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Est-il sage de vouloir faire la révolution ?

Publié le 22/02/2012

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Une citation du Dalaï Lama, Océan de Sagesse, est la suivante « C'est en parvenant à nos fins par l'effort, en étant prêt à faire le sacrifice de profits immédiats en faveur du bien-être d'autrui à long terme, que nous parviendrons au bonheur caractérisé par la paix et le contentement authentique ». La ressemblance entre cette citation et l'une de celles de Mao Tsétoung est flagrante : « S'armer de résolution, ne reculer devant aucun sacrifice et surmonter toutes les difficultés pour remporter la victoire.[…] Nous nous battrons pour gagner la paix ». Ces citations venant de personnalités pourtant si opposées nous prouvent que sage et révolutionnaire tendent vers le même idéal : un monde meilleur, où règne la paix.

« révolutionnaire.

Le sage et le révolutionnaire ont une manière différente de se situer face au passé.

Par ailleurs, onnote une opposition dans leurs centres d'intérêts, une différence dans le nombre, ainsi qu'une incompatibilité pour cequi est de penser l'ordre du monde et enfin une opposition dans les rapports à autrui.

En même temps, ces remarques ne semblent pas en mesure d'épuiser toute la réflexion.

En effet, la sagesse n'a-t-elle pas le pouvoir d'entraîner certains bouleversements ? Quant à la révolution, ne peut-elle pas être accomplie avecsagesse ? Enfin, le sage et le révolutionnaire ne tendent-ils pas vers le même idéal ? Il nous faut donc réfléchir sur les contextes dans lesquels la sagesse peut être liée au révolutionnaire. Avançons donc notre position initiale et gageons que le sage peut jouer un rôle dans un certain nombre de révolutions… En effet, après réflexion, ne peut-on pas leur trouver des liens ? N'ont-ils pas le même objectif ? Une citation du Dalaï Lama, Océan de Sagesse, est la suivante « C'est en parvenant à nos fins par l' effort , en étant prêt à faire le sacrifice de profits immédiats en faveur du bien -être d'autrui à long terme , que nous parviendrons au bonheur caractérisé par la paix et le contentement authentique ».

La ressemblance entre cette citation et l'une de celles de Mao Tsétoung est flagrante : « S'armer de résolution, ne reculer devant aucunsacrifice et surmonter toutes les difficultés pour remporter la victoire.[…] Nous nous battrons pour gagner la paix ».Ces citations venant de personnalités pourtant si opposées nous prouvent que sage et révolutionnaire tendent versle même idéal : un monde meilleur, où règne la paix. Par ailleurs, un autre point commun entre sage et révolutionnaire réside dans le fait de se détacher des opinions reçues : « Penser, c'est dire non » selon Alain.

Jusqu'à présent, « penser » était le propre du sage, et « dire non » celui du révolutionnaire.

Pourtant, l a réflexion philosophique parce qu'elle est recherche de la vérité, est détachement du monde de l'opinion, des croyances qui font souffrir l'homme.

« Ce qui fait que le tyran est maître demoi, c'est que je respecte au lieu d'examiner » dira encore Alain.

Et dans quelle manière cela ne rejoint-il pas leprincipe du révolutionnaire, qui, examinant autour de lui et ne pouvant accepter ce qu'il voit, va se rebeller contre letyran ou ce qu'il a instauré ? « Partout nous voyons l'injustice régner autour de nous […] Tout cela nous paraîtinfâme et nous voulons le changer.

Contre l'injustice nous faisons appel à la révolution », clame Elisée Reclus.

Sageet révolutionnaire ont donc la même volonté de ne pas s'arrêter à des lieux communs. Ensuite, si la sagesse est fondamentalement liée à la paix, il ne faut pas s'arrêter à l'idée que toute révolution signifie violence. Les révolutions pacifiques existent.

L'un des exemples les plus marquants est celui de Gandhi qui se lance dans une «marche du sel» en vue d'arracher l'indépendance de l'Inde aux Britanniques.

Après un parcours à pied de trois cents kilomètres, il recueille dans ses mains un peu de sel, encourageant ses compatriotesà violer le monopole d'État sur la distribution du sel.

À la fin, le vice-roi reconnaît son impuissance à imposer la loibritannique.

Dans un contexte différent, citons le Manifeste des 343 , une pétition signée par 343 femmes affirmant avoir subi un avortement, et s'exposant ainsi à des poursuites pénales.

Parmi ces 343 signataires on retrouve despersonnalités comme Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve...

Il s'agit de l'un des exemples les plus connus dedésobéissance civile en France.

Il a contribué à l'adoption de la loi Veil qui dépénalisait l'IVG.

Le sage peut donc êtreà l'origine de révolutions, et la violence n'est pas nécessaire pour changer les choses. Par la suite, il existe un travail de révolution sur soi-même, prôné par des sages.

Selon Krishnamurti, c'est à chacun d'entrer en contact avec son enseignement, sans intermédiaire, crédulité ou idées préconçues, pour devenir « son propre maître et sa propre lumière ».

Dans cette perspective, chère à Socrate, il conduit à « commentpenser » et appelle à « une révolution silencieuse » : la connaissance de soi et le dépassement de la peur, pours'ouvrir à la réalité de « ce qui est », seule voie d'accès à la dimension sacrée de la vie.

Aux dogmes, modèles,certitudes de toutes obédiences, Krishnamurti oppose donc la vigilance, la prise de risque, la remise en question,individuelle et permanente.

Cette nouvelle manière de penser selon laquelle « Dès que vous suivez quelqu'un, vouscessez de suivre la vérité » demande un véritable travail de révolution sur soi et est, de plus, une conceptionrévolutionnaire. Enfin, la sagesse peut amener à des progrès révolutionnaires, dans le sens de novateurs.

Elle est parfois à l'origine de grandes découvertes, dans le cas de Démocrite notamment, qui savait déjà à son époque quel'univers était composé d'atomes… alors que la technologie de l'époque ne permettait évidemment pas une entréedans l'infiniment petit.

Autre exemple, durant la période de l'Humanisme… A cette époque, on assiste à un véritablerenouveau de la connaissance, et Paracelse identifie notamment des maladies comme la silicose et la tuberculose,qui faisaient des ravages, affirmant de plus qu'on peut les guérir par médication chimique.

Cette révolution toutcomme celle de la découverte, bien plus tard, du vaccin contre la rage par Pasteur, sont l'œuvre de sages qui vontpermettre une amélioration de la vie de bien des personnes : la révolution ne fait donc pas toujours couler le sang. Après réflexion, nous pouvons établir certains liens entre sagesse et révolution. Partageant le même. »

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