histoire.

Car posons que la raison est à venir, aulieu d'être figée hors du temps, dans une sorte d'éternité : la raison rentre dans le temps.

Tout n'a pas été dit.

C'estdonc que bien des choses sont à vivre encore.

On s'en aperçoit en devenant attentif.

Mieux, en se faisant penseret vivre à propos de tout ce que l'on vit comme de tout ce que l'on pense.

Ce qui est le véritable état del'imagination.

En outre, le rôle de l'imagination dans toute perception est mise en évidence par Edgar Morin.

Il y a selon lui unecomposante hallucinatoire dans toute perception.

Ainsi, il prend l'exemple d'un accident dont il a été témoin.

Il estpersuadé avoir vu que c'est la voiture qui renversé le motard, alors qu'en définitive, c'était l'inverse.

Il insiste sur lefait qu'hallucination et perception ne diffèrent pas, puisque le cerveau ne voit pas, mais se représente.Le monde extérieur tel que nous le percevons est donc l'oeuvre de l'imagination qui permet de lier les objets et lesidées, de les associer pour donner une vision unifier du monde.

De plus, rien ne nous permet de distinguer une imagehallucinatoire, produit pur de l'imagination et une image perceptive.

Dès lors, le monde ne rien avoir d'objectif maisêtre seulement subjectif.

Le monde doit devenir produit de l'imagination créatrice Nous l'avons vu l'imagination n'est pas seulement la faculté de rendre présent à l'esprit l'objet absent, mais aussi decombiner les idées, les objets.

Bachelard souligne, en effet que la vraie imagination n'est pas la faculté des images de la réalité mais celle de "former des images qui dépassent la réalité." Selonlui, elle ouvre à de nouvelles visions et à des horizons inédits.

L'imagination,c'est la faculté de nouveauté qui caractérise le psychisme humain, la facultéd'invention.

Selon Bachelard, l'imagination n'est pas « la faculté de former des images, elleest plutôt la faculté de déformer les images fournies par la perception, elleest surtout la faculté de nous libérer des images premières, de changer lesimages ».

Elle est une puissance foncièrement dynamique et organisatrice quitravaille à déréaliser le réel atteint dans la perception en le destructurantpour opérer une structuration nouvelle, en sorte qu'en elle l'univers toutentier n'est plus donné au sujet, mais produit, inventé par lui.

Elle est «l'expérience même de l'ouverture, l'expérience même de la nouveauté ».

Dès lors, le monde extérieur doit tendre à devenir le produit de l'imagination.Sartre affirmait que l'imagination était ce qui permet de se défaire, sedéprendre du monde et de le mettre à distance.

Elle permet de ne plus êtreprisonnier du réel et manifeste la liberté de l'esprit.Si, en effet, les êtres humains restaient enfermés dans le monde tel qu'il est,nous n'avancerions jamais, ne créeront jamais rien.

Il faut dès lors que chaque homme développe son imagination pour créer un autre monde, un nouveau monde.Bergson ainsi, exhorte chaque individu à être créateur de sa vie.

La véritable liberté pour lui se manifeste dans la. »

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