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Est-il possible de ne jamais mentir a autrui ?

Publié le 06/09/2005

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Et il apparaît difficile, une fois la vérité apprise, de comprendre la réalité du mensonge. Le mensonge, s'il peut être pardonner, relativement à une situation précise, n'est pour autant jamais légitime. ·         Une autre vraie question se pose alors : comment prétendre éradiquer le mensonge qui semble être un produit inévitable de la nature humaine en tant qu'il est en rapport avec autrui ?     III-             L'impératif catégorique kantien : un idéal régulateur, une méthode.   ·         En réalité, si l'on ne peut, dans la réalité éradiquer totalement le mensonge, on doit pour autant continuer de le vouloir. ·         Le devoir de vérité en tant qu'absolument et inconditionnellement respecté, est donc l'idéal que toute société devrait se donner. Il faut continuer, pour persévérer dans son être, à vouloir que l'homme puisse ne pas mentir pour que l'horizon du respect humain soit celui que se donne une société et une culture. ·         En cela l'impératif catégorique kantien peut tout à fait être une méthode efficace : « agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ». Or, en ce qui concerne le mensonge, que se passe-t-il si nous l'universalisons ? Le mensonge suppose que l'autre, que vous trompez, vous croit (sinon il n'y a pas mensonge), or si on universalise le mensonge, et que toute le monde ment, alors il n'y a plus personne pour croire au mensonge (puisque tout le monde sait que tout le monde ment) : le mensonge, dans l'universel, s'autodétruit.

Il s’agit de nouer de manière problématique une incapacité apparente à ne pas (ne jamais) mentir avec l’illégitimité intrinsèque (au moins aussi en apparence) du mensonge lui-même. Comment donc concilier la question de fait (l’homme ne pourrait s’empêcher de mentire aux autres) et la question de droit (le mensonge est un manque de respect envers l’autre) ? A-t-on la capacité réelle et effective de ne jamais mentir aux autres ? Le mensonge ne peut-il pas se justifier, et donc se concilier avec une certaine forme de légitimité ? Cette justification n’est-elle pas toujours illégitime ? A quelles conditions, et selon quels critères pourrait-on ne jamais mentir aux autres ?

 

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« Plan I- Nous sommes incapables de ne jamais mentir : l'articulation droit et fait · L'expression « mentir comme on respire » évoque parfaitement cette faciliter avec laquelle l'homme est capable de mentir, de cacher sciemment la vérité à autrui.

Il apparaît,en tant qu'évidence, difficile d'éradiquer le mensonge des rapports humains, voireimpossible.

De la sorte, il semble impossible qu'on ne puisse pas ne pas mentir aux autres,en tout cas de manière absolu. · La question « peut-on ne pas mentir aux autres ? » ne signifie pas, bien évidemment, qu'il n'y aurait jamais que du mensonge dans les rapports humains, mais suppose (et plusencore interroge) en réalité que le mensonge existe nécessairement, non pas de manièreabsolument. · Nombres de situations réelles auxquels nous pouvons être confrontées peuvent sembler en effet nécessité le recours au mensonge envers autrui.

Prenons le cas par exemple decelui qui veut préserver (ou valoriser) son image, de celui qui tient à persuader pour obtenirun avantage (on retrouve l'étymologie latine, que sous-tend la ruse), ou encore pour éviterles conflits (on pense ainsi à la diplomatie) ou par sympathie et par tact, dans le but de nepas blesser son interlocuteur. · Cependant, on comprend que cette série d'exemple peut se scinder en deux types de mensonges : à savoir le mensonge qui sert ses propres intérêts et dont le but est purementégoïste, et le mensonge par « omission », ou en tout cas le mensonge qui tend à préserverl'autre d'une réalité pesante, ou au moins difficile. · On comprend alors qu'il y a des situations ou le fait et le droit semble se rejoindre : notamment lorsqu'il s'agit de préserver la paix.

Il n'apparaît donc pas toujours illégitime, aumoins apparemment, de mentir aux autres.

Ce qui est plutôt commode dans la mesure où ilsemble impossible d'éradiquer totalement et définitivement le mensonge. II- Mais cette incapacité n'est pour autant pas légitime : la question du respect d'autrui · Cicéron recommande une morale bien plus stricte : dans Des devoirs, il n'autorise même pas le marchand à taire une situation qui, passée sous silence, lui permettrait de vendre àprix plus élevé.

Il donne explicitement l'exemple du navire chargé de céréales qui arrivedans une ville où il y a famine et dont le capitaine ou l'armateur sait que d'autres le suiventen grand nombre.

Cicéron déclare clairement qu'il est inacceptable sur le plan moral decacher cette information aux habitants de la ville dans un but, par exemple, de vendre sescéréales plus cher en laissant perdurer la crainte de pénurie. · Le problème que pose le mensonge réside dans le fait que sa légitimité est toujours discutable.

Et c'est a fortiori la question du respect envers autrui qui rend toute relativecette apparente légitimité. · En effet, justifications contextuelles ou autres ne font pas pour autant la légitimité du mensonge.

La réalité du mensonge pose donc un réel problème de droit, car il apparaîtcomme une possibilité de manque de respect à l'autre intrinsèque à la nature humaine,incapable de ne pas mentir. · Ainsi, Alain explique que « le mensonge consiste à tromper sur ce qu'on sait être vrai, une personne à qui on doit cette vérité là ».

Le mensonge est donc par nature un manquede respect à l'autre, en tant que personne.

Le mensonge peut tout aussi bien me touchermoi.

Et il apparaît difficile, une fois la vérité apprise, de comprendre la réalité du mensonge.Le mensonge, s'il peut être pardonner, relativement à une situation précise, n'est pourautant jamais légitime. · Une autre vraie question se pose alors : comment prétendre éradiquer le mensonge qui semble être un produit inévitable de la nature humaine en tant qu'il est en rapport avecautrui ? III- L'impératif catégorique kantien : un idéal régulateur, une méthode. · En réalité, si l'on ne peut, dans la réalité éradiquer totalement le mensonge, on doit pour autant continuer de le vouloir. · Le devoir de vérité en tant qu'absolument et inconditionnellement respecté, est donc l'idéal que toute société devrait se donner.

Il faut continuer, pour persévérer dans sonêtre, à vouloir que l'homme puisse ne pas mentir pour que l'horizon du respect humain soitcelui que se donne une société et une culture. · En cela l'impératif catégorique kantien peut tout à fait être une méthode efficace : « agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle. »

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